Comment Manuel Valls est devenu François Hollande<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Manuel Valls endosse également les habits du "protecteur", rôle dévolu au chef de l'Etat et que revendique François Hollande.
Manuel Valls endosse également les habits du "protecteur", rôle dévolu au chef de l'Etat et que revendique François Hollande.
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Candidat pour faire gagner la gauche

Rassembler, c'était l'ambition de François Hollande, aujourd'hui empêché."Ma candidature est celle de conciliation, de la réconciliation", a déclaré Manuel Valls à Evry, son fief électoral... Vaste ambition pour celui qui a parlé de "deux gauches irréconciliables".

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

Voir la bio »

Mieux vaut ne pas être sujet aux vertiges ces temps-ci dans la vie  politique, tant elle est tourbillonnante. Le virage à gauche de Manuel Valls qui tente de se poser en rassembleur de la Gauche en est la dernière illustration. En moins de dix jours le futur ex-premier ministre a réussi un double exploit : d'abord  mettre une telle pression sur François Hollande ,-très affaibli par son impopularité record, que le chef de l'Etat a fini par céder, et a renoncé à briguer un second mandat, laissant la voie libre au locataire de Matignon. Puis, après un délai très court, Manuel Valls est logiquement entré en lice muni d'un slogan très élaboré et évocateur ,"Faire gagner tout ce qui nous rassemble", slogan qui n'a pas pu être inventé en un week end,  et une déclaration de candidature qui, elle non plus, ne devait rien à l'improvisation.  En apparence Manuel Valls se substitue  en douceur à François Hollande.Il veut s'inscrire dans sa  filiation et se fait "rassembleur" dans la perspective de la primaire du PS, puis de la présidentielle au printemps. Rassembler, c'était l'ambition de François Hollande, aujourd'hui empêché."Ma candidature est celle de conciliation, de la réconciliation", a déclaré Manuel Valls à Evry, son fief électoral... Vaste ambition pour celui qui a parlé de "deux gauches irréconciliables",  qui s'est mis à dos une partie du PS qui ne lui pardonne pas la loi El Khomri, aujourd'hui  engagé derrière Arnaud Montebourg,  Benoit Hamon ou Marie-Noelle Lienemann, ainsi que  la Gauche de la Gauche qui soutient Jean-Luc Mélenchon. Rassembler ce serait aussi  faire revenir dans son giron une partie de ceux qui ont préféré s'éloigner du PS pour s'engager derrière Emmanuel Macron, qui refuse ,lui, la logique partisane. Emmanuel Macron souhaite  que les jeunes rêvent de devenir milliardaires .Pour Manuel Valls  " la réussite ne se mesure pas au montant  du compte en banque".

Pour l'heure dans l'espoir de rassembler la auche dans un premier temps, le futur ex premier ministre qui aime l'entreprise, a nettement rosi son propos et s'adresse aux " classes populaires, aux  travailleurs". Manuel Valls, ne "veut pas que l’on casse notre sécurité sociale, l’hôpital public,  que nos aînés aient moins de protections, et que les salariés attendent 70 ans – 70 ans ! – pour toucher une retraite à taux plein"....Des exemples qui parlent à ceux qui ont entendu les propositions de la droite. Du coup, Manuel Valls endosse également les habits du "protecteur", rôle dévolu au chef de l'Etat et que revendique François Hollande ; il  a commencé à semer ses petits cailloux dans cet esprit pendant son voyage à Abu Dhabi le week end dernier. Alors quel peut être l'atout de Manuel Valls, qui assume voire revendique le bilan de François Hollande, pour réussir là où le président sortant a échoué ? Sans doute son énergie, sa capacité à tenir un discours qui  transcende les querelles de courants du PS, qui créerait  les conditions  pour " casser la mécanique qui nous conduirait à la défaite " et permettrait  de vaincre la fatalité d'un nouveau 21 avril qui semble inéluctable aujourd'hui… car veut-il croire "rien n’est écrit" ! En attendant il va devoir affronter ceux qui comme Arnaud Montebourg lui font cruellement remarquer qu'il tient "un discours d'opposant à sa propre politique". Bernard Accoyer lui renvoie le "bilan calamiteux du quinquennat" de François Hollande....,dont la cote de  popularité de Hollande s'envole. Manuel Valls va faire son premier déplacement de campagne dans le Doubs, là où son déplacement avait été décisif pour faire gagner le candidat du PS contre la candidate du Front National lors d'une législative partielle en 2015. La primaire du PS est vraiment lancée ....

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !