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Policier tué sur les Champs-Élysées : il y a peut-être des juges qui devraient se poser des questions…
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

Clémente est la loi

Il y a un coupable : l'assassin. Mais les responsables aussi doivent être nommés.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Un flic est mort jeudi soir sur les Champs-Élysées. Il doit y avoir des magistrats embarrassés. On suppose qu'ils murmurent "c'est la faute à pas de chance". Ou, hypothèse pire, "pour un flic, mourir fait partie des risques du métier". Le nom de ces juges ne sont pas connus. 

Celui de l'assassin si. Il s'appelait Karim Cheurfi. Son parcours, et la façon dont il a été traité par la justice de notre pays donnent à réfléchir. En 2001, armé d'un revolver, il a tiré et grièvement blessé un policier qui voulait le verbaliser. En garde-à-vue, il a réussi à désarmer un autre policier et, muni de son arme de service, lui a tiré une balle dans l'abdomen. 

En 2003, une cour d'assise l'a, pour ces faits, condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Mais en 2005, lors d'un procès en appel, sa peine a été réduite à 15 ans. Pourquoi cette mansuétude ? Nous l'ignorons. Karim Cheurfi est sorti de prison en 2015 pour une période "probatoire".  Nous comprenons donc qu'en dépit de la gravité des faits il n'a pas purgé sa peine jusqu'au bout. A-t-il bénéficié de remises de peine automatiques ? Ou peut-être un juge d'application des peines a estimé qu'il pouvait être relâché avant ses 15 ans de réclusion. 

Il y a quelques semaines, Karim Cheurfi avait été placé en garde à vue. On lui reprochait d'avoir proféré des menaces de mort contre les policiers. Mais le parquet l'a fait remettre en liberté, jugeant qu'il n'y avait pas de preuves tangibles indiquant qu'il voulait mettre ses menaces à exécution. Les magistrats du parquet se sont-ils intéressés à son parcours ? Deux policiers gravement blessés quand même !

Ont-ils pris en considération le fait que le tueur des Champs-Élysées avait la haine du flic chevillée aux tripes ? Ont-ils réfléchi à l'extrême dangerosité d'un personnage violent par ailleurs fiché par l'anti-terrorisme ? 

Bien sûr, ils n'ont fait qu'appliquer la loi. Mais qu'est-ce qu'une loi sans conscience et sans âme ? Et ça vaut aussi pour les juges qui ont réduit sa peine de 20 ans à 15 ans. Les magistrats sont – et c'est aussi bien ainsi – protégés par une immunité qui leur permet d'exercer leur charge en toute sérénité. Ils rendent la justice. Certains d'entre eux ont, hélas, surtout tendance à rendre la liberté. 

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