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Voilà ce qu’il est raisonnable d’avouer à votre conjoint comme nombre de partenaires sexuels passés si l’on en croit les études sur le sujet
©Reuters

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S'il est commun de penser qu'un nombre important de partenaires sexuels important chez une femme peut rebuter un homme, cette affirmation serait tout aussi valable dans l'autre sens. Les hommes comme les femmes ne veulent pas d'un partenaire qui a connu "trop" d'autres personnes.

Jean-Roger Dintrans

Jean-Roger Dintrans

Jean-Roger Dintrans est psychiatre, chargé de cours à Paris V et à Paris VII.

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Atlantico : D’après une étude de chercheurs britanniques, les célibataires souhaitent que leurs partenaires sexuels ait connu au moins trois personnes auparavant. Selon vous, que représente ce chiffre ? Y aurait-il eu les mêmes résultats en France ? Qu'est-ce qu'il peut dire de nous, de notre rapport au couple et au sexe ?

Jean-Roger DintransD’après cette étude, les personnes souhaitent que leur partenaire n’ait connu que trois autres personnes sexuellement : plus ce chiffre augmente, moins la personne sera attirante à leurs yeux. Le taux d’attractivité décroît. Cette étude est faite en Angleterre, c’est un pays proche de nous avec un mode de vie similaire. Il y a cependant peut-être une particularité française sur ce qu'il est convenable de déclarer. N’oublions pas que nous sommes un pays latin. Il est possible que notre culture latine accepte plus de partenaires que nos voisins anglo-saxons.

Lorsque que quelqu’un n’a pas eu beaucoup ou du tout de partenaires sexuels, nous avons tendance à craindre que la personne ait des difficultés relationnelles, sexuelles et un manque de confiance en soi. Les femmes plus que les hommes ont du mal à envisager un partenaire sans aucune expérience. Les hommes acceptent beaucoup plus facilement quelqu’un sans expérience sexuelle. Les femmes ont probablement peur de l’ennui causé par un partenaire inexpérimenté.

Par ailleurs, trop de partenaire inquiète aussi pour plusieurs raisons. La crainte des IST existe, mais est probablement supplantée par une peur d’un manque de stabilité chez l’autre, la peur d'être avec une personne qui est dans le consumérisme affectivo-sexuel.  

Il est amusant de constater que les personnes qui évoquent leurs critères n’y correspondent pas. Ces personnes jugent probablement leur propre vie sexuelle : ils veulent de l’autre qu’il n’ait pas connu leurs erreurs ainsi que leur propre consumérisme.

Les hommes et les femmes divergent dans le nombre de partenaires qu’ils acceptent chez l’autre. Les femmes sont rebutées par un homme qui a connu plus de 6 personnes tandis que les hommes n’aiment pas les femmes qui ont eu plus de 11 partenaires sexuels. Pourquoi selon vous une telle différence entre les hommes et les femmes ?

Ce qui est surprenant, c'est que les hommes tolèrent plus de partenaires chez les femmes que les hommes chez les femmes. Ce n’est pas cohérent avec le fait que les hommes acceptent plus d’être avec une femme qui a peu d’expérience, ils préfèrent sans doute ne pas être mis dans une situation de rivalité avec d’autres personnes.

Finalement, passée cette première surprise qui casse le préjugé des hommes jaloux, les femmes comme les hommes refusent que l’autre ait eu plus de partenaires qu’eux-même. Il y a un parallélisme entre le nombre de partenaires qu’ils ont eus et celui qu’ils tolèrent chez l’autre. Chacun est son propre critère de mesure. Autant pour le nombre idéal de partenaires, les personnes ne se prennent pas pour critères, en revanche en ce qui concerne les limites, ils se choisissent comme mètre étalon.

Comment ce rapport a-t-il pu évoluer ces dernières années ? La libération des moeurs des années 1960 a-t-elle autant infusé dans les esprits qu'on pourrait le croire ?

La libération de la condition féminine avec la pilule et l’augmentation du niveau de vie qui permet à beaucoup de jeunes gens d’avoir leur propre appartement ont contribué à l’apparition d’une nouvelle sexualité. Les jeunes attendent moins pour s’assumer et le jugement social de l'existence d’une sexualité libérée (avant le mariage, hors mariage…) a disparu.

Les femmes ont une sexualité plus libre et cela se remarque en regardant le nombre de partenaires sexuels qu’elles assument. Le différentiel homme-femme dans le nombre de partenaires sexuels a tendance à s'amoindrir. Les femmes n’ont pas nécessairement plus de partenaires sexuels, cependant elles en assument beaucoup plus qu’avant.

Pendant un certain temps, les femmes oubliaient volontairement certains de leurs partenaires dans le décompte, tandis que les hommes au contraire assumaient l’intégralité de leurs conquêtes. C’est ainsi qu’était expliqué le différentiel de déclaratif entre homme et femme. L’évolution des mentalités a permis que les femmes se reconnaissent plus de libertés sexuelles.

Les uns comme les autres cherchent une forme de stabilité et pas de consumérisme. Cette étude révèle l’envie d’exister pour son partenaire. Rencontrer quelqu’un qui a eu un nombre raisonnable de partenaires sexuels est une façon de s’éloigner des problèmes.

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