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Coma avancé pour le PS : qui est encore en situation de relever le parti après la claque promise aux législatives ?
©Reuters

Zombie

C'est presque sûr : les élections législatives seront une hécatombe pour le Parti Socialiste et l'incertitude est totale quant à celui ou celle qui sera le ou la plus apte à reprendre les rênes du parti.

Virginie Martin

Virginie Martin

Virginie Martin est Docteure en sciences politiques, habilitée à Diriger des Recherches en sciences de gestion, politiste, professeure à KEDGE Business School, co-responsable du comité scientifique de la Revue Politique et Parlementaire.

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Atlantico : Le PS est menacé très fortement pour les législatives. Qui dans le personnel politique a le plus de cartes en main pour prendre la relève ?

Virginie Martin : On pourrait d'abord citer Benoît Hamon, même si pour lui le verre est à moitié vide (ou à moitié plein). C'est quand même lui qui a porté la campagne du PS pendant la présidentielle, cela lui donne de la légitimité avec la primaire. D'un autre côté le score obtenu au premier tour est faible voir très faible, donc ça le fragilise. Quelque part il est de son devoir politique et pour l'avenir aussi de s'imposer dans ce débat. Cela me paraît normal qu'il soit fortement présent et impliqué dans ce débat. D'autant plus qu'il peut fédérer les Jadot Montebourg Aubry… La ligne pourrait correspondre à pas mal de gens. 

Maintenant, on peut dire qu'il faudrait un visage nouveau pour apporter un peu de fraicheur. Le problème c'est que l'on ne voit pas vraiment qui pourrait correspondre à la définition. Après il y a Anne Hidalgo dont la légitimité n'est pas contestée et qui bénéficie d'un fort réseau parisien. Il y a aussi des gens  Comme Najat Vallaud-Belkacem à condition qu'elle gagne dans sa circonscription pour avoir une "rampe de lancement". Si elle échoue, elle aura plus de temps mais moins de possibilité d'expression naturellement via l'assemblée…

Il faut que chacun d'entre eux soit clair et ferme par rapport aux positions à venir. Il faudra se positionner de manière assez fine entre un Mélenchon qui est dans l'opposition presque systématique au nouveau gouvernement et une gauche qui s'est gentrifiée embourgeoisée qui s'appelle "En Marche !", qui n'est pratiquement plus une gauche d'ailleurs au vu de la composition du gouvernement. Ce n'est plus vraiment la gauche mais l'électorat de gauche a beaucoup suivi et une autre partie de l'électorat s'est radicalisé pour suivre Mélenchon. Il s'agit maintenant de savoir se positionner entre ces deux postures.

D'après vous, quel corpus idéologique risque de s'imposer, lesquels vont s'opposer et, in fine est-ce qu'une unification de la gauche autour d'un corpus idéologique commun est une utopie ? 

Je pense qu'il est possible d'avoir une gauche alternative d'une certaine manière. Ce n'est pas forcément celle qui a son logiciel postmarxiste à la Mélenchon qui en plus refuse l'Europe, ni l'individualisme libéralisé de Macron. C'est plus cette gauche qui est dans la tradition socialiste, égalitaire, écologique, humaniste, citoyenne… C'est tous ces mots clés qu'il faut retrouver. Finalement Macron n'impose plus la "touche française" à l'Europe ou dans le monde. Il s'y fait, il dit que la France n'a plus d'exception politique, que l'on est compatible avec le capitalisme, les contraintes budgétaires…

Il n'y a qu'à voir le maire de New-York qui est complètement "macronmaniac"…

Il me semble que la ligne d'Hamon, qui n'est pas si éloignée de celle d'Hidalgo et me paraît intéressante, pourrait s'imposer. Maintenant il pourrait y avoir une ligne un peu moins "radicale" qui serait portée par Najat Vallaud-Belkacem. Elle a dit à plusieurs reprises qu'elle pouvait être "légitimiste à l'égard de Macron et voter ce qu'il fait quand ce sera possible". Le problème c'est que cela pourrait entraîner une confusion pour les électeurs. Pour la clarté du débat et du bienfait démocratique il faut que la ligne soit claire. 

Quel scénario vous semble le plus probable pour l'après législatives ? 

Il faudra voir qui seront les députés PS qui seront à l'Assemblée nationale. Si ils seront "macroncompatible" ou pas. Il va falloir vérifier un par un si ce sont de "vrais" députés PS ou des députés "En Marche !" camouflés. 

Aujourd'hui il y a un exemple à Marseille, il y a une prétendante à la députation qui est PS, son suppléant a demandé l'investiture En Marche sans l'avoir et il est revenu auprès de la candidate PS. Pourquoi Fillon, Le Pen ou Mélenchon ont réussit ? Car la ligne était claire.

Après les législatives, il faut voir aussi si Macron ne va pas changer de gouvernement, séduire de nouvelles têtes à gauche et à droite qui succomberont au chant des sirènes ce qui, de fait, affaiblirai encore plus le PS et Les Républicains. Il est difficile d'élaborer un scénario qui tienne debout sans avoir ces cartes là en main. 

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