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Tout sur la reine (et les fesses de son mari) : The Crown, la série  la plus chère de tous les temps débarque sur Netflix
©Allociné / Alex Bailey / Netflix

THE DAILY BEAST

Les vedettes de cette nouvelle et somptueuse série disent ce que cela représente de jouer la reine Elizabeth, le prince Philip, et Winston Churchill dans la plus coûteuse des séries TV

Kevin Fallon

Kevin Fallon

Kevin Fallon est journaliste pour The Daily Beast.

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Copyright Daily Beast par Kevin Fallon

On peut dire, sans jeu de mots, que, la nouvelle série dramatique de Netflix évoquant le début du règne de la reine Elizabeth II a bénéficié d’un traitement royal.

Selon plusieurs sources, que les épisodes luxueusement produits semblent confirmer, le coût de la nouvelle série a atteint le record de 117 millions d'euros, ce qui en fait la série la plus chère qui n’ait jamais été produite. Cette facture royale explique une partie de l’attention portée à The Crown avant même que le service de streaming ne la mette en ligne ce vendredi, et lorsqu'on les interroge sur leur participation à une production aussi coûteuse, les acteurs de la série en parlent de manière simple.

« La vérité est, que l’on ne s’en rend pas compte », dit Matt Smith, ancien Doctor Who qui joue le rôle d’une autre icône britannique, le prince Philip, (qui a maintenant  95 ans), duc d'Edimbourg qui était alors un jeune marié au bras de la jeune reine.  

Dans un hôtel avec vue sur Central Park à Manhattan, cette reine, joué par Claire Foy, approuve de la tête, en expliquant que lorsque vous êtes sur un plateau de tournage, « c’est un tout petit monde »

Mais la réponse la plus franche concernant le budget exceptionnel de The Crown vient de John Lithgow, qui joue Winston Churchill. 

"Nous étions au milieu des courants d'air, dans des maisons seigneuriales surannées, vieilles et délabrées, en dehors de Londres, dont ils avaient arrangé l’intérieur, pour que cela ait l'air extraordinaire somptueux » dit-il en parlant sur un ton très digne. "Mais quand nous pataugions dans des champs boueux vers nos petites roulottes accueillantes,nous,  cette troupe d’acteurs – jouant des chevaliers et des dames de l'empire - arrivions tous dans de minuscules cabanes froides et humides. On ne se sentait pas dans une production de première classe" ajoute-t-il en riant.

Pourtant, il est difficile de se moquer de l'importance du budget d’une production télévisée dans laquelle la reconstitution de la robe de mariée de la reine Elizabeth portée par Foy dans le premier épisode a coûté, à elle seule, environ 31 000 euros. Pour payer la vraie robe portée lorsque la princesse se maria en 1947, Elizabeth a économisé des coupons de rationnement pour payer pour les fournitures, imitant ainsi les autres jeunes mariées de cette époque d’austèrité, au lendemain de la guerre. 

Regardez aussi avec émerveillement, le deuxième épisode, lorsque Foy et Smith voyagent en Afrique, dans le rôle d'Elizabeth et Philip qui étaient en visite au cours des derniers mois de la vie du père d'Elisabeth, le roi George VI (joué par Jared Harris), au milieu des éléphants - un spectacle qui dépasse presque la réplique grandeur nature de Buckingham Palace ou les 7.000 costumes utilisés dans la série.

Il y a aussi le tournage du mariage royal à la cathédrale d'Ely, où Lithgow était si impressionné qu'il a réagi comme un touriste et Smith a regardé Foy irréelle en costume: "Oh mon dieu, tu es la reine!". Et il y a aussi le jour du tournage à Winchester dans la Grande Salle où les Chevaliers de la Table ronde se sont réunis il y a 800 ans.  

Il y a une certaine grandiloquence qui sied à  la mission de The Crown. Comme l'a dit le réalisateur Stephen Daldry, la série montre la vie de toute une nation, révélant son histoire pour montrer comment elle en est arrivée là où elle est aujourd'hui. 

Mais, en ligne avec les scripts précédents de l'écrivain Peter Morgan sur la vie de la reine Elizabeth II, qui comprennent le film The Queen et The Audience une pièce jouée à Broadway, le spectacle est également, à la base, une étude de caractère, ouvrant les portes des palais pour révéler les luttes et les préoccupations des êtres noyés sous le faste.

Cette pression est racontée dans une lettre de la reine mère, Mary (Eileen Atkins), que lit Elisabeth après avoir appris qu'elle est sur le point de monter sur le trône à un si jeune âge. 

« J’ai vu trois grandes monarchies s’effondrer à cause de la non-séparation entre la vie personnelle et celle due à son devoir » explique la lettre. "Vous ne devez pas vous permettre de faire ce genre d’erreurs ».  Puis, gravement, elle ajoute: "La couronne doit l’emporter. Elle doit toujours gagner."

On frissonne en regardant l'ascension de l'une des figures féminines les plus visibles de l'histoire moderne à un moment où, quelques jours seulement après les débuts de The Crown sur Netflix, les Etats-Unis vont peut-être élire leur première présidente – au-delà du caractère intrinsèquement britannique de la série - n’oublions pas que c’est une production américaine, après tout. 

Mais alors qu’Elizabeth approche de son 91e anniversaire, alors que les premières pages d’une partie des journaux du monde entier continuent à être obsédées par les nouvelles de la famille royale, et que cette famille se retranche encore plus derrière sa façade imperturbable, la série est aussi un rappel des sacrifices humains qui doivent être consentis dans de telles circonstances

« Personne ne sait ce qui se passe derrière les portes closes dans toute relation, dans tout mariage, dans toute situation » dit Foy. « On pourrait penser qu'ils peuvent se déconnecter et faire face parce qu'ils vivent dans un palais. Mais c’est trop facile. Ils ne peuvent pas. Je pense que nous avons tous besoin d'avoir l’occasion de découvrir l’humanité de ces gens et de voir que certaines choses sont douloureuses pour tout le monde ».  

Prenez par exemple, ce qu'il en a coûté à Philippe, un officier de marine fier et accompli, d'être mis de côté lorsque sa femme a pris les fonctions de son poste. Littéralement, il a dû marcher à deux pas derrière la femme qui était censée être la partenaire de sa vie. 

« Je ne vais pas me mettre à genoux devant ma femme ! » lance Philip à un moment donné. « Quel genre de mariage est-ce ? Quel genre de famille ? »

Smith reconnaît qu'il était « très castrateur » pour Philippe d’en passer par là, mais lui et Foy soulignent la force de l'amour qui unit Elisabeth et Philip, c’est la clé qui permet de les comprendre.

« Quand nous sortons d’un avion ou d’une voiture, il y a un paquet de gens jouant le public et les photographes, et nous nous demandons, 'Pourquoi ils me regardent ? Et vous vous rendez compte, 'Oh, parce que je joue la reine » dit Foy. « Donc, avec elle, je pense que je suis entrée dans le personnage, en m'appuyant sur son amour pour son mari, et sur le constat que Philip était le seul qu'elle a toujours voulu, dont elle a toujours rêvé, qui était le centre de son univers, en quelque sorte. » 

La série s’intéresse aussi, en dehors de la famille royale, aux relations d'Elizabeth avec Winston Churchill, illustrant la relation complexe entre la couronne et le gouvernement. Bien qu'ayant longuement étudié la vie de Churchill – visite du bunker de Churchill pendant la guerre, du musée Churchill et de Chartwell,  sa maison de campagne - Lithgow, comme ses camarades comédiens, avait un obstacle à franchir avant de se sentir à l’aise dans la peau de cette figure légendaire. 

Dans son cas, c’est le fait que Lithgow est américain. 

"Je pense que c’est un problème plus important pour moi que pour n’importe lequel de mes collègues anglais," reconnaît-il, montrant son angoisse d’incarner celui qui est, sans doute, le plus célèbre Anglais du 20ème siècle. "Je me disais. Attendez, pourquoi n’ont-ils pas fait appel à Michael Gambon ou Timothy Spall ou encore Albert Finney » dit-il en riant : "Eh bien, tout simplement, parce qu’ils ont déjà joué le rôle de Churchill".

Bien que Churchill ait plus de 70 ans à l’époque où Lithgow joue son rôle, ce dernier s’est appuyé sur les années de jeunesse du Premier ministre, qui fut le fils négligé d'un homme politique et d’une courtisane, qui n’a pas réussi dans l'armée, afin de peindre un portrait plus complexe de cette icone bourrue. « Pour moi, c’est cela qui a façonné ce vieil homme » dit-il. « Une nature contradictoire : un homme très courageux, mais un homme qui n’est pas serein. » 

Donc, pour Lithgow et ses partenaires, l’impact de la série est complètement indépendant de son budget colossal qui a fait les gros titres : "La série permet une meilleure compréhension de gens sur lesquels nous avons des opinions préconçues." 

« J’ai appris à les apprécier» dit Smith. Interrogé sur ce qu’il ressent, lorsqu’il voit Elisabeth et Philip ensemble. Après avoir tourné dans la première saison de The Crown, Foy avoue: «J’ai envie de pleurer ! »

"C’est comme si je voyais mes grands-parents mariés depuis si longtemps" dit-elle. "C’est magnifique. Et sachant comment chacun fait rire l’autre, je trouve cela extraordinaire." 

D’une manière générale, la série va peut-être, aussi, nous amener à réévaluer le piédestal sur lequel nous plaçons toutes les personnalités et les figures publiques, en leur retirant toute humanité, comme si c’était le prix pour faire partie d’une famille royale ou autre

« C’est comme s’ils étaient totalement insensibles, d'une certaine manière », dit Smith. « L'ironie est que, à l’époque, [Elizabeth et Philip] étaient plus célèbres que les Kardashian. Des dizaines de milliers de personnes sont venues pour les voir monter dans un train ou descendre d’un avion. Ils étaient des superstars mondiales. »

Foy ajoute : "C’est parce qu’ils étaient des gens bien ! Parce qu'ils formaient une famille. Ce n'était pas nécessairement parce qu'ils étaient oisifs et n'avaient rien à faire de particulier." 

Prenez par exemple, ce qu'il a fallu à Philippe, un marin fier et accompli, d'être mis de côté lorsque sa femme a pris les fonctions de son poste. Littéralement, il a dû marcher à deux pas derrière la femme qui était censée être la partenaire de sa vie. 

« Je ne vais pas me mettre à genoux devant ma femme ! » lance Philip à un moment donné. « Quel genre de mariage est-ce ? Quel genre de famille ? »

Smith reconnaît qu'il était « très castrateur » pour Philippe d’en passer par là, mais lui et Foy soulignent la force de l'amour qui les unit, c’est la clé qui permet de les comprendre.

« Quand nous sortons d’un avion ou d’une voiture, il y a un paquet de gens jouant le public et les photographes, vous vous demandez, 'Pourquoi ils me regardent ? Et vous vous rendez compte, 'Oh, parce que je joue la reine » dit Foy. « Donc, avec elle, je pense que ma façon d'entrer dans le personnage, s’appuie sur son amour pour son mari, et sur le constat que Philippe était le seul qu'elle a toujours voulu, dont elle a toujours rêvé, qui était le centre de son univers, en quelque sorte. » 

La série s’intéresse aussi, en dehors de la famille royale, aux relations d'Elizabeth avec Winston Churchill, illustrant la relation complexe entre la couronne et le gouvernement. Bien qu'ayant longuement étudié la vie de Churchill – visite du bunker de Churchill pendant la guerre, du musée Churchill et de Chartwell, de sa maison de campagne - Lithgow, comme ses camarades comédiens, avait un obstacle à franchir avant de se sentir à l’aise dans la peau de cette figure légendaire. 

Dans son cas, c’est le fait que Lithgow est américain. 

« Je pense que c’est un problème plus important pour moi que pour n’importe lequel de mes collègues anglais," reconnaît-il, montrant son angoisse d’incarner celui qui est, sans doute, le plus célèbre Anglais du 20ème siècle. "Je me disais. Attendez, pourquoi n’ont-ils pas fait appel à Michael Gambon ou Timothy Spall ou encore Albert Finney » dit-il en riant : «Eh bien, tout simplement, parce qu’ils ont déjà joué le rôle de Churchill ».

Bien que Churchill ait plus de 70 ans à l’époque Lithgow joue son rôle, ce dernier s’est appuyé sur les années de jeunesse du Premier ministre, qui fut le fils négligé d'un homme politique et d’une courtisane, qui n’a pas réussi dans l'armée, afin peindre un portrait plus complexe de cette icone bourrue. « Pour moi, c’est cela qui a façonné ce vieil homme » dit-il. « Une nature contradictoire : un homme très courageux, mais un homme qui n’est pas serein. » 

Donc, pour Lithgow et ses partenaires, l’impact de la série est complètement indépendant de son budget colossal qui fait les gros titres : la série permet une meilleure compréhension de gens sur lesquels nous avons des opinions préconçues. » 

« J’ai appris à les apprécier» , dit Smith. Interrogé sur ce qu’il ressent, lorsqu’il voit Elisabeth et Philip ensemble, après avoir tourné dans la première saison de The Crown, Foy avoue: «J’ai envie de pleurer ! »

« C’est comme si je voyais mes grands-parents mariés depuis si longtemps," dit-elle. « C’est magnifique. Et sachant comment chacun fait rire l’autre, je trouve cela extraordinaire. » 

D’une manière générale, la série va peut-être, aussi, nous amener à réévaluer le piédestal sur lequel nous plaçons toutes les personnalités et les figures publiques, en leur retirant toute humanité, comme si c’était le prix pour faire partie d’une famille royale ou autre

« C’est comme s’ils étaient totalement insensibles, d'une certaine manière », dit Smith. « L'ironie est que, à l’époque, [Elizabeth et Philip] étaient plus célèbres et que les Kardashian. Des dizaines de milliers de personnes sont venues pour les voir monter dans un train ou descendre d’un avion. Ils étaient des superstars mondiales. »

Foy ajoute : « C’est parce qu’ils étaient des gens bien ! Ils formaient une famille. Pas parce qu’ils n’avaient rien à faire ».

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