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Présidence LR : ces petits enseignements qui se dégagent entre les lignes des parrainages des candidats qualifiés
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Parrainages

Quatre prétendants au titre de président de président de LR. (Les Républicains) ont obtenu les parrainages nécessaires pour concourir à la présidence du Parti.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Dans l'ordre Daniel Fasquelle, député du Pas de Calais, ex-maire du Touquet, Florence Portelli, maire de Taverny,  Laurent Wauqiez, président de la région Rhone-Alpes Auvergne, et Mael de Calais, conseiller départemental du Finistère, sont venus déposer leurs parrainages de militants et de parlementaires qui seront validés d'ici le 26 octobre.

  Depuis le lancement du processus électoral interne avec la  récolte des parrainages, le scénario prévoit une large victoire de Laurent Wauquiez, le président de la région Rhone-Alpes-Auvergne. Vice- président du mouvement, il a les faveurs d'une grande partie des militants. Il est celui qui rêve d'en découdre avec  Emmanuel Macron et les ministres (Edouard Philippe en tête), qui ont chan gé de camp pour rejoindre la majorité présidentielle. Laurent Wauquiez  incarne la ligne dure, "vraiment de droite", sans concession pour le pouvoir. C'est à lui que l'on  attribue la décision du bureau politique de LR  d'avoir refusé d'appeler à voter pour Emmanuel Macron, mais seulement  "contre Marine Le Pen" au deuxième tour de la présidentielle. Ce refus a provoqué la scission avec l'UDI dont le président Jean-Christophe Lagarde a déclaré  que "la droite qui a refusé de voter Macron contre Le Pen n'est pas la nôtre". Laurent Wauquiez est le  repoussoir pour Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand et Christian Estrosi qui lui reprochent de flirter avec les thématiques du FN, la ligne rouge absolue pour LR. Aucun d'entre eux n'a  voulu briguer la tête du parti et tous trois en ont profité pour fonder leur propre club ou association, "pour faire vivre leurs idées" en se réclamant de la " droite sociale". Ont-ils, pour contrecarrer Laurent Wauquiez,  discrètement soutenu la candidature de Florence Portelli, peu connue du grand public mais populaire chez les militants, qui fut une des porte paroles de François Fillon pendant la campagne présidentielle " jusqu'au bout", autrement dit, qui n'a pas lâché ? Elle assure que non, explique que les militants l'ont sollicitée via  Facebook et Twitter  et  dit bénéficier de " comités de soutiens jusqu'au Canada et San Francisco. Si elle a engrangé plus de cinq mille parrainages de militants, elle reconnait avoir peiné pour recueillir le soutien nécessaire de 13  parlementaires qui auraient subi des pressions pour ne pas parrainer sa candidature ...Par souci de discrétion, elle ne révèle d'ailleurs pas leur nom...

Dans cette pré-campagne on s'est interrogé sur les chances de qualification de Mael de Calan, proche d'Alain Juppé qui se pose en alternative à Laurent Wauquiez en défendant une " droite modérée et ouverte", et  qui n'est  pas totalement opposé au pouvoir en place auquel il donne acte d'appliquer une partie du programme de LR. Très hostile au Front National, il a d'ailleurs démonté ses théories économiques dans un ouvrage "la Vérité sur le Programme du Front National".  On a également fait peu de cas de Daniel Fasquelle, le trésorier du Parti, ex-maire du Touquet qui s'est lancé dans la bataille au début de l'été avec un slogan" Sauvons la Droite". Il se réclame de Nicolas Sarkozy, et de la "droite sociale". On murmure qu'il a bénéficié de la bienveillance de Laurent Wauquiez qui redoutait de se retrouver seul en lice et qui aurait encouragé des parlementaires, et  des militants à lui apporter leurs  parrainages. Cela ne transparaissait pas dans le propos du postulant qui a lancé une patate chaude au favori, à propos du soutien que lui apporte Sens Commun. Le mouvement anti mariage homosexuel est juridiquement lié à LR par une convention en bonne et due forme. Or son président, Christophe Billan,  est venu (-sciemment?) semer  la   pagaille en se disant ouvert à un dialogue avec Marion Maréchal Le Pen, provoquant  et un beau tollé une série de réactions au sein de LR  et obligeant Laurent Wauquiez (-qui semblait ne plus faire de l'abrogation de la loi Taubira  un de ses chevaux de bataille ), à condamner cette initiative .Un des ses principaux soutiens, le député de l’Ain Damien Abad, vice-président du groupe LR à l’Assemblée nationale, demande même à Christophe Billan et à Sens commun, "un mea culpa immédiat et sans ambiguïté afin de ne pas remettre en cause le rassemblement de la droite et du centre". Bernard Accoyer, le secrétaire général par intérim, est lui aussi sorti de sa discrétion  pour déclarer qu'il " n'y aura jamais aucune accointance avec le F.N."La deuxième patate chaude lancée par Daniel Fasquelle  concerne la présidentielle de… 2022. Il demande que le chef de parti ne soit pas  candidat à la présidentielle et réveille ainsi un  vieux débat… Or, LR   en est revenu des primaires ... Aujourd'hui la question est prématurée. Ce qui ne l'est pas en revanche, c'est le positionnement idéologique du Parti. Ebranlé par les défaites électorales, fracassé par Emmanuel Macron qui applique une partie de son programme LR  n'incarne plus l'opposition pour une immense majorité des Français : 8% seulement considèrent qu'il incarne la principale force d'opposition, alors qu'il compte  le plus grand nombre d'élus. C'est la France Insoumise  qui incarne ce role pour 35%  des sondés. Telle est la situation du parti Les Républicains au lendemain des élections générales et à la veille de ses élections internes. La plupart des scrutins récents (primaires de droite et de gauche, élections présidentielle et législatives ) nous ont appris que la prudence prévaut en matière de pronostics. Cette prudence est-elle de mise  pour les Républicains qui doivent se donner un président après la longue séquence marquée successivement par la défaite de son chef (Nicolas Sarkozy) à la primaire et celle de son candidat (François Fillon) à la présidentielle ? Réponse le 10 décembre prochain, date du Congrès de L.R.

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