Qui se sortira le mieux de la crise ? Le best of des prévisions 2012 des meilleurs économistes mondiaux

Inflation, PIB, chômage, immobilier… Les53 économistes interrogés par le Wall Street Journal ont chiffré l’année 2012 aux Etats-Unis. Le site permet de consulter tous les résultats thème par thème, les plus curieux peuvent même connaître les résultats donnés par chaque économiste. En moyenne, ils prévoient une croissance légèrement plus rapide que l’année dernière.

• Le PIB américain devrait être en hausse de 2,5% en 2012 et de 2,7% en 2013 (contre 1,6% en 2011).
• Le prix du baril de pétrole, 98,83$ en décembre 2011, devrait être de 91,17$ en décembre 2012.
• Le taux de chômage américain devrait diminuer progressivement : de 8,5% en décembre 2011, il devrait passer à 8% fin 2012 et 7,4% en décembre 2013.
• Le rendement des bons du trésor à dix ans pourrait passer de 1,88% en décembre 2011 à 2,62% en décembre 2012.
• Le risque que les Etats-Unis entrent en récession dans les douze mois qui viennent est de 16%.
• 60% des économistes estiment que la zone euro va connaître une courte récession, 27% prévoient une récession de plus d’un an.
• Les économistes estiment qu’il existe 41% de chance pour qu’un membre de la zone euro la quitte d’ici deux ans.
  

La réserve Fédérale de Philadelphie a obtenu sensiblement les mêmes chiffres en interrogeant 45 prévisionnistes. Elle note toutefois que ces prédictions sont moins bonnes que celles faites l’été dernier. Qu’est ce qui a bien pu ternir ces espoirs ? La crise de la dette européenne, qui semble encore vouloir durer des mois, et qui aura forcément un impact sur les Etats-Unis.

De son côté, l’International Business Times ne se risque pas à des prédictions aussi précises, mais livre quelques grandes tendances concernant l’année 2012. 

• L’euro existera toujours fin 2012. L’Allemagne et la France réussiront à rallonger les plans de remboursement de la dette, en tablant sur une reprise de la croissance en 2013.
• La Chine va enfin se résoudre à réévaluer le yuan, poussée à la fois par une inflation intérieure élevée et par la pression extérieure.
• La reprise de l’économie américaine sera plus rapide que prévue : sa croissance est estimée à 2.8%.

Preuve de l’humeur plutôt joyeuse qui règne parmi les spécialistes des prédictions économiques : l’article finit par un "bonne année 2012 à tous !"

Le blog français Démystifier la finance estime que les Etats-Unis continueront "à être considérés comme le meilleur risque du monde". La Chine et l’Inde auront une croissance moindre mais qui continuent à tirer la situation économique mondiale, et le Japon va réaliser "une performance", qui sera en croissance "malgré la crise de Fukushima". L’Europe, elle, "fait figure de parent pauvre" : "les prévisions d’une récession de l’ordre de 2% en moyenne cachent des réalités très différentes.  La Grèce et l’Espagne perdront 3-4% tandis que l’Allemagne et la France pourraient avoir une récession plus proche de 0% que certains autres." Conclusion de Georges Ugueux : "Il est donc  probable que la croissance internationale maintiendra  la récession en Europe dans des proportions acceptables."

Alors que toutes ces prévisions vont globalement dans le même sens, l'institut danois Saxo Bank prend plus de risques. Chaque année, il livre dix prédictions en apparence peu probables mais dont les conséquences seraient importantes, une référence à la théorie du cygne noir de Nicholas Taleb. 

Début 2011, deux de ses dix prédictions se sont pourtant réalisées : la hausse de l’or à 1800 dollars et la chute des rendements des bons du trésor américains. Voici quelques-unes des nouvelles prédictions. Lesquelles figureront au tableau d’honneur de 2012 ?

• Chute de 50% de l’action d’Apple, incapable de maintenir son avance face à ses concurrents.
• Fermeture des banques européennes pour une journée, voir une semaine, après la chute de 25% de ses actions.
• Le vainqueur de l’élection présidentielle américaine sera un candidat hors parti, pas encore déclaré.
• Récession australienne.
• Cinquante banques européennes seront nationalisées.
• La Suède et la Norvège seront les prochaines places refuges, à la place de la Suisse.
• Dévaluation du franc suisse.
• Dévaluation du Yuan de 10% contre le dollar.

Face à cette déferlante d’hypothèses, il faut savoir garder la tête froide. Le magazine Challenges s’en est chargé : fin décembre, ses journalistes ont repris les prédictions faites douze mois plus tôt. Conclusion : "à quelques exceptions près", ils avaient tout faux.

Armelle Loiseau