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Emmanuel Macron et la transformation de l’essai : ce que les électeurs en disent
©ERIC FEFERBERG / AFP

Qualitatif

Suite à l'élection d'Emmanuel Macron dimanche dernier, l'institut BVA a interrogé les membres de la communauté POP 2017 afin de connaître leur avis sur le nouveau président élu. Il en ressort notamment qu'Emmanuel Macron intrigue les Français et polarise les opinions.

Emmanuel Macron et la transformation de l’essai 12 mai 2017

Communauté en ligne POP2017

34 membres contributeurs actifs sur ces sujets

Analyse construite à partir de discussions ayant eu lieu entre le 7 et le 11 mai 2017

Elu dimanche 7 mai à la présidence de la République, Emmanuel Macron est depuis une semaine au centre de toutes les attentions. L’arrivée au pouvoir d’une personnalité "ni de droite, ni de gauche", une première sous la Vème République, suscite nombre de questionnements.

Dans un contexte de défiance importante à l’égard des partis traditionnels, l’élection d’Emmanuel Macron semble être, sinon le résultat, tout au moins le symptôme d’un profond bouleversement du champ politique français. Par ailleurs, le succès du leader d’En Marche, bien que très large, constitue un résultat électoral bien plus partagé que celui mesuré lors du deuxième tour Chirac – Le Pen de 2002.

Selon notre sondage de décryptage du vote BVA-Salesforce pour la Presse Régionale et Orange publié le 7 mai, la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron sur deux ont fait ce choix de vote pour faire barrage à Marine Le Pen (52%) plutôt que par conviction (30%) ou par adhésion à son projet (18%). L’on peut dès lors s’interroger sur la signification de la désignation d’Emmanuel Macron : s’agit-il d’un bouleversement choisi ou au contraire subi ?

Que pensent les membres de la communauté POP2017 de l’élection d’Emmanuel Macron ? C’est la question que nous leur avons posée…

L’espoir d’un renouveau

Interrogés sur l’image qu’ils ont d’Emmanuel Macron, quelques membres de la communauté font part d’une certaine fascination à l’égard d’un personnage politique encore inconnu il y a deux ans.

- Une partie des personnes s’exprimant mettent ainsi en avant le fait que son parcours, riche et atypique, est particulièrement impressionnant. Bien que diplômé de Sciences Po et de l’ENA, son passage par le privé ferait de lui un chef d’Etat résolument plus proche de la société civile. Par ailleurs, le fait qu’il ait gravi différents échelons aussi rapidement est un témoin supplémentaire de sa pugnacité et de sa motivation.

"Je suis admirative du parcours de notre nouveau Président." (Femme, 35 ans, Extrême Gauche, Employée, Sarthe)

"A Macron, il faut reconnaître une trajectoire exceptionnelle mais j'attends de connaître les coulisses de cette étonnante ascension." (Homme, 59 ans, Centre Gauche, Profession intermédiaire, Nord)

- Si son ascension intrigue en mineur certains membres de notre communauté, nombreux sont ceux qui à l’inverse lui trouvent des explications rationnelles. Ses talents d’orateur lors du débat de l’entre-deux tours mais aussi son intelligence sont en effet relevés par plusieurs participants.

"Il a su profiter (…) d'un certain talent pour se présenter et répondre à ses adversaires." (Homme, 30 ans, Extrême Gauche, Employé, Vienne)

"Emmanuel Macron a su convaincre lors de son dernier débat télévisé." (Femme, 48 ans, Centre, Employée, Nord)  

"Je lui reconnais de l’intelligence." (Homme, 63 ans, Gauche, Retraité, Finistère)

- Enfin sa jeunesse apparait comme un atout pour les membres de notre communauté qui n’y rattachent pas forcément le risque d’inexpérience. Il s’agirait d’un gage de renouveau…voire pour certains de son avantage distinctif principal.

"Je crois en sa jeunesse (moi qui suis retraité), sa conviction, son élan." (Homme, 62 ans, Gauche, Retraité, Indre)

"Sa qualité : il est jeune, c'est tout." (Homme, 68 ans, Centre, Retraité, Indre)

Au-delà de sa jeunesse qui n’incarne qu’un renouveau "de façade", Emmanuel Macron a souhaité porter tout au long de la campagne un programme ayant pour but de renouveler l’exécutif. Si la composition de son futur gouvernement n’est toujours pas connue des Français, certains membres de notre communauté tentent d’imaginer sa configuration.

- En ce qui concerne le Premier ministre et les ministres susceptibles d’être nommés par le nouveau Président, quelques participants déclarent leur souhait d’un gouvernement "hétéroclite". Il n’y aurait donc pas de profil-type des ministres ou de couleur politique de référence, mais plutôt un agglomérat de talents destinés à participer à la remise en marche de la France.

"Qui va-t-il choisir comme Premier ministre (son choix est fait a-t-il dit) ? Un inconnu ou une inconnue ? Un élu ou ancien ministre ? Un représentant de la société civile ? Un représentant du monde patronal ? (…) Faut-il s'attendre à un "savant" dosage de gens de droite, du centre, de personnes issues de cette société civile... ?" (Homme, 59 ans, Centre gauche, Profession Intermédiaire, Nord)

"Il ne fera pas l'erreur de 2002. Sa composition gouvernementale sera à la fois hétéroclite avec des personnes de la société civile (exemple Laurence Parisot notamment, Nicole Notat) et des politiques avec expériences (exemple Delevoye, Le Drian, Castaner, peut-être Bayrou, Le Maire, ...). Cette logique va à l'encontre de toutes les règles en prenant des gens de droite et de gauche dans un même gouvernement. Et cette logique peut s'avérer payante. L'Allemagne a su se tirer par le haut grâce à ce schéma." (Homme, 62 ans, Gauche, Retraité, Indre)

- Au-delà du casting, les participants souhaitent une réelle transformation de l’exécutif et de son fonctionnement. Ils ont envie de nouveauté, et de promesses tenues.

"Je sais qu'il y a de l'utopie dans mon propos, mais si le changement c'était avant, l'action c'est maintenant. Je souhaite également que ce "renouveau" politique se matérialise réellement et que l'on ne resserve pas les mêmes plats (ministres) avec seulement une sauce différente." (Homme, 52 ans, Centre gauche, Profession intermédiaire, Pas de Calais)

"La vie politique française a été bouleversée et va encore bouger. (…) Le nouveau Président a une lourde responsabilité et a une obligation de réussite. D'où mon optimisme." (Homme, 42 ans, Gauche, Cadre, Indre)

Sur le fond, le plus jeune Président élu de Vème République s’est aussi fait remarquer au travers de propositions qui avaient pour but de profondément faire évoluer le monde politique.

- La moralisation de la vie publique, qui sera "le socle de [son] action1", et qui avait été dans un premier temps portée par François Bayrou, a été particulièrement citée par les membres de la communauté. En mineur, certains estiment même que cette mesure a incité ses électeurs à voter pour lui.

"Je voudrais encore ajouter un sujet très important qui va être suivi avec intérêt par beaucoup de Français : c'est celui de la moralisation de la vie politique qui a été mis en avant lors de cette élection ... Ce sujet a servi à l'élection de Macron, il s'est positionné pour blanchir tout cela." (Homme, 67 ans, Centre, Retraité, Pas de Calais)

1 Discours de victoire, dimanche 7 mai 2017

"S’il moralise la vie politique suite à son accord avec Bayrou, (…) je veux bien revoir une partie de mes positions !" (Homme, 31 ans, Centre droit, Cadre, Cotes d’Armor)

- L’alignement des régimes de retraite ainsi que la diminution du nombre de parlementaires sont enfin aussi attendus de quelques-uns des participants interrogés.

"S’il arrive à mettre en place la moralisation de la vie politique, l'alignement des retraites sur le privé, la réduction du nombre de parlementaires ce sera déjà pas mal !" (Homme, 57 ans, Centre droit, Cadre, Cotes d’Armor)

"[J’attends] la réforme des retraites parce que 1) ça serait plus juste d'avoir tous le même traitement privé, public, élus... 2) pour ne pas devoir reculer l’âge de la retraite à brève échéance ou laisser stagner le montant des retraites encore quelques années." (Homme, 64 ans, Centre gauche, Retraité, Eure)

Une élection portée par des circonstances favorables qui laisse un goût amer à certains

Selon certains membres de la communauté, Emmanuel Macron ne serait en réalité qu’un candidat "mal élu", qui a été choisi par défaut, et qui a en outre été favorisé par les médias, élu à la suite d’une campagne qui lui a été particulièrement favorable.

- Le taux record d’abstention depuis 1969 et le nombre important de bulletins blancs et nuls comptabilisés ont été relevés à de multiples reprises par les participants à notre discussion. Ceux-ci y voient le signe qu’aucun des candidats n’était représentatif des aspirations de nombreux Français. Comme indiqué dans notre dernier sondage décryptant le vote des Français au second tour de l’élection présidentielle et publié le 7 mai, parmi les 25,4% d’abstentionnistes, près de deux tiers (64%) justifiaient leur "non-vote" par le fait qu’aucun des candidats ne leur convenait. En somme, bien qu’il ait été élu par une large majorité des votants, Emmanuel Macron n’aurait pas «"véritablement" gagné.

"Je suis plutôt pessimiste, faites les comptes : Macron élu avec 66,1% des votants… mais il faut enlever une abstention de 25,4%, et près de 12% de nuls et blancs, alors calculez le nombre de Français qui sont d'accord avec son programme, c'est loin d'être une victoire !" (Homme, 35 ans, Droite, Profession intermédiaire, Indre)

L’ex-ministre de l’Economie et des Finances serait en outre un vainqueur "par défaut", et ce pour plusieurs raisons. Nombreux sont ceux qui pointent du doigt un second tour joué d’avance face à Marine Le Pen, quand d’autres signalent que l’enlisement de la droite dans les affaires avait provoqué un transfert de voix de la droite sur le candidat d’En Marche !

- Les sympathisants Les Républicains, dont le candidat était jusqu’à la fin janvier dans le duo de tête des intentions de vote et pour qui tout pouvait sembler acquis à la veille des révélations du Canard Enchaîné, ont de fait souffert d’une campagne jugée houleuse et complexe. Quelques membres de la communauté se permettent à ce titre d’émettre des doutes quant à la solidité du succès d’Emmanuel Macron, expliquant que le match aurait été différent sans les affaires.

"Il a gagné cette élection parce que Les Républicains, malgré les changements de nom (RPR, UDF...), sont trop impliqués dans des affaires financières." (Homme, 24 ans, Gauche, Profession Intermédiaire, Nord)

"Je pense en effet que la victoire de Macron n'est que le résultat de la propagande anti Fillon (qui aurait dû gagner)." (Femme, 62 ans, Droite, Artisan, Nord)

- Le Président élu aurait en outre bénéficié d’un second tour "favorable" : l’affrontement avec Marine Le Pen n’a en ce sens été qu’une simple formalité pour plusieurs participants. Plusieurs d’entre eux ne se montrent pas surpris de l’issue du second tour, et rappellent l’existence d’un Front républicain. À noter qu’en mineur certains estiment que le match aurait été différent si le candidat d’En Marche ! avait été face aux Républicains.  

"Macron est arrivé au pouvoir pour ne pas laisser Marine sur le devant de la scène." (Femme, 57 ans, Centre, Employée, Pas de Calais)

"[Je] suis soulagé que Mme Le Pen soit battue. (…) Pourquoi il a gagné ? Parce qu'il avait le FN en face. Si ça avait été LR, l'affaire aurait été toute autre." (Homme, 64 ans, Centre gauche, Retraité, Eure)

"Beaucoup ont voté pour lui pour contrecarrer Marine Le Pen." (Femme, 48 ans, Centre, Employée, Nord)

Enfin, parce que ce duel avait une issue relativement prévisible, quelques membres de notre communauté n’hésitent pas à insinuer qu’Emmanuel Macron était le candidat favori des médias… dénigrant de façon implicite son élection.

- Les critiques à l’encontre du traitement médiatique du candidat "ni de droite ni de gauche" ont été nombreuses tout au long de la campagne. C’est donc sans réelle surprise que l’on retrouve ce type de discours au sein de notre communauté, notamment auprès de personnes se disant proches de l’extrême droite.

"Je suis hagarde et abasourdie par la facilité avec laquelle il avait dès le début médias et presse dans la poche." (Femme, 36 ans, Extrême Droite, Employée, Indre)

"Tout a réussi sur le plan du marketing, de la présentation, de la communication... Un beau Président pour les bébêtes qui l'ont élu." (Femme, 68 ans, Droite, Retraitée, Alpes-Maritimes)

"Il a gagné les élections en manipulant les journalistes qui ont tué Fillon au premier tour et Marine au second tour !" (Femme, 57 ans, Centre Droit, Cadre, Loire-Atlantique)

Un quinquennat qui suscite de l’inquiétude chez certains

Au-delà de cette élection en "demi-teinte", le programme que porte Emmanuel Macron intrigue les Français, voire les inquiète. Sur la forme, certains lui reprochent en premier lieu la volonté de faire passer au forceps ses premières mesures. Pour ce qui est du fond, d’autres redoutent un mandat qui s’inscrirait dans la continuité de celui de François Hollande.

- Sur la forme, les détracteurs du nouveau Président craignent qu’un gouvernement par ordonnances ne dénie la démocratie. Une crainte probablement exacerbée par le fait que le Gouvernement auquel Emmanuel Macron a appartenu avait usé du recours à l’article 49.3 afin de faire adopter la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques (dite "Loi Macron").

"Macron ne discutera pas avec les syndicats... Il utilisera des ordonnances de manière à faire passer ses réformes…" (Femme, 19 ans, Etudiante, Employée, Nord)

- Sur le fond, les parallèles faits tout au long de la campagne entre François Hollande et son ancien ministre ont définitivement atteint les membres de notre communauté, peu importe leur proximité partisane. Au travers de l’appellation "Bébé Hollande" ou d’autres figures imagées de ce type, certains verbatim font état d’une politique qui pourrait se révéler être un copié / collé de la ligne politique de l’ex-Président.

"Malheureusement, je pense que nous allons continuer dans la lignée de François Hollande. Aucune modification notable sauf des taxes en plus pour les bas salaires et la diminution des taxes pour les hauts salaires." (Femme, 48 ans, Centre, Employée, Nord)

"Macron est-il la marionnette de Hollande ? Est-il un pur produit marketing de la finance internationale ? Va-t-il recycler le personnel socialiste déjà converti au libéralisme ? On va bientôt le savoir." (Homme, 59 ans, Centre Gauche, Profession Intermédiaire, Nord)

- En résumé, aucune amélioration n’est attendue de ces participants qui sont déjà très réservés avant même que le quinquennat n’ait débuté. Le renouveau tant espéré et souvent associé à Emmanuel Macron en raison de son positionnement politique inédit et de sa jeunesse ne serait au final qu’un changement de façade.

"Les optimistes diront qu'il faut lui laisser sa chance. Pour ma part je n'imagine aucune amélioration." (Femme, 48 ans, Centre, Employée, Nord)

"[Je suis] déçu de l'élection du fils à Hollande." (Homme, 60 ans, Extrême Droite, Retraité, Nord)

Emmanuel Macron, un Président inexpérimenté qui favoriserait une politique économique peu favorable aux catégories les plus populaires : une réputation destinée à durer ?

Ne justifiant pas d’une expérience d’élu, Emmanuel Macron a du mal à obtenir la confiance d’une partie des membres de la communauté. Son passé "financier" l’empêcherait notamment de se préoccuper des problèmes de la majorité des Français.

- Bien que son parcours atypique ait reçu les faveurs de plusieurs participants, notons toutefois que son manque d’expérience en politique lui a aussi été de nombreuses fois reproché. Pour certains, il ne serait pas apte à diriger le pays, notamment car il n’avait jamais été élu avant cette soirée du 7 mai.

"L'arrivée d'un électron libre au pouvoir qui n'a pas la stature présidentielle me fait peur." (Femme, 57 ans, Centre, Employée, Pas-de-Calais)

"Il ne connaît pas grand-chose sauf les finances." (Femme, 41 ans, Droite, Employée, Nord)

- Interrogés sur les principaux défauts du nouveau Président, quelques participants ont par ailleurs mis en avant une certaine arrogance perçue. Pour d’autres, il ferait même partie d’une élite coupée des réalités sociales. "Quant à ses qualités, je ne les connais pas pour le moment… on verra bien. Je le trouve juste arrogant et surexcité, pas très stable à mon avis..."

"Comme beaucoup de personnes je suis pessimiste. Emmanuel Macron fait partie de l'élite." (Femme, 48 ans, Centre, Employée, Nord)

"Il a aussi des faiblesses ; il n'est pas à l'aise dans les couches populaires, il reste un banquier, un bourgeois." (Homme, 70 ans, Extrême Gauche, Retraité, Vienne)

- Ce sentiment de décalage entre Emmanuel Macron et les Français se matérialise notamment au travers de l’augmentation de la CSG qui entraînerait une perte de pouvoir d’achat. Si cet exemple marque un certain raccourci, il est important de noter que de façon sous-jacente apparaît l’idée, dans l’esprit des membres, que les catégories sociales les plus favorisées seraient avantagées par la politique d’Emmanuel Macron au détriment des catégories les plus populaires.

"Par contre il augmente la CSG donc on taxe... il ne me semble pas l'avoir entendu parler de la baisse des impôts... [si ce n’est] pour ses copains chefs d'entreprise..." (Femme, 62 ans, Droite, Employée, Nord)

"Je suis très pessimiste pour notre avenir car cet individu est un pur produit de la grande finance et donc du profit pour une certaine catégorie sociale." (Homme, 65 ans, Centre, Retraité, Indre-et-Loire)

- Emmanuel Macron incarnerait en fin de compte une présidence plus proche des patrons que des salariés. Un argument plusieurs fois énoncé par Marine Le Pen durant la campagne de l’entredeux tours, notamment lorsqu’elle s’était rendue à Whirlpool… mais aussi par certains électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui avaient déclaré ne pas être prêts à voter pour un candidat à l’ADN trop libéral.

"Je suis pessimiste, car s'il arrive à faire passer ses réformes, ce sera vraiment dur pour les salariés, et l'insatisfaction va encore croître." (Homme, 63 ans, Gauche, Retraité, Finistère)

"Suite [au visionnage] de certaines vidéos sur internet je ne pense pas que la situation des ouvriers va s'améliorer." (Femme, 48 ans, Centre, Employée, Nord)

- La politique européenne qu’il compte mettre en place est enfin quelque peu malmenée. Pour certains membres de la communauté, elle serait particulièrement libérale, et fragiliserait les emplois des Français et favoriserait l’immigration.

"Je crains l’immigration de masse, sa politique de l'Europe qui ne fera qu'augmenter le chômage, la sécurité des Français qui va se dégrader..." (Homme, 39 ans, Droite, Employé, Indre)

"Je suis inquiète concernant la politique pro-européenne de Macron. La finance étant son crédo, les marchés rassurés vont poursuivre leurs conquêtes d'investissements des dettes souveraines." (Femme, 68 ans, Droite, Retraitée, Alpes-Maritimes)

Des Français qui s’interrogent quant à sa réelle capacité à réformer

Les membres interrogés, entre doute et crainte, semblent pessimistes tant il est compliqué pour eux de se projeter dans un avenir si flou, à l’aube d’élections législatives inédites. En somme, ils s’interrogent sur les moyens dont disposera Emmanuel Macron pour la réussite de son quinquennat.

- À plusieurs reprises, de nombreux membres se sont inquiétés d’une France qui pourrait devenir "ingouvernable". Notre système politique serait de fait inadapté au concept de "ni droite ni gauche". Par ailleurs, en mineur, certains participants rappellent que si le vote de barrage à Marine Le Pen a été important à la présidentielle, un front de cette ampleur ne se retrouvera pas nécessairement aux élections de juin.

"Je suis assez pessimiste, car j'ai peur que la France devienne ingouvernable. La majorité des Français semblent en désaccord avec lui, car il a été élu essentiellement pour faire barrage au FN." (Homme, 33 ans, Gauche, Profession intermédiaire, Finistère)

- Pour un participant, il n’est finalement pas tant question de ce qu’Emmanuel Macron compte faire que de ce qu’il pourra faire. Sans une majorité à l’Assemblée Nationale, le projet qu’il porte depuis un an ne pourrait effectivement pas se mettre en place.

"On parle toujours de l'effet d'entraînement, lorsque des législatives suivent de près les présidentielles. Mais ici, le vote essentiellement de refus de Le Pen ne va pas, sans doute, donner une majorité à Emmanuel Macron pour faire ce qu'il a promis et dont une majorité de Français ne veut pas. Ça va donc être compliqué aux législatives, et ensuite pour gouverner. Je crois que l'Assemblée va être très divisée…" (Homme, 70 ans, Extrême Gauche, Retraité, Vienne)

Jeune, peu expérimenté, sans positionnement politique, issu du gouvernement sortant et prônant un profond bouleversement de la vie politique ainsi qu’une libéralisation importante du marché du travail…Emmanuel Macron intrigue les Français et polarise les opinions. Cette élection présidentielle, en plus d’avoir été particulièrement mouvementée, serait-elle en passe de devenir la première à ne pas être accompagnée d’un Etat de grâce présidentiel ? Les élections législatives, dans moins d’un mois, permettront sans aucun doute de fixer l’opinion des Français à cet égard et de montrer dans quelle mesure Emmanuel Macron aura les moyens de répondre aux défis de son quinquennat.

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