Hommes et femmes libérées ? Ce qu’ils pensent vraiment des relations sexuelles sans lendemain (pas la même chose…)<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Hommes et femmes libérées ? Ce qu’ils pensent vraiment des relations sexuelles sans lendemain (pas la même chose…)
©Reuters

Pour un flirt avec toi...

Selon plusieurs études, les femmes auraient tendance à davantage regretter les relations sexuelles sans lendemain que les hommes. Et voici pourquoi.

Pascal Anger

Pascal Anger

Pascal Anger est psychologue, psychanalyste, psychothérapeute, sexothérapeute, systémicien et médiateur familial.

Il est également chargé de cours à Paris VII. 

Il est l'auteur de Le couple et l'autre, livre publié aux éditions l'Harmattan.

Voir la bio »

Atlantico : D’après un croisement d’études américaines et norvégiennes, environ 80% des femmes qui ont refusé une relation d’un soir ne le regrettent pas, contre 43% des hommes. Pourquoi une telle différence ? Celle-ci pourrait-elle s'expliquer, comme le disent les chercheurs, par une plus grande crainte de tomber enceinte ou d'être infectée par une MST ?

Pascal Anger : Les femmes sont plus pudiques et fleur bleue. Elles ont besoin d’être en confiance pour avoir un rapport sexuel ce qui n’est souvent pas le cas lors des relations d’un soir. Les hommes, eux, se lancent dans l’aventure sans beaucoup d’arrière-pensées. Ce constat est à la fois le fruit de pulsions et de quelque chose de culturel. L’homme a été très tôt et plus vite éduqué dans l’idée que la possibilité d’avoir une relation d’un soir est positive, alors qu’on inculque aux femmes l’idée qu’il faut attendre. Les hommes sont plus pressés que les femmes en ce qui concerne l’acte sexuel. Les hommes sont parfois plus hardis et plus inconscients : d'ailleurs, pour les relations d’un soir, ce sont souvent les femmes qui pensent au préservatif. Concernant les maladies - trop souvent même pour les relations d’un soir-  certains pensent que le sida est pour les autres. Les femmes font plus attention à cela, elles ont conscience qu’elles portent la vie comme la mort.

Selon ces mêmes études, la moitié des Occidentaux auront au moins une liaison sans lendemain dans leur vie. Compte tenu de la libéralisation des mœurs, ce chiffre paraît presque faible. Selon-vous, que pouvons-nous déduire de cette statistique ?

Au niveau de la sexualité, plus on en parle et moins on en fait. Ce chiffre ne me paraît pas étonnant, contrairement aux idées reçues sur ce type de pratiques. Nous en parlons beaucoup sans que cela soit une généralité. Cette statistique englobe toute la population. Certaines périodes de notre Histoire ont connu une sexualité libérée et d’autres beaucoup moins ouverte. En fonction de la génération de chacun, la possibilité de ces liaisons diffère donc. Quelque part, les époques plus permissives et actives sexuellement compensent les générations qui ont été dans le repli. Par exemple, les années de découverte du sida sont une période de repli de la sexualité. C’est seulement à partir du moment où le préservatif est devenu quelque chose de commun avec lequel les gens ont été à l’aise que ce type de relation a vraiment refait surface.

Les hommes sont programmés pour avoir autant d'enfants que possible, contrairement aux femmes. Pouvons-nous penser que ce postulat influe sur la volonté ou non des femmes d'avoir des partenaires sans lendemain ? L'image que la société renvoie sur nous, en fonction du nombre de nos partenaires, peut-elle impacter les potentiels regrets que nous allons avoir ?

Les femmes conservent l’horloge biologique à l’esprit et cela peut les influencer dans leurs choix, alors que les hommes sont davantage programmés à avoir autant de partenaires que possible. Cela est un réel facteur concernant les rencontres et les possibilités d’échanges avec des personnes qui nous correspondent ou pas. Si la femme a une liaison sexuelle sans lendemain, elle se laissera aller vers cette relation, avec le risque qu'au petit matin, elle réalise que ce n’est pas ce qu’elle souhaitait vraiment. A l’inverse, l’homme va être relativement sans regrets par rapport à ces choses là.

D'un point de vue global, de nombreux hommes regrettent certaines relations sans lendemain et de nombreuses femmes n'en regrettent pas. Pouvons-nous penser arriver vers un équilibre ?

Ces regrets vont s’effacer lorsque nous allons accepter l’idée que nous pouvons avoir une sexualité sans lendemain, sans tabous et sans honte. C’est la honte qui, la plupart du temps, créé les regrets. La société nous renvoie la possibilité d’une certaine liberté et d’ailleurs particulièrement pour les femmes. Même si elle nous déculpabilise, le sentiment de honte à tendance à rester. Après, tout le monde n’est pas fait pour avoir la même sexualité : certaines personnes ont besoin d’avoir des partenaires multiples quand d’autres se contentent très bien de moins. C’est aussi l’éducatif qui nous a refréné dans notre sexualité. Certains disent que c’est bien et mature que d’avoir une sexualité plus refrénée, mais tout dépend réellement des choix de chacun. Tout est une question de rencontre et de possibilité. Tout dépend des philosophies de vie.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !