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Nicolas Dupont-Aignan : "Donald Trump tranche avec l’apathie de nos dirigeants français qui assistent impuissants aux ravages de la mondialisation"
©ALAIN JOCARD / AFP

Parole de présidentiable

Le candidat à l'élection présidentielle et fondateur du parti "Debout la France" Nicolas Dupont-Aignan devrait présenter son programme le premier février. Quelles idées développera-t-il, quelles seront ses propositions en matière d'économie, d'identité, de patriotisme, de diplomatie... Le candidat prend de l'avance et se confie à Atlantico.

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan préside Debout la France, parti politique se revendiquant du gaullisme et est l'auteur de France, lève-toi et marche aux éditions Fayard. 

 

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Atlantico : Vous présenterez le 1er février prochain votre programme pour la campagne présidentielle. Autour de quelles valeurs, de quelle grande idée ce dernier s'articulera-t-il ? En quoi sera-t-il différent de celui que vous aviez défendu en 2012 ?

Nicolas Dupont-Aignan : Je veux rendre aux Français la France qu’ils aiment et les convaincre qu'une autre politique est possible. Mon projet va s’articuler autour de 4 grands axes : une France libre, forte, fière et juste. Une France libre en reprenant notre liberté vis-à-vis de Bruxelles et en bâtissant une Europe des projets concrets. Une France forte en relocalisant un million d'emplois grâce à un bonus fiscal pour les entreprises qui investissent en France. Une France fière et en ordre en rétablissant la sécurité et en maitrisant l'immigration grâce aux contrôles des frontières nationales. Enfin, une France juste en récompensant le travail et le mérite par une vraie relance du pouvoir d'achat,  financée par une lutte impitoyable contre la fraude fiscale et sociale. Les Français veulent une rupture avec le système, sans tomber dans les extrêmes. C’est ce que je leur offre.

Par ailleurs, quel est l'état d'avancement de votre campagne ? Qu'en est-il par exemple des 500 parrainages nécessaires à l'officialisation de votre candidature ?

Je me déplace dans tous les départements de France. De plus en plus de monde vient assister à mes réunions publiques. Les Français veulent se débarrasser des socialistes, et je les comprends, mais ne gâchons pas cette opportunité en n'offrant que du sang et des larmes à nos concitoyens.  Je ne suis pas en faveur de l'assistanat socialiste que je combats, mais j’estime qu’entre cet assistanat et la cure d'austérité à la grecque promise par François Fillon, il y a un autre choix. Il faut une relance de l'économie française par la science, l'investissement productif et la relocalisation nationale. C'est du bons sens économique. Nous sommes en bonne voie pour l’obtention des 500 parrainages nécessaires même si ce n'est pas facile. Je fais confiance à l’indépendance et à la liberté des maires, qui sont les garants de la démocratie.

Vous avez récemment lancé une pétition pour réclamer un grand débat de tous les candidats avant le premier tour. Mais un tel événement médiatique, s'il permettrait effectivement une confrontation des différents points de vue, ne pourrait-il pas aussi se transformer en pugilat et donc rendre les différents discours inaudibles ?

J’estime que les Français ont le droit aux mêmes débats que ceux organisés pour la primaire du Parti socialiste et celle des Républicains. Les candidats à la primaire de la droite ont bénéficié de trois grands débats télévisés sur les chaînes nationales, et d'une très large exposition médiatique. Ceux de la primaire de la gauche également. Cependant, en avril 2017, ce ne sont pas seulement les 4 millions d'électeurs Républicains et peut-être les 2 millions d'électeurs socialistes qui vont voter , mais 44 millions d'inscrits qui seront appelés aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle. Ils doivent, eux aussi, bénéficier de débats entre les candidats pour assurer l'accès de tous les citoyens à une information politique complète et équitable. Il en va du respect de notre démocratie. Les électeurs n'aiment pas se voir imposer des choix par les médias et les sondeurs. Il y a encore deux mois, personne n'imaginait la victoire de François Fillon, tant l'obsession du duel Juppé-Sarkozy était grande. Grâce aux débats ouverts, des personnalités différentes ont pu émerger. C’est ce que je demande pour l’élection présidentielle. La démocratie, ce n'est pas le pugilat, c'est le débat. Sinon, autant supprimer les élections !

Entre Emmanuel Macron qui réussit à concentrer l'attention médiatique d'une part, une primaire de la gauche qui peine à intéresser vraiment les Français et François Fillon, comment exister médiatiquement, comment la question se pose-t-elle pour vous ? Qu'espérez-vous dans les prochaines semaines ?

Emmanuel Macron est la nouvelle coqueluche des médias. Chantre d’une mondialisation inhumaine, il est en réalité un candidat hors sol qui n’a jamais eu de mandat et qui  ne connaît pas le quotidien des Français. C’est le VRP souriant et soi-disant moderne de l’oligarchie et de la finance mondiale. Quant à François Fillon, qui est au pouvoir depuis 20 ans, il a bénéficié du système des primaires, qui a véritablement saturé le jeu médiatique pendant des mois. Néanmoins, les Français ne seront pas dupes. Des millions d'entre eux n’ont pas voulu voter aux primaires et ne se reconnaissent pas en eux. Pour ma part, je trace mon chemin, en multipliant les déplacements de terrain, en appelant les Français au réveil. J’ai lancé ma chaine Youtube NDA 2017, avec un rendez-vous hebdomadaire au cours duquel je décrypte l’actualité. Ma candidature est l'assurance que les Français seront entendus, respectés et défendus.

Vous évoquez souvent le patriotisme qui vous habite et qui conduit votre démarche. Pourtant aujourd'hui, qu'il s'agisse de Manuel Valls, de François Fillon, d'Emmanuel Macron sans oublier Marine Le Pen, ce sentiment patriotique teinte désormais largement les discours et les programmes... Comment convaincre de votre sincérité par rapport à vos concurrents ?

Personne ne peut s'arroger le monopole du patriotisme, mais force est de constater que les Républicains et le Parti socialiste ont  abandonné le peuple et oublié la Nation. Emmanuel Macron, Manuel Valls, François Fillon ont tous signé les traités européens qui soumettent la France à Bruxelles. Ils ont tous violé le référendum de 2005 en soutenant l'adoption du Traité de Lisbonne. Ils ont tous laissé la France être pillée par des capitaux étrangers : Aéroport de Toulouse, Alstom, STX.

A vous entendre, vous pourriez être la surprise de cette élection présidentielle et répondez à ceux qui en doutent que lorsque les abstentionnistes se réveillent, ils peuvent faire basculer une élection. Vous êtes aussi très présent sur le terrain au contact de ces Français qui ont perdu foi en la politique. Que leur dîtes-vous, et que vous répondent-ils ?

Je leur dis « arrêtez de voter pour des hommes et femmes politiques qui vous font souffrir depuis 30 ans ! ». La France a tous les atouts pour réussir, encore faut-il des dirigeants qui défendent nos intérêts. Je comprends le désarroi des Français. Election après élection, promesses après promesses, ils ont le sentiment d’être trahis par une classe politique des plus cyniques. L’abstention est le meilleur allié du système. Les Français veulent une espérance, ont foi en leur pays. C’est tout l’enjeu de mon projet : offrir un patriotisme humain pour redresser la France. Cette semaine, Donald Trump a donné sa première conférence de presse en tant que Président élu, et Barack Obama a vécu son dernier jour à la Maison Blanche. Y voyez-vous un enchaînement symbolique de notre époque ? Qu'est-ce que cela peut vous inspirer ? Qu’on aime ou pas Donald Trump, force est de constater qu’il dérange le système médiatique et oligarchique qui se méfie du peuple. Lorsque Trump décide de relocaliser des milliers d’emplois aux Etats-Unis, il tranche avec l’apathie de nos dirigeants français qui assistent impuissants aux ravages de la mondialisation.

Comment imaginez-vous votre relation avec le Président des Etats-Unis si vous êtes élu ? Comptez-vous, tout comme Marine Le Pen qui a appelé Donald Trump après sa victoire en novembre dernier, vous mettre en relation avec lui avant l'élection présidentielle ? Vous a-t-il lui-même contacté ?

Je n’ai pas de contacts pour ma part avec les équipes de Trump mais « les Etats n'ont pas d'amis. Ils n'ont que des intérêts » disait le Général de Gaulle. Il faut respecter le choix du peuple américain, tout comme il faut dialoguer avec Vladimir Poutine. En reconnaissant l’émergence d’un monde multipolaire, la France pourrait préserver une voix originale, libre, et indépendante. C'est par cette liberté et son indépendance que notre pays pourra porter au plus haut ses valeurs à travers le monde.

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