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Pourquoi la pauvreté des solutions politiques et la morosité ambiante m'oblige à quitter la France
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Les entrepreneurs parlent aux Français

Je quitte la France jusqu’en septembre. Et l’avenir proche et les élections me dicteront les mois qui suivront. Nous serons bientôt fixés et je sais que nombre de nos amis entrepreneurs font le même calcul. Bonnes vacances !

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Demain je pars. Je prends l’avion ma valise aussi pleine que mon amertume, mes affaires aussi aplaties que les idées politiques des dirigeants de notre pays. L’idée du départ rend déjà mon souffle moins court et l’idée de commencer par une terre d’innovation, qui a su transformer le péril en opportunité alors que nous transformons chaque jour nos opportunités en péril, redonne à mon esprit une quiétude que la lecture des quotidiens français m’a ravi depuis longtemps. Demain je pars. Pour le moment c’est juste pour quelques mois. Mais dans les 4 prochains mois je vais augmenter ma cure de réintoxication en abandonnant la France pour n’y passer qu’une vingtaine de jours. Tout au plus. Désintoxication de la désespérance qu’entraîne notre situation et réintoxication à l’air de l’entrepreneuriat, de l’innovation, de l’acharnement à la réussite, à l’ambition mondiale. Pour cela rien de mieux que de partir en Israël.

Pourquoi Israël ? Un méchant pays qui colonise, oppresse et agresse. C’est en tous cas ce que la culture française véhicule de l’école en passant par une large partie de la gauche et une bonne partie de la droite qui n’aime pas Israël, parce que au fonds, elle n’aime pas les Juifs. Il y a 3 ans, l’extrême gauche passa outre l’ordre de l’Elysée de ne pas manifester et trouva malin de soutenir le Hamas que l’ordre international considère comme un mouvement terroriste. Hamon, on le sait, cache mal une forme de rejet par l’acceptation de certaines dérives islamistes en échange de promesses de vote. Ceux qui agitent des drapeaux roses près du Trocadéro et ont soutenu Fillon il y a 3 semaines n’aiment pas trop les musulmans mais pas beaucoup plus leurs « adversaires ». La presse, en large partie, aime à fustiger les dérives, il est vrai condamnables, de colonisation sauvage, mais ne s’insurge quasiment jamais quand les terroristes sortent de tunnels financés par le détournement des fonds internationaux pour tuer des enfants juifs. Le monde devient Charlie quand on touche à la presse et reste devant sa télé calmement quand les enfants sont tués à la sortie de leur école, à Toulouse ou ailleurs. Bref, tout ce petit monde conserve cette vieille méfiance face à un peuple qu’on accuse d’être riche et de concentrer le pouvoir. Comme si 12 millions de juifs à travers le monde pouvaient contrôler un monde de 7 milliards d’individus. Ce sentiment qui a poussé tant de dénonciations pendant la guerre, reste de façon folle, toujours aussi rampant pour ne pas dire affiché. Par des gens qui majoritairement n’ont jamais mis les pieds en Israël. C’est ce qui explique en partie que notre pays qui est encore la seconde terre à porter autant de Juifs dans le monde, n’est que le 7ème partenaire commercial d’Israël en Europe. Une folie. Pourquoi ?

Israël pour un entrepreneur ce ne sont pas ces clichés débiles, cette peur de l’oppresseur, mais la « Start-up Nation » où 1 personne sur 1182 est à la tête d’une start-up !  Selon le MIT, plus de 40% des innovations que l’on attribue à la silicon-valley proviennent en réalité d’Israël. C’est la terre d’innovation par excellence, dans un pays de 6 million d’habitants, sans marché intérieur et entouré de pays qui voudraient plutôt le voir disparaître. Et le seul qui soit démocratique dans la région. Un centre de recherche tous les 10 mètres, notamment ceux de Google, Microsoft, Intel, Oracle. L’institut Weizman Pasteur à qui l’on doit une partie de l’innovation médicale mondiale. Le Technion dont tout le monde s’arrache les innovations, de l’exosquelette à la recherche sur le cancer par les nano particules. Un incubateur (parmi tant d’autres) JVP, à Jérusalem qui aura réussi à faire pour plus de 20 milliard d’IPO(entrée en bourse) de ses start-up en 20 ans.

Israël pour un entrepreneur c’est un programme gouvernemental qui depuis 20 ans mets 500K (pas nos prêts d’honneur de 50 ou 80K) pour 500K mis par un privé. Des programmes de recherche poussés et recherchés et des incitations fiscales pour le faire. Une obsession à faire mondial ou rien. Un rage de réussir et une incroyable capacité à remettre dans le système à chaque réussite. Bref pour tout entrepreneur aller à Tel Aviv et dans quelques autres lieux de l’innovation Israélienne, c’est un bain de jouvence. Le pays est il parfait ? Non. Peut on tout lui pardonner en échange de son esprit d’innovation ? Non. Et alors ? Quel pays peut prétendre à la perfection ? Pas la France en tous cas, qui plus gâtée et confortable, gâche son talent du fait d’une classe politique qui désespère tellement la population que 45% des électeurs ne savent pas pour qui ils voteront (si ils votent) à moins de 1 mois des élections.

Il y avait en 2015 plus de sociétés d’origine Israéliennes cotées au NASDAQ que tous les pays d’Europe réunis.

Alors moi je vais m’aérer les neurones et l’ambition pour 10 jours au soleil des technologies et accessoirement au soleil tout court. Les investisseurs de la terre entière sont là bas à plein temps et quand on ramène l’investissement fait en Israël au nombre d’habitants, on rigole du 1.8Mds qui a été investit en capital risque en France en 2016. Il est 30 fois supérieur -ainsi calculé- en Israël. Et j’irai aussi à Nazareth, pour revoir ce lieu de la nativité. La nativité d’un incubateur où Arabes-Israéliens, Juifs et Chrétiens bossent ensemble pour créer des start-up et des innovations mondiales. Financé en partie par Israël, sans distinction de pratique confessionnelle. Les seules bombes auxquelles ils pensent sont celles qui vont exploser en bourse. J’en frisonne d’avance.

Puis je partirai au Maghreb, notamment au Maroc qui depuis Casablanca investit l’Afrique de façon remarquable. Ses grands groupes comme ses start-up. On souhaite conquérir et avancer, réussir et faire le pari de l’Afrique que la France a abandonné sauf pour continuer à soutenir ses marionnettes même quand elles truquent les élections et bafouent une démocratie qui est la condition de la libération du miracle africain. Toujours cette volonté de pousser vers le bas ce qui pourrait nous dépasser ou ne pas servir nos intérêts.

Puis en Afrique, le continent du siècle à venir. Il va mettre du temps, mais il le deviendra. Là bas l’homme a encore sa place, la production également, l’éducation aussi. Ce que nous négligeons en remplaçant la qualité par la quantité, l’autonomie par le confort,  le choix et la critique par l’habitude, le cerveau par l’index quand il dicte notre vie via nos  smartphones. Je vais travailler à offrir un modèle alternatif avec des ONG comme SOS SAHEL et bien d’autres, en Mai, et tenter de rendre ces modèles dominants pour les 30 années à venir.

Puis aux USA, malgré Trump et n’ayant pas à souffrir d’un problème de visa du fait de ma nationalité ou de ma confession. Car les USA survivront à tout y  compris à Trump, même si les USA ne sont plus aussi GREAT et risquent de ne pas l’être AGAIN. Avec 65 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, le doute gagne là bas aussi. Mais pour le moment ils dominent le monde et aller travailler à l’endroit où le digital naît et envahit le monde reste le meilleur moyen d’étudier d’autres modèles à ramener en Europe.

Je quitte la France jusqu’en septembre. Et l’avenir proche et les élections me dicteront les mois qui suivront. Nous serons bientôt fixés et je sais que nombre de nos amis entrepreneurs font le même calcul. Bonnes vacances !

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