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Macron président ? Le rude casse-tête de la composition d’un gouvernement En Marche pour aller aux législatives
©TOBIAS SCHWARZ / AFP

Candidat particulier cherche parlementaire particulier

Élu président de la République, le premier défi d'Emmanuel Macron sera de nommer un Premier ministre à la fois capable d'incarner le renouveau, tout en ayant de l'expérience, et qui soit apte de faire campagne jusqu'aux législatives.

Arlette Chabot

Arlette Chabot

Arlette Chabot, née le 21 juillet 1951 à Chartres, est une journaliste et animatrice de radio et de télévision française.
Après avoir travaillé chez France Inter et TF1, elle intègre France 2 en 1992, où elle occupe différents postes à responsabilités : directrice adjointe de l’information puis de la rédaction de 1994 à 1996, et directrice générale adjointe chargée de l’information de 2004 à 2010. Elle est connue pour avoir présenté les émissions Mots Croisés de 1997 à 2005, puis À vous de juger jusqu’en 2011. Après avoir cessé sa collaboration avec la chaîne publique, elle dirige la rédaction d’Europe 1 pendant la saison 2011/2012. Depuis 2014, elle y intervient dans l'émission Le débat des grandes voix.
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Atlantico : Candidats au second tour des élections présidentielles, Emmanuel Macron est en tête des sondages pour remporter les présidentielles. Dans l'optique de former une majorité à l'Assemblée, quelles sont les difficultés que pourraient rencontrer l'ancien ministre de l'Economie ?

Arlette Chabot : La première décision importante, voire déterminante, pour Emmanuel Macron, s'il est élu, sera le choix du Premier ministre. Il a déjà indiqué que ça devrait être un homme ou une femme qui incarnerait le renouvellement tout en ayant une expérience politique. C'est très important évidemment de savoir si c'est quelqu'un qui vient de la gauche, de la droite ou du centre. C'est déterminant car, au fond, ce Premier ministre sera choisi pour conduire, en principe, la campagne législative pour que le Président nouvellement élu ait une majorité. Seront de même importantes les nominations de cette première équipe gouvernementale. C'est le premier acte scruté, observé par les Français. Cette première équipe doit refléter les choix, les intentions et la méthode du gouvernement du président de la République. En ce qui concerne l'équipe d'Emmanuel Macron, on peut se poser plusieurs questions sur leurs parcours personnels et leurs orientations politiques. On peut se demander si cette équipe sera une équipe de transition, en attendant le résultat des législatives qui pourrait modifier l'équipe gouvernementale ensuite, ou une équipe définitive. 

Emmanuel Macron n'est-il pas contraint par une injonction contradictoire, ayant besoin de soutiens aussi bien à droite et de gauche, mais en restant astreint à un besoin d’ambiguïté, pour éviter de repousser ces mêmes électeurs par des personnalités trop clivantes ?

Il y a un impératif contradictoire : c'est le renouvellement et l'expérience. Vous ne pouvez pas avoir, aux législatives, que des candidats novices, des gens qui découvrent la politique. Il faudra, demain, composer une nouvelle majorité dans l'Assemblée avec des députés d'En Marche qui seront capables de tenir la commission des Finances, d'être rapporteur général du Budget et d'occuper des fonctions importantes à l'Assemblée. Il ne peut pas y avoir que des personnalités nouvelles sans expérience. Et avoir trop de personnes qui ont déjà exercé des fonctions, qui ont été déjà élus ou sont des sortants, risque de l'affaiblir. C'est la raison pour laquelle, au fond, sur les personnes qui gouverneront avec lui demain, il y a un certain flou. Si des gens de droite le rallient, il devra certainement être prêt à élargir et modifier ses plans. Emmanuel Macron va devoir choisir une équipe qui lui donnera une majorité. Il y a une tradition : la "photo de famille" du premier gouvernement, formé au lendemain de l'élection présidentielle, où chacun est content d'être là aux côtés du président de la République. Mais celle-ci risque de frapper les Français. Combien de visages seront connus par un grand nombre de Français ? Combien seront inconnus, mais pourront incarner le renouvellement ?

En lieu et place d'un élargissement, un renouvellement des visages en se basant sur une ligne politique centriste pourrait-elle être suffisante pour former une telle majorité ?

Je dirais surtout central. Au fond, ce que va chercher Emmanuel Macron, qui dispose déjà de soutiens à gauche et au centre, c'est la droite. Encore une fois, tout va dépendre de la majorité sur laquelle le nouveau Président de la République pourra s'appuyer. Est-ce que ce sera une coalition soutenue par plusieurs groupes parlementaires ? Est-ce qu'il y aura un groupe qui sera très portant ? On est dans l'inconnu. Encore une fois, il devra rallier compétence et expérience. Au-delà de son élection, ce sera ce premier rendez-vous qui sera déterminant pour son quinquennat. Cette élection se déroule dans des conditions exceptionnelles ; il y a une recomposition qui doit être faite, et qui doit être incarnée. Mais la tâche sera d'autant plus dure pour Emmanuel Macron car il devra former un gouvernement paritaire de quinze ministres, ce qui complique encore ses choix. 

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