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A vos mouffles : ce scientifique a trouvé l’indicateur qui nous annonce un hiver hyper rigoureux
©Reuters

Winter is coming

Selon un éminent météorologue, l'hiver prochain promet d'être particulièrement rigoureux dans tout l'hémisphère nord, en raison de l'étendue du manteau neigeux en Sibérie, inédite depuis 1998. Une théorie qui divise la communauté scientifique.

Lorsque la Sibérie se drape de son long manteau blanc, mieux vaut prévoir du bois de cheminée pour les mois à suivre. Simple recommandation, quand on considère la fameuse théorie de l'éminent climatologue Judah Cohen, chercheur au MIT et directeur du Atmospheric and Environmental Research. Durant 17 ans, ce chercheur s'est appliqué à prouver à ses confrères comment la plus ou moins grande couverture neigeuse en Sibérie impactait les températures hivernales des pays de l'hémisphère nord. La météo lui a donné raison 75% du temps. Selon ses enseignements, et comme le rapporte Bloomberg, l'hiver prochain devrait être particulièrement glacial, vue l'étendue du manteau neigeux en Sibérie, inédite depuis 1998. On se les gèle déjà.

Effet boule de neige

Une vague de froid se prépare, selon Judah Cohen. Et ses prémices se dessinent du côté de la Sibérie, où l'on a pu assister fin octobre 2016 à un phénomène insolite : de fortes chutes de neige survenues, bien visibles. Alors qu'au nord du continent, le golfe de l'Ob a gonflé et a répandu ses eaux sur les terres, les débris de glace déposés après que la mer se soit retirée ont fini par former de grosses boules de neige le long de la côte, raconte au Siberian Timesun représentant du petit village de Nyda, situé sur le cercle polaire. Observez plutôt.

Des chutes de neige qui ont ainsi couvert plus de 13 millions de km² de terres en Eurasie, soit les superficies de la Chine et de l'Inde additionnées, indique The Daily Mail. Celles-ci sont la conséquence de la fonte des glaces arctiques, dont une partie de l'eau se répand dans l'atmosphère avant de se déposer sur le continent sous forme de neige. Mais selon Judah Cohen, la blancheur quasi uniforme de la Sibérie reflète les rayons du Soleil et dégage ainsi de la chaleur dans l'atmosphère, à un endroit du globe où l'air froid a le monopole. Cet air rentre alors en collision avec le vortex polaire, une dépression d'altitude située au-dessus de l'océan Arctique. Le vortex se fractionne alors, et donne lieu à des descentes d'air glacial sur l'hémisphère nord.

Divergences

Et on le sent passer. Lors de l'hiver 1985, le vortex polaire s'était fractionné et avait soufflé sur le Québec et l'Europe. En France, on enregistrait des records de températures : -20,3°C à Lyon, -19,8°C à Mont-de-Marsans, -11°C à Hyères… Même la Côte d'Azur est enfouie sous la neige, avec par exemple 38 centimètres relevés à Nice, rapporte Météo France.

Toutefois, la théorie de Cohen n'est pas approuvée par tous. Stephen Baxter, un météorologiste américain au Climate Prediction Centerinterrogé par Bloomberg, considère la corrélation entre les climats sibérien et américain comme "faible". Un autre de ses détracteurs, le président du Commodity Weather Group LLC, Matt Rogers, pointe du doigt l'exemple de l'année 1998, dont l'hiver avait été particulièrement doux malgré un vaste manteau neigeux en Sibérie. En 2015, rebelote : la douceur de l'hiver avait démenti la théorie de Cohen. Il manque encore à Judah Cohen de trouver les éléments qui peuvent produire ces exceptions.

Si sa théorie se confirme, ce sont les exploitants de gaz qui devraient se frotter les mains, la demande et le prix augmentant avec la baisse des températures. "J'espère qu'il a raison", confie à Bloomberg Teri Viswanath, directeur du management de Pira Energy Group, une entreprise spécialisée dans le gaz naturel. Et il a peut être bien raison d'y croire.

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