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Comment le maintien d'un niveau élevé de l'alerte terroriste participe à la résilience des populations
©Reuters

Bonnes feuilles

Cette série de chroniques sur le Proche-Orient en général et la Syrie en particulier offre au lecteur un éclairage précieux sur une situation éminemment complexe que les médias ont du mal à percevoir dans sa globalité : la guerre civile syrienne est la partie émergée de luttes qui opposent les chiites aux sunnites et ces derniers entre-eux. La solution est d’abord doctrinale mais elle concerne les musulmans. Car les actes terroristes qui ont lieu en Occident ne sont que des répliques à ce séisme qui bouleverse le monde musulman opposant les chiites aux sunnites. Extrait de "Proche-Orient : coup de projecteur pour comprendre" d'Alain Rodier, aux Editions Balland (2/2).

Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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Tous les responsables politiques, particulièrement français, parlent d’une menace terroriste élevée en Europe. A la longue, une partie du public ne semble plus y croire car rien ne se passe depuis un certain temps et l’oubli, malgré les multiples commémorations, fait rapidement son œuvre en dehors des personnes qui ont été directement ou indirectement touchées. Ce pouvoir d’absorption est d’ailleurs fascinant. ­C’est une véritable « arme » qui participe à la résilience des populations. Mais tous les analystes spécialisés ne se font guère d’illusions: les seules questions qui se posent sont désormais: «quand» et «où» ? Les services de sécurité font tout pour parer cette menace et des arrestations ont lieu toutes les semaines; mais la tâche est immense, les effectifs et les moyens restent limités et ne peuvent être augmentés indéfiniment. De plus, en raison de cet état d’alerte permanent, la lassitude due à la fatigue peut parfois gagner certains membres des services de sécurité et des forces de l’ordre, même si leur motivation reste intacte. Il leur est impossible de rester constamment totalement attentifs. Les attaquants ont l’avantage de la surprise car ce sont eux qui choisissent les réponses aux questions «quand» et «où», ne se pré- occupant que du « comment». Tous les signaux sont au rouge. Depuis des semaines, et plus particulièrement depuis ces derniers jours, la propagande de Daech déverse de multiples appels au meurtre via ses différents canaux comme le « Centre de médias» An-Nur (édité en français) qui écrit le 29 novembre : «en tant que musulman, je me sens obligé de prendre mon camion et de me diriger vers mes ennemis à qui je vais infliger une vraie punition jusqu’à les affliger».

Le 27 du même mois il publie le texte suivant: «Ô Partisan du Califat, Les Soldats du Califat ont entraîné les adeptes de la mécréance dans une guerre et sanglante et éprouvante. Des affrontements féroces font rage dans chaque contrée et les mujahidin, arme à la main, affrontent, sans répit, les ennemis d’Allah afin d’éradiquer l’idolâtrie. Quant à vous, ô partisan(e)s du Califat, ô frères et sœurs en Allah, ne soyez pas dans l’attente des publications et communiqués! Invoquez Allah, sans qui les victoires ne sauraient être possibles. Publiez et partagez les informations, prenez le contrôle des réseaux sociaux et participez à la guerre médiatique. Qu’Allah bénisse les mains par lesquelles la vérité éclate jour après jour». Indéniablement, ces messages sont destinés à des fidèles de la cause salafiste-djihadiste qui vivent déjà en Europe afin qu’ils se décident à passer à l’acte. À noter que la référence à l’islam est permanente et répétée. Le dernier rapport d’Europol souligne d’ailleurs que la menace pourrait être le fait d’individus qui se sont autoradicalisés sur le net. Les moyens qu’ils pourraient employer vont du couteau au poids lourd lancé sur la foule. Il n’est pas impossible, toujours selon cette étude, que des véhicules explosifs et même des armes chimiques soient employées. En ce qui concerne les cibles, l’hypothèse la plus probable est l’attaque de « cibles molles», mais pas d’objectifs protégés comme des infrastructures du type centrales nucléaires. Il est légitime d’avoir quelques doutes sur ces assertions pour le moins optimistes.

Extrait de "Proche-Orient : coup de projecteur pour comprendre" d'Alain Rodier, aux Editions Balland

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