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Des dépenses, toujours des dépenses : Anne Hidalgo récidive sur la propreté, et tente de masquer son échec de l’année passée
©Reuters

Perseverare diabolicum

La question de la propreté est de plus en plus inquiétante à Paris. Mais la mairie semble prendre ce problème avec autant de légereté qu'en 2001, et on peu être affolé par le train de dépense fastuaire du maire de Paris.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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Depuis 2001, la mairie socialiste et assimilés ne cesse de lancer des plans de réorganisation des services de la propreté. 
Arrivés en affichant leur volonté d'en découdre avec la privatisation partielle du ramassage, les Delanoistes et leurs alliés Verts ont dû d'abord remiser leurs projets fleurant bon le collectivisme. La renégociation des marchés en 2003 s'était surtout limitée à la reprise sous la houlette municipale du ramassage dans le 19ème arrrondissement, jusque là partagé entre deux entreprises. Contassot, alors adjoint à la propreté, en avait profité pour pérorer : "Il ne s'agit pas seulement (sic) d'une démarche idéologique, mais d'être plus efficace. Nous voulons prouver qu'un service public modernisé peut faire mieux que le privé, avec à terme des coûts moins élevés."
En 2008, au grand dam d'un Contassot viré de l'équipe, Delanoë redonna au privé les 3è et 19è arrondissements et y ajouta les 9è et 16è arrondissements. Ces allers-retours ont été surtout des gesticulations et la ville est de plus en plus sale car le vrai problème n'est plus avant tout le ramassage mais le balayage, resté entièrement à la charge des employés municipaux. Et les Parisiens peuvent tous les jours voir les agents chargés de cette tâche discuter le coup, fumer une clope et user mollement du balai, protégés qu'ils sont par leur statut. 
A cela, il existe une solution mise en oeuvre par de nombreuses villes dans le monde : la privatisation avec un cahier des charges contraignant, des constats établis quotidiennement par huissier et des pénalités sur les entreprises concessionnaires du service, charge pour elles de trouver le bon système d'intéressement et d'incitation au travail pour leurs employés. 
Naturellement, une municipalité qui ne sait chercher de solutions aux problèmes qu'en dépensant des crédits publics et en recrutant des fonctionnaires fait le contraire : elle a recours à de nouvelles embauches ... "Paris n’est pas encore parfaitement propre" a déclaré Hidalgo dimanche 12 mars tout en essayant de faire croire que la situation s'améliore. Ses services de com' ont dû lui dire que les habitants sont ulcérés. 
Elle a annoncé dix mesures destinées à lutter pour la propreté des rues parisiennes notamment le recrutement de 100 agents supplémentaires pour la propreté qui "viendront grossir les rangs des 260 agents déjà recrutés depuis 2014. Au total, le service technique de la propreté de Paris – éboueurs, balayeurs, conducteurs, encadrants – comptera près de 7 000 personnes à la fin de l’année". 
Mais une armée mexicaine équipée de balais jamais ne garantira la propreté ... Rappelons qu'en 2016 Hidalgo avait déjà annoncé un plan de lutte pour la propreté devant le Conseil de Paris ! 
Un prétendu "plan stratégique" à 25 millions d'euros avait été lancé : " 30.000 nouvelles corbeilles de rue dotées d’éteignoirs, renforcement du plan estival de propreté, horaires d’ouverture de 129 sanisettes étendu, campagne de sensibilisation et de verbalisation contre les jets de mégots et les tags au sol, éco-points mobiles, recrutement de 79 éboueurs et 20 conducteurs de bennes et engin, 15 millions d'euros pour l'achat de nouveaux matériels : nous allons ainsi pouvoir renforcer nos moyens mécaniques et répondre plus efficacement aux besoins du terrain, dans le strict respect de l’environnement. Le copilotage existant avec les arrondissements sera renforcé par la délégation d’une enveloppe budgétaire d’investissement dédiée, distributions de 125.000 cendriers de poche au premier semestre 2016 dans le cadre d’un partenariat avec la SNCF, la RATP, le Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafés et Traiteurs, etc." avait proclamé Hidalgo. 
Résultat : on recommence tout aujourd'hui ! 
Par ailleurs, en bonne socialiste, Hidalgo ajoute la répression à la dépense : "Le nombre d’inspecteurs verbalisateurs augmentera de près de 50 % d’ici à l’été 2018 " à la brigade de lutte contre les incivilités, qui compte déjà 1 900 agents. Au 1er janvier 2018, viendront s’ajouter les 1 500 agents de surveillance de la ville de Paris (ASP, les anciennes "pervenches"). Ces derniers vont en effet être remplacés par des dispositifs automatiques de verbalisation par des sortes de robots enregistrant les plaques d'immatriculation des véhicules pour lesquels le droit de stationnement n'a pas été acquitté. 
Il faut s'attendre à une hausse vertigineuse des contredanses dans tous les domaines. Mais la responsabilité des choix erronés et des mauvaises décisions de la mairie ? Nenni. L'insupportable mairesse est décidément aussi liberticide qu'elle est gaspilleuse. Une vraie socialiste on vous dit ! 
Bah, tout cela est aussi sincère et efficace que la politique de restriction de la circulation automobile ou la lutte contre la pollution : statistiques bidons, mesures ineptes et refus d'évaluer le bilan réel des actions entreprises conduisent toujours à la surenchère ...

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