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"De toute façon, même quand il a tort, il a toujours raison" : Johan Cruyff, le génie romantique.. mais aussi tactique
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Bonnes feuilles

Ils s'appellent Pep Guardiola, Johan Cruyff, Arrigo Sacchi, Valeri Lobanovski, Helenio Herrera... Entraîneurs visionnaires, ils ont porté leurs équipes vers les sommets mais ont surtout servi de modèles à des générations de coaches. Extrait de "Les entraîneurs révolutionnaires du football" de Julien Momont, Christophe Kuchly et Raphaël Cosmidis chez Solar Editions (2/2).

Julien  Momont, Raphaël Cosmidis et Christophe Kuchly

Julien Momont, Raphaël Cosmidis et Christophe Kuchly

Journalistes spécialistes de football, animateurs du site " Les Cahiers du Football ", Julien Momont, Raphaël Cosmidis, Christophe Kuchly, sont les auteurs du très remarqué " Comment regarder un match de foot ? " (Solar, 2016).

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Arrivé en Catalogne en 1988, l’ancien numéro 14 aime revenir en terrain connu. Lors des trois précédentes saisons, c’est en effet à l’Ajax, l’autre club qu’il a marqué en tant que joueur, qu’il officiait. Avec un titre européen, la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, en 1987, et deux coupes nationales a la clé.

Surtout, au-delà de ces résultats très honnêtes sans être incroyables – le PSV gagne alors facilement l’Eredivisie lors de chaque saison même si, lors de sa première année d’entraineur, Amsterdam marque plus de 3,5 buts par match –, ce sont le style et les principes de sa jeune équipe qui plaisent. Cruyff, qui a connu et magnifie le football total une quinzaine d’années plus tôt, a garde un amour absolu pour la philosophie derrière la dénomination tape-a-l’oeil : le pressing, la technique, le mouvement, la recherche d’espaces. Et, surtout, la volonté de faire la différence par l’attaque.

A l’ère du 4‑4-2 roi, laquelle n’a d’ailleurs pas encore atteint son apogée puisque Sacchi remporte sa première Coupe d’Europe alors que Cruyff est déjà parti à Barcelone, le Néerlandais, comme l’Italien, réinstaure petit à petit la liberté de mouvement et de création sur le terrain.

Wim Rijsbergen, qui passait des soirées entières a parler de football avec son aine au Mondial 1974, s’occupe des jeunes de l’Ajax quand Johan est nomme a la tete de l’équipe première. Il se souvient : ≪ J’ai eu des garçons comme Andre Ooijer, Patrick Kluivert, Michael Reiziger ou Denny Landzaat (244 sélections à eux quatre), et la philosophie etait la meme que pour l’equipe première : pour developper des jeunes joueurs, il faut leur donner de la liberté. ≫ Si l’entraineur des A ne donne pas de consignes au formateur, il n’hésite pas à piocher parmi ses eleves. Presque trop de l’avis de plusieurs observateurs, qui lui reprochent de lancer des jeunes pas encore prets. En tout cas, le discours est clair : ≪ La première chose qu’il disait, c’était d’être capable jouer vite. Il fallait de la technique, être en mesure de faire immédiatement la passe. S’il faut faire trois pas, c’est termine, la balle est perdue. Ensuite, c’était le mouvement sans le ballon : ce sont les joueurs qui ne l’ont pas qui sont les plus importants car, si le porteur ne peut pas faire de passe, il n’y a pas de jeu.

Il cherchait donc des gars intelligents, et n’hésitait pas à superviser les divisions inferieures pour trouver les bons profils. Enfin, il fallait être rapide, car un joueur lent ne progressera jamais sur ce point. ≫ Une dernière caractéristique qui tolère toutefois des exceptions… à condition d’être parfait dans les deux autres et de jouer à un poste ou l’on peut se permettre d’être relativement statique. Comme souvent, Cruyff trouvera. De toute façon, même quand il a tort, Cruyff a toujours raison. ≪ Il réussissait à convaincre parce que, quand il disait de faire quelque chose, cela fonctionnait tout de suite ≫, rigole Rijsbergen. De là a être vu comme un gourou, il n’y a qu’un pas.

Extrait de "Les entraîneurs révolutionnaires du football" de Julien Momont et Christophe Kuchly chez Solar Editions

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