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Marine Le Pen, cachez cette photo que François de Rugy ne veut pas voir !
©DR

Guerre des images

Le président de l'Assemblée nationale ne perd jamais une occasion de parler. Et c'est ainsi qu'il perd souvent une occasion de se taire.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans les années 80, sous Mitterrand, André Laignel, un député socialiste, lança à ses contradicteurs de droite : "Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires"! La phrase et le nom du parlementaire passèrent de ce fait à la postérité. Dans le même genre, mais de façon ie plus hypocrite, François de Rugy s'est bruyamment réjoui de la levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen. "Ça montre qu'aucun député n'est au-dessus des lois", a-t-il asséné.

Compte tenu de la faute reprochée à la patronne du Front national il aurait été utile que M. De Rugy fasse preuve d'un peu plus de discrétion. Voyons les faits. Marine Le Pen avait posté sur son compte des images parfaitement insupportables d'otages décapités par les assassins de l'Etat islamique. Avec ce commentaire : "Daech c'est ça !". Elle répondait ainsi à une déclaration, pour le moins hasardeuse, d'un islamologue qui avait assimilé le FN à Daech. De la légitime défense en quelque sorte. Même si -et c'est ce que la loi réprouve- la riposte n'était pas proportionnée à l'attaque…

Si François de Rugy savait ce que le mot "décence" veut dire il se serait abstenu de manifester sa liesse. Mais pour le président de l'Assemblée nationale tout ce qui peut être fait contre la blonde immonde (pour ceux, peu nombreux, qui ne savent pas lire il s'agit ici de second degré) est source de joie. En l'occurrence, ce n'est pas pour lui la photo qui est en cause mais la personne qui en fait usage.

Avec des photos on peut faire ce qu'on veut. Quand les médias diffusèrent l'image d'un petit garçon, Aylan, mort noyé sur le rivage turc, le monde entier pleura. Du Pape à Hollande, en passant par Merkel et Obama, ce fut un torrent de larmes. Et c'est Angela Merkel qui pleura le plus fort puisque, envahie par ce choc émotionnel, elle accueillit un million de migrants en Allemagne.

Aylan était une bonne et exemplaire victime : un petit migrant. Ses bourreaux étaient de bons bourreaux : nous, nous tous coupables d'égoïsme et d'indifférence à l'égard de ceux qui périssent noyés en Méditerranée. La photo d'un autre petit garçon n'a pas connu le même succès.

Julian Cadman, un Australien de sept ans, avait péri assassiné lors d'un attentat islamiste à Barcelone. Qui connaît son nom ? Qui le pleure ? Julian n'était pas une bonne victime : il était de type européen. Et ses bourreaux n'étaient pas de bons bourreaux : des fanatiques qui se revendiquaient de l'Islam. Mais il est à craindre que tout cela soit un peu compliqué pour François de Rugy…

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