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Le paradoxe français : un pays majoritairement à droite sans candidat ?
©Thomas SAMSON / AFP

Drôle de situation

Alors qu'on assiste à une droitisation de l'électorat en France, il se pourrait que le candidat de la droite soit empêché de se présenter à la présidentielle 2017 à cause du PenelopeGate.

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy est directeur du département politique & opinion d'Harris Interactive.

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Atlantico : Si François Fillon n'est pas hors course, le coup porté par le PenelopeGate à la campagne du candidat LR pose la question d'un autre candidat pour le remplacer, mais surtout la tenue d'une élection sans un candidat véritablement désiré par la droite. En quoi est-ce que cela pourrait poser un problème politique au pays ?

Jean-Daniel LévyCela pourrait tout d'abord poser un problème politique à la droite ! Ce qu'on observe, c'est que François Fillon connaît une baisse importante des intentions de votes, souhaits de victoire et cote d’appréciation en sa faveur depuis deux semaines, et qu'il est difficile de prédire s'il pourra s'en remettre.

Il faut constater que son programme a une orientation plus vers la droite que le centre, qui pourrait être incarné par François Bayrou et avec lequel il a refusé toute alliance. Cette droitisation a resserré l'engouement au sein de son propre camp mais a limité les chances des Républicains de pouvoir ratisser large pour la présidentielle.

Il y aura de toute façon un représentant de la droite, soit François Fillon, soit une autre personnalité. La question sera celle de la légitimité du candidat pour son électorat. Dans tous les cas, cela portera préjudice à la droite pour cette présidentielle mais pas à la campagne en général, un problème pour le pays.

Ce genre de situation a-t-elle déjà existé dans l'Histoire de la République française ? 

Si on imagine qu'Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy avaient gagné cette primaire, la droite aurait été représentée ! Évidemment, toutes les sensibilités n'auraient pas été satisfaites à droite, mais la droite, dans son ensemble, aurait été représentée.

Historiquement, les candidats n'ont jamais été élus par un électorat totalement acquis à leur cause. La gauche de gouvernement a été composite, la droite également ; mais la personnalité à même de faire la synthèse n'est pas celle à même de faire le poids.

Si Emmanuel Macron ou Benoît Hamon venaient à être élus au second tour, ne devrait-on pas craindre un divorce réel entre le peuple et ses dirigeants ? Ces derniers seraient-ils en mesure de gouverner ?

Pas nécessairement, parce que l'on n'en sait pas assez aujourd'hui. Il manque encore beaucoup de facteurs pour en mesurer l'impact politique. Tous les candidats ne sont pas déclarés. Les programmes semblent encore flottants. On ne sait pas si des personnalités comme Emmanuel Macron ou Benoit Hamon remporte une adhésion pérenne ou s'ils bénéficient d'un moment favorable dans cette campagne.

Tous ces facteurs d'incertitude font que l'on peut aussi se demander si la droite ne va pas se redresser après cette campagne. Ce qu'il faut savoir, c'est que quand une partie du peuple ne se sent pas représentée à une élection, on la retrouve généralement présente à la suivante au sein d'une nouvelle structure. Si la droite venait à perdre cette campagne à cause de la défection de Fillon, il y aurait certainement une redéfinition des rapports de force au sein du parti, sous la pression populaire. Mais ce sera une occasion manquée qui marquera fortement cette partie de l'électorat, et qui facilitera la tâche des adversaires. Mais là encore, tout est trop incertain pour préciser plus ces hypothèses.  

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