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Pourquoi le moment est venu pour la France d’engager le match de la croissance
©Reuters

Edito

La France n’a cessé de prendre du retard et la plupart de nos partenaires sont déjà passés à une étape supérieure dans la course au progrès facilitée par internet, la digitalisation et les nouvelles technologies. Il nous faut donc non seulement rejoindre les autres, mais tenter de reprendre la marche en tête en redonnant de la puissance à la France.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Malgré certains risques géopolitiques toujours présents, la conjoncture internationale reste sur la bonne voie, selon les experts. L’OCDE vient ainsi de revoir à la hausse les perspectives de croissance pour cette année à 3,5%, car la conjonction des planètes est favorable : les taux d’intérêt restent bas d’autant que les hausses annoncées aux Etats-Unis demeurent modestes. La banque centrale européenne va continuer d’inonder de liquidités les marchés. Les pays producteurs de pétrole de l’Opep ne parviennent pas à faire remonter les prix malgré la prolongation de leur accord de limitation de  la production.  Autant de signaux qui devraient faciliter la poursuite du mouvement de reprise esquissé dans la plupart des pays industrialisés. Avec un bémol pour la France qui ne devrait pas  bénéficier  de l’accélération annoncée, en raison des handicaps  dont elle souffre. Les experts mettent ainsi en avant la désindustrialisation qui se poursuit et marquent au fer rouge le déficit du commerce extérieur devenu abyssal : il a dépassé 56 milliards d’euros pour les quatre premiers mois de  l’année contre 48 au cours de la même période de l’an dernier avec un effet pervers : toute augmentation du pouvoir d’achat se traduit par une demande qui favorise  les produits importés , parce que la  production intérieure ne suit pas et contribue à creuser encore davantage les déficits. La France a ainsi la plus mauvaise balance commerciale des pays européens.

La situation du pays n’a guère évolué au cours des dernières années, car la France a toujours  voulu maintenir son modèle social à l’abri de ses clochers, sans  vouloir aborder franchement  la mondialisation. Avec une forme de  capitalisme du gagne petit, car l’argent y a toujours mauvaise presse, et sans  prendre la  mesure de la vitesse de transformation  du monde. Dans ce contexte, la France se protège souvent mieux  que les autres des grandes secousses, mais en même temps, elle n’est jamais à la pointe de l’innovation et  du changement. Elle a généralement toujours un  retard à rattraper sur les autres. Elle tente de rejoindre  le peloton, mais sans  jamais  en  prendre la tête. Elle est au demeurant corsetée par une bureaucratie rigide qui impose des barrières à toute évolution avec  ses 750 branches d’activité, là où ses grands partenaires  ne  dépassent pas  souvent quelques dizaines,  son millier  de conventions  collectives dont  350 sont de portée nationale et régentent  même  les activités des plus petites entreprises.

C’est ce carcan qu’il faudrait briser. La tâche est immense tant les peurs du changement  sont grandes dans ce domaine. Emmanuel  Macron est en  train de bouleverser le paysage politique et entend s’attaquer à l’univers  économique et social où fourmille une multitude de bastilles qui feront tout pour maintenir leurs privilèges à tous les niveaux. Cela suppose un effort de communication sans précédent  pour démontrer à l’opinion que le nouveau président veut rénover le système  social pour le sauver et non pour le tuer comme le répètent inlassablement des syndicats qui n’ont pas encore subi  la vague du changement. Mais une course de vitesse est engagée aujourd’hui. La France n’a cessé de prendre du retard et la  plupart de nos partenaires sont déjà passés à une étape supérieure dans la course au progrès facilitée par internet,  la digitalisation et les nouvelles technologies. Il nous faut donc non  seulement  rejoindre  les autres, mais tenter de reprendre  la marche en  tête en redonnant de la puissance  à la  France. Emmanuel Macron place  la  barre très haut, à l’opposé du président « normal » qui l’avait précédé, mais en  lançant  le  défi de faire partager l’ambition haute qu’il assigne  à la France.

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