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Patatras… cette étude de Harvard suggère qu’une génération entière ne croit plus à la démocratie
©Reuters

Révolution

Les récentes élections en Europe, mais également aux Etats-Unis, ont montré le besoin, et notamment chez les jeunes, d'un pouvoir politique fort, avec une ligne clairement définie, capable d'entreprendre les réformes nécessaires.

Michel Guénaire

Michel Guénaire est avocat et écrivain. Il est l’auteur du Génie français (Grasset, 2006) et Après la mondialisation. Le retour à la nation (Les Presses de la Cité, 2022). Vous pouvez retrouver Michel Guénaire sur Twitter : @michelguenaire

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Yves Roucaute

Yves Roucaute

Yves Roucaute est philosophe, épistémologue et logicien. Professeur des universités, agrégé de philosophie et de sciences politiques, docteur d’État en science politique, docteur en philosophie (épistémologie), conférencier pour de grands groupes sur les nouvelles technologies et les relations internationales, il a été conseiller dans 4 cabinets ministériels, Président du conseil scientifique l’Institut National des Hautes Etudes et de Sécurité, Directeur national de France Télévision et journaliste. 

Il combat pour les droits de l’Homme. Emprisonné à Cuba pour son soutien aux opposants, engagé auprès du Commandant Massoud, seul intellectuel au monde invité avec Alain Madelin à Kaboul par l’Alliance du Nord pour fêter la victoire contre les Talibans, condamné par le Vietnam pour sa défense des bonzes.

Auteur de nombreux ouvrages dont « Le Bel Avenir de l’Humanité » (Calmann-Lévy),  « Éloge du monde de vie à la française » (Contemporary Bookstore), « La Puissance de la Liberté« (PUF),  « La Puissance d’Humanité » (de Guilbert), « La République contre la démocratie » (Plon), les Démagogues (Plon).

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Atlantico : Selon une étude d'Harvard (voir ici), qui sera publiée en janvier dans le Journal of Democracy, un nombre croissant de jeunes Occidentaux expriment leur désaveu du régime démocratique (près d'un quart aux Etats-Unis en 2011, et environ 12% en Europe sur la période 2011-2012 affirment que la démocratie est un "mauvais" système politique pour diriger un pays). Quelles sont les raisons qui peuvent pousser une génération à ne plus faire confiance au système démocratique ?

Yves Roucaute : La démocratie peut recouvrir plusieurs sens.

Notons d’abord, qu’à l’évidence, les élections en Europe et aux Etats-Unis le montrent, nos démocraties sont fatiguées et vieillissent mal. Autriche, Royaume-Uni, Etats-Unis, Italie… tout le démontre. Malheureusement, le renouvellement des élites s’opère difficilement et la prise en compte de la réalité s’estompe dans un monde de professionnels de la politique qui joue les prolongations pour lui-même et la fermeture du recrutement. Je pense que le malaise vient de ce que se constitue une oligarchie et que nous ne sommes plus à une époque où ce type de gouvernance, dissimulée derrière le mot "démocratie", est acceptable. Et c’est ce rejet de l’oligarchie que révèlent le sondage et les faits.

S’il s’agit du "pouvoir du peuple", ce à quoi l’on songe souvent et de façon un peu dogmatique et naïve, notons néanmoins qu’il n’est pas une fin en soi. C’est une technique de gouvernement, il y en a d’autres. Et quand elle est d’usage, elle est souvent mixée avec d’autres techniques plus aristocratiques, voire monarchiques. En France, nous avons un mixte, une technique démocratique par exemple lors de l’élection des députés, mais aussi aristocratique, lors de l’élection des sénateurs qui s’opère par les élites politiques locales. Par ailleurs, dans le système politique français perdure une technique monarchique à travers la figure du président de la République, sorte de monarque élu par la technique démocratique pour cinq ans, mais qui gouverne en monarque, quand il joue son rôle. L’ordre juridique tout entier, ce troisième pouvoir, échappe d’ailleurs en France à la démocratie, à l’exception des Prud’hommes et à la différence du système américain. L’ordre juridique français est aristocratique, voire, à proprement parler, oligarchique. Le Conseil constitutionnel, lui-même, est issu d’une décision de type monarchique, et il a pourtant le pouvoir d’arrêter les décisions des élus du peuple de l’Assemblée nationale. Cet ordre juridique sans contre pouvoirs réels en France est d’ailleurs sans doute l’un des plus graves problèmes de notre démocratie, le mot "démocratie" désignant alors non plus une technique mais un système mixte de garantie des droits naturels, du pluralisme politique et de l’équilibre des pouvoirs, très faible dans notre pays.

D’après ces sondages, on pourrait donc observer une montée du rejet du mode de technique démocratique chez une partie de la jeunesse, compte tenu du fait qu’il y aurait plus de 80 % de jeunes Européens qui ne considèrent pas la démocratie comme un "mauvais" système politique pour gouverner un pays. Mais ce rejet serait avéré si, en effet, une majorité, ainsi que vous le soulignez, n’est pas choquée par un coup d’Etat. 

Ce rejet démocratique relatif est, à mon sens, le rejet de l’oligarchisme, des élites politiques de la démocratie. Et cela est une preuve de bonne santé de la jeunesse. Ce n’est d’ailleurs pas d’une absolue originalité dans la jeunesse et, à chaque fois, cela signale un moment de crise de la représentation et annonce une crise d’autorité.

Il n’est d’ailleurs pas anodin de voir qu’en 1968, dans toutes les démocraties, il y a eu des mouvements antidémocratiques nés sur le refus de certaines élites de bouger les lignes et dont les symptômes annonciateurs étaient perceptibles de tous sauf des élites politiques, gauche et droite comprises. Ce phénomène était également observable dans les années 1930, avant ces violentes manifestations à Paris de l’extrême-gauche et de l’extrême-droite contre le Parlement. On le vit dans l’Allemagne de l’après Première Guerre mondiale… Il n’est pire aveugle que l’élite politique qui ne veut pas voir car elle vit de son aveuglement. Il est donc évidemment facile de condamner ces mouvements de rejet ou de mise en cause des processus démocratiques ou, plus silmplement, de la croyance aux vertus de la démocratie, mais on peut aussi les voir comme des indicateurs à prendre au sérieux sur la maladie démocratique.

L’envie d’un pouvoir fort dans la jeunesse est assez perceptible, confirmée par les résultats des élections dans les démocraties. Les élections hongroises, autrichiennes, tchèques italiennes, le soutien massif à Poutine, la victoire de Donald Trump, la façon dont François Hollande vient d’être balayé, démontrent que la jeunesse a envie d’un gouvernement fort. Ceci est une réaction à la constitution d’une oligarchie et une réaction à tous ces discours qui, depuis maintenant une vingtaine d’années, affirment que le politique ne peut plus grand-chose, en raison notamment d’une politique internationale qui pèse, de la loi des marchés, du droit européen et international, etc. Ces carcans empêcheraient l’action politique nous disent des politiques dont on se demande bien ce qu’ils viennent alors faire sur cette scène politique à part toucher leurs prébendes.

Or les jeunes, socialement, sont ceux qui ont toujours le plus envie de faire bouger les choses. Ils n’acceptent pas de gouvernements mous qui leur disent que rien ne peut être fait pour changer l’avenir qui leur est offert, un avenir instable qui plus est, alors que c’est bien de leur avenir dont on parle puisque, par définition, ils sont la jeunesse. "Circulez, il n’y a rien à voir" : c’est quand même une étrange perspective qui leur est donnée. Votre équipe ? Elle ne jouera plus un grand rôle, dit-on aux jeunes Français. Les jeunes Français, pour une grand part, attendent un autre discours de mobilisation que celui de la résignation et de la défaite. Ils désirent logiquement un pouvoir fort pour faire bouger les lignes contre l’oligarchie et les fantasmes du "rien n’est possible".

La défaite d’Hillary Clinton est symptomatique de cela : des pans entiers de la société américaine, y compris ceux qui ont voté pour elle, ne supportent plus le système vermoulu, aseptisé, figé de l’oligarchie. Obama avait réussi à redonner l’espoir, à la jeunesse américaine, il avait cassé l’oligarchie mais pas assez -la preuve avec le choix d’Hilary Clinton par le parti démocrate-  et avec trop de démagogie. Et si nombre d’électeurs ont voté pour Hillary, c’était avant tout  afin d’empêcher Trump d’accéder au pouvoir, et non pas par adhésion à la candidate démocrate. Ainsi, on voit bien que le soutien au système était très faible, quant au soutien aux élites politiques, il est quasi inexistant.

Ce que démontre aussi la victoire de François Fillon contre Alain Juppé. Il faudra désormais, au candidat de la droite, tenir le cap en tant que chef, car la jeunesse en a besoin. Et un chef qui va contre l’establishment s’il le faut; et il le faudra pour conduire des réformes et démettre l’esprit oligarchique. Dans le cas contraire, si son véhicule sortait du circuit de Formule 1, il passerait à coté de cette demande de la jeunesse. Ce fut le problème de Nicolas Sarkozy, élu président comme chef, qui a su admirablement affronter la grave crise financière internationale, mais qui n’a pas été capable d’être un capitaine tenant un cap clair sur le plan national. Ce qui explique pourquoi de nombreux jeunes Français se sont détournés de lui.

Cette crise de la démocratie témoigne d’une demande d’un retour à la politique. L’opinion réclame un stratège, c’est-à-dire quelqu’un qui fait de la politique. 

Michel Guénaire : La nouvelle génération voit le système démocratique entre les mains d'une classe politique qui a fait son métier de l'exercice des mandats électoraux. C'est la principale raison de la situation de rejet qu'il faut constater. Bien sûr, il y a l'expression sur les réseaux sociaux et les forums de la société civile, mais notre démocratie est d'abord une démocratie représentative, et le spectacle d'une classe politique refermée sur elle-même offre une image proprement désespérante de la politique moderne.

Selon cette même étude, de plus en plus de jeunes Occidentaux seraient tentés par un régime autoritaire, plutôt que par la démocratie (19% des jeunes Américains pensent que l'arrivée au pouvoir par un coup d'Etat n'est pas légitime; ils sont 36% de jeunes Européens à le penser). De quel rejet cela peut-il être la marque ? Quelle demande cela traduit-il concrètement ? Peut-on vraiment y lire une explication uniquement économique ?

Yves RoucauteSur ce thème du coup d’Etat, on confond toujours les valeurs et les principes. La démocratie n’est qu’une méthode de gouvernement, qui n’est pas forcément la meilleure, bien que cela dépende des circonstances. Les Romains savaient cela très bien : il leur arrivait, à certains moments, de voter pour la dictature. A travers ce résultat, je ne pense pas du tout que les jeunes affirment leur envie de tyrannie. Ils ont envie d’un pouvoir fort.

Un coup d’Etat n’est pas toujours nécessairement une mauvaise chose. Ce dernier peut marquer l’arrivée d’un pouvoir plus juste. Songez à la révolution des œillets de mon ami Otelo de Carvalho au Portugal. Songez, dernièrement, à l’Egypte: si les militaires n’avaient pas pris le pouvoir par un coup d’Etat, nous aurions aujourd’hui un régime islamiste qui serait une menace terroriste pour le monde; laissons là les niaiseries de Barack Obama et de l’Union Européenne face à ce coup d’Etat dénoncé au nom de la démocratie… N’oublions pas la fin recherchée. Si l’on prend le cas de l’Allemagne en 1933, un coup d’Etat n’aurait-il pas été préférable plutôt que le système démocratique qui a amené Hitler au pouvoir ? Entre une dictature ou le fascisme, le nazisme, le communisme ou l’islamisme radical, le bon sens dit qu’il vaut mieux le moindre des maux. Dans mon livre La République contre la démocratie, j’insiste sur le fait qu’il ne faut pas avoir un culte absolu du suffrage universel. Celui-ci est globalement une bonne chose – ce que disait Churchill d’ailleurs – mais il arrive parfois qu’un coup de force soit nécessaire pour éviter le pire.

S’il s’agit en revanche d’une véritable envie de tyrannie, celle-ci doit être, à ce moment-là, combattue par la démonstration qu’il est possible d’avoir un pouvoir fort et conforme aux valeurs de nos nations libres. Certes, un Charles De Gaulle ou un Winston Churchill ne se trouvent pas à tous les coins de rue, et l’occasion doit être au rendez-vous, mais nous pouvons avoir des personnalités fortes et déterminées à la hauteur des ambitions d’une nation. 

Michel Guénaire : C'est seul l'antagonisme se creusant entre la classe politique de métier et les peuples qui pourrait amener ou réinviter sur terre d'Occident la solution autoritaire. La situation économique sera décisive. Je n'y crois cependant pas. Je crois à un projet politique positif, reposant sur une nouvelle loi de circulation des élites de nos pays.

Déjà en 2013 (voir ici) et en 2015 (voir ici), Atlantico.fr publiait des sondages traduisant la tentation d'une part significative de Français de voir arriver au pouvoir un homme fort, voire autoritaire, pour diriger le pays, exprimant par la même occasion une fatigue du régime démocratique. Face à ce constat, qu'est-ce qui permet à nos sociétés occidentales de tenir ? Quel pourrait être l'élément déclencheur susceptible de bousculer le régime jusqu'à provoquer son changement ?

Yves Roucaute : Tous ces sondages sont la réaction à une situation présente. Pour les Etats-Unis, il s’agit d’une réaction au gouvernement sans colonne vertébrale de Barack Obama, qui a notamment déçu la jeunesse afro-américaine. Pour en revenir à la France, il est clair que le quinquennat Hollande a été une vraie catastrophe, accentuant un processus commencé il y a une trentaine d’années probablement. Le véritable problème avec François Hollande, c’est qu’il n’a pas pu intégrer cette fonction presque royale, monarchique, qui lui a été donnée.Il aurait été, je pense, moins grave qu’il engage la France dans une mauvaise direction plutôt que dans cette incohérence. Si le général de Gaulle a donné autant d’importance au chef de l’Etat, c’est parce que dans la tradition française, paradoxalement, notre côté anarchiste appelle le pouvoir fort.

Le terme d’ "autorité" est très important et doit être pris au sérieux : il n’y a pas de pouvoir politique sans autorité.  Si la prochaine élection présidentielle ne parvient pas à donner à la France un pouvoir fort, nous irons probablement vers la catastrophe, une vraie crise d’autorité. Nous ne sommes pas encore totalement dans cette situation car les gens croient encore un peu en la politique. En ce sens, des personnalités telles que François Fillon permettent d’espérer que l’on évitera la crise d’autorité qui engendrerait automatiquement cette fois une crise de légalité. Après cette dernière arrive la crise de légitimité qui emporte toujours les régimes, ce qui a été le cas notamment à la fin de la IVème République

Michel Guénaire : Voir une classe politique fonctionner en vase clos ravive bien sûr la tentation des solutions extrêmes, dont celle de l'homme fort. Les jeunes vont plutôt rechercher l'homme vrai, celui capable de dire les choses et d'incarner un projet sur la base de cette vérité. L'enjeu est le dépassement par la vérité, plus que par le coup de force, du système démocratique actuel.

Les sociétés occidentales tiennent par leur propre force ou leur dynamisme. C'est l'autonomie de la société civile par rapport à un système politique défaillant qui explique aujourd'hui que les nations occidentales tiennent debout. Si le ressort qui les anime est brisé, nous rentrerons certainement dans une période imprévisible.

Plusieurs candidats, à gauche notamment, prônent un retour à davantage de démocratie directe. Une telle solution vous paraît-elle pertinente pour ré-enchanter la démocratie, notamment aux yeux des jeunes générations ? Quelles sont les réponses qu'il faudrait apporter pour séduire (à nouveau) la génération Y à la politique ?

Yves Roucaute : Bien que ce soit très bien, la démocratie directe est une ruse efficace de l’autorité. Dans le cadre d’un cap clair qui a permis l’élection d’un gouvernement, il est important de faire participer la population quand les enjeux sont stratégiques. La démocratie directe doit être au service de l’autorité.

Pour moi, tout référendum a nécessairement un caractère un peu plébiscitaire quand il est stratégique. S’il n’est pas stratégique, alors quelle est son utilité, sinon renforcer la légitimité du pouvoir local, régional ou central qui l’organise ?

Certains ne revêtent pas ce caractère stratégique, notamment en Suisse, pays qui se gouverne de manière différente de celle de la France. En France, il ne faut pas oublier que les Français ont la tête politique et la tête chaude, ainsi que le notait Hegel. Vous feriez un référendum sur la taille des allumettes et immédiatement il deviendrait un référendum pour ou contre le gouvernement. Ainsi va la France. 

Donc, je suis favorable à la démocratie directe, locale, régionale ou nationale, sans perdre de vue les enjeux politiques qui, nécessairement, seront greffés sur la question. Et si la démocratie directe contredit l’autorité sur un point fondamental, il faut que celle-ci s’en aille pour mettre en place une nouvelle autorité : c’est ce que fit d’ailleurs le général De Gaulle. L’autorité doit être en accord avec le peuple et chercher par tous les moyens le soutien.

Pour les référendums qui ne sont pas stratégiques, utilisons plutôt les outils donnés par la révolution numérique. Il existe ainsi des procédures d’appel démocratique sur des sujets qui ne sont pas stratégiques et qui n’appellent pas, le cas échéant, le vote par les urnes. Songez à l’application de l’entreprise française Spallian, le seule à concurrencer les entreprises américaines, Tell My City, qui permet des remontées d’informations, des débats, des votations, le contrôle local par un système efficace accessible à tous les citoyens et déjà utilisé par plus de 4 millions de Français pour des questions sociales, de sécurité, de voierie, d’urbanisme, d’organisation etc. L’appel aux urnes fait appel à des questions, elles, stratégiques, qui engagent le stratège.  

Et il est bien que la France se mette à l’heure d’une démocratie plus participative et plus efficace, notamment par le numérique, mais aussi à l’heure d’une politique qui mérite son nom par l’action déterminée d’un stratège, d’un chef politique, qui sait où aller et indique clairement le camp au jeune équipage.

Michel Guénaire : La démocratie directe n'est qu'une partie de la réponse à apporter à la crise du système démocratique. Nos nations ont besoin de représentants, et pas seulement des procédés de la démocratie directe. Un représentant, par son exemplarité, est un formidable catalyseur de confiance. Il faut de nouveaux représentants issus de la société civile, et sans cesse renouvelés par l'interdiction de l'exercice de plus de deux mandats consécutifs dans le temps.

A-t-on d'autres exemples historiques d'un tel désamour de la démocratie en Occident ou ailleurs ? Quelles leçons pouvons-nous éventuellement en tirer ?

Michel Guénaire : Il y a les heures sombres qui ont précédé en Europe au siècle passé l'avènement des régimes dictatoriaux, dont nous avons su tirer les leçons, notamment par le renforcement de notre Etat de droit. Mais je crois que nous ne sommes pas dans le même contexte. Le désamour de la démocratie peut entraîner à présent son désaveu évidement, une fin de la démocratie par une vue individuelle tournée à son tour sur elle-même, un abandon de la démocratie collective par des aspirations individuelles irréductibles.

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