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Mairie de Paris : le chapelet d’hypocrisies Made in Hidalgo
©Reuters

Marché de Noël

L’imbroglio juridico-routier du marché de Noël n’est pas seulement le dernier épisode des relations tumultueuses qu’entretiennent depuis plus de trente ans la mairie de Paris et les forains. Il s’agit aussi d’une illustration de la politique menée par Anne Hidalgo depuis 2014, qui consiste à laisser pourrir les problèmes, à manquer de clarté dans sa parole et dans ses objectifs.

Alexandre Vesperini

Alexandre Vesperini

 
Alexandre Vesperini est conseiller de Paris, délégué auprès du maire du 6ème. 
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En décidant de réduire ou d’éliminer les concessions accordées aux forains après avoir été la première supportrice de leur chef de file, Marcel Campion, la maire de Paris trahit une absence totale de cap stratégique. Parallèlement à la question de la place accordée aux forains, bien d’autres enjeux sont négligés par l’Exécutif municipal. Quelques exemples.

Propreté. D’un côté, la mairie de Paris annonce chaque année un énième plan stratégique ou de nouvelles mesures alors que la situation se dégrade (prolifération des rats et des corbeaux, poubelles éventrées et amoncellement sauvage de déchets, mégots à gogo…). De l’autre, les services de propreté sont structurellement incapables de faire face au défi de l’hygiène des villes mondialisées (jusqu’à 700 agents absents chaque jour, grèves à répétition, absence de primes au mérite pour les plus exposés et les plus volontaires, applications et outils digitaux lacunaires…).

Sur la sécurité, même combat. D’un côté, la mairie de Paris souhaite détenir davantage de pouvoirs et s’affranchir de la tutelle de la préfecture de Police. De l’autre, la mairie de Paris ne mène pas de véritable politique de sécurité, refusant de livrer le moindre de ses chiffres sur la prévention et la délinquance, ignorant les atouts de la vidéoprotection, minimisant les violences dont les femmes sont les victimes croissantes dans le métro ou dans certains quartiers, et cantonnant enfin ses agents à des missions peu valorisantes ou déconnectées des vrais risques sécuritaires. 10% de leurs effectifs étaient en grève au printemps dernier pour protester contre l’inertie de l’Exécutif.

Même hypocrisie sur les déplacements. D’un côté, Anne Hidalgo juge la voiture polluante et encombrante, multipliant ainsi les mesures de paralysie du trafic automobile (fermeture des voies sur berges et de tunnels stratégiques, multiplication des voies cyclables - sans qu’elles soient d’ailleurs toujours utilisées, comme sur les rives de Seine…). De l’autre, la maire de Paris est totalement passive devant la descente aux enfers que subissent les transports en commun, affirmant que ces dossiers relèvent de la région. Pollution aux particules fines (l’air du métro est 10 à 15 fois plus pollué qu’en surface), délinquance croissante, défaillances techniques (jusqu’à 7 pannes par jour selon l’application CityMapper) … Face à l’inaction de la RATP, dont le service est si déplorable qu’elle mériterait une action de groupe de la part de ses usagers, Anne Hidalgo affiche pourtant une défausse coupable, qu’aucun maire de grande ville au monde ne pourrait se permettre.

Face à l’enjeu du tourisme, c’est carrément la schizophrénie qui menace la mairie de Paris. D’un côté, Anne Hidalgo prétend tout mettre en œuvre pour ramener les touristes, alors que la concurrence mondiale va croissant et tandis que la menace terroriste est à son plus haut. De l’autre, la municipalité augmente la taxe de séjour tout en se désintéressant de la modernisation de l’offre hôtelière, pourtant indispensable. Concernant les meublés touristiques (AirBnB, Abritel…), la Ville mène la politique la plus restrictive et la plus interventionniste de toutes les métropoles d’Europe, négligeant au passage près de 5 M€ de recettes supplémentaires. Il en va de même pour les casinos ou les commerces ouverts le dimanche, où Anne Hidalgo a toujours davantage écouté ses alliés de la gauche la plus dogmatique plutôt que son bon sens.

Tant d’œillères idéologiques et de va-et-vient politiciens coûteront cher à l’image de Paris. Ou bien la Ville-lumière veut reprendre ses droits de capitale mondiale, à l’instar de Londres ou New York, et il faudra donc s’en donner les moyens en libérant l’économie locale et en renforçant l’efficacité de ses administrations. Ou bien Paris choisit la décroissance, la slow city administrée et imposée à tous, qui fera fuir tout ce qui compte de talents… A mi-mandat, il est grand temps de se donner une priorité !

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