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Terrorisme : il paraît que nous avons dû faire bien du mal pour qu'on nous haïsse autant!
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Un discours très novateur

On s'acharne bien à tort sur les assassins. Le temps est enfin venu de stigmatiser les assassinés.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nous sommes en 1940 à Berlin. Victor Klemperer, linguiste et philosophe, vit dans une Maison de Juifs. C'est là que le régime nazi avait assigné à résidence ceux qui, comme lui, n'étaient pas promis à la chambre à gaz car marié à une Aryenne. Klemperer avait un ami, Franz, Allemand de souche. Franz n'était pas du tout antisémite. Un film faisait alors fureur sur les écrans berlinois : le Juif Süss. 

A l'origine du film, un livre éponyme, écrit par Feuchtwanger. Le livre fut brûlé car Feuchtwanger était juif. Pour les besoin de la propagande hitlérienne, on reprit la trame de l'ouvrage en la noyant sous un flot visqueux de haines anti-juives. "Allons le voir" proposa Franz à son ami. En sortant de la salle, Klemperer, sali et écœuré, tremblait d'humiliation. Franz, lui, était encore sous le choc des images : "vous avez dû faire quand même bien du mal pour qu'on vous haïsse autant"!

Nous sommes en 2017 à Paris. Et Franz est revenu. Il s'appelle François Burgat. Sa profession : islamologue. Un islamologue plutôt original comme nombre de ses collègues : il ne s'intéresse ni à l'islam ni à ses excroissances islamistes et djihadistes, mais aux islamophobes qu'il dénonce et traque avec une impressionnante vigilance. 

Ses qualités lui valent d'avoir son rond de serviette dans les radios, les télés, et d'avoir colonnes ouvertes dans les journaux. Pour ça, il est payé, et bien payé, par le CNRS. Islamologue est un métier juteux dans lequel, compte tenu de l'actualité, on ne chôme jamais. Et dans Libération, il se gausse un peu des réponses policières et militaires au terrorisme islamique. Pour lui, la vérité est ailleurs : "il faut s'interroger sur le pourquoi de l'hostilité que nous suscitons". En voilà, une vraie et belle question. Merci de l'avoir posée. Car nous autre, pauvres imbéciles, nous n'y avions pas pensé. Et maintenant, grâce à François Burgat, des évènements mystérieux vont enfin s'éclairer. 

Nous allons savoir tout le mal qu'on fait les enfants juifs de l'école Ozar Hatorah à Mohamed Merah pour qu'il les haïsse autant. Oui, qu'on nous le dise! Pareillement, nous aspirons à connaître la vérité sur le mal qu'a du faire le père Hamel avant qu'il ne soit égorgé dans son église! Et les assassinés du Bataclan, n'ont-ils pas commis d'affreux méfaits pour que des djihadistes les haïssent autant? Et les Juifs de l'Hypercacher, qu'ont-ils fait à Coulibaly et aux siens pour qu'on les punisse de mort? 

En revanche, pour les dessinateurs de Charlie Hebdo, pas de mystère. Pas besoin de Burgat. Ils avaient insulté le Prophète. Donc ils ont subi le châtiment que prévoit la charia. Restent néanmoins encore deux mystères à élucider. 

Quel mal avait fait la jeune fille d'Evry sauvagement torturée et violée "parce que les Françaises sont des putes"? Elle a quand même bien dû faire quelque chose pour qu'on la haïsse autant! Et le chat à qui une bande de "jeunes" a arraché les yeux avant de le déchiqueter à Draguignan, il s'est bien rendu coupable de quelque chose, non ? Vous vous demandez certainement ce qu'un chat torturé et une jeune fille violée viennent faire dans cette histoire. Cherchez un peu… 

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