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Les migrants aiment le feu ! Il parait que c'est une tradition chez eux…
©François NASCIMBENI / AFP

Imbécillités en tout genre

Lors de l'évacuation de la jungle de Calais nombre de leurs misérables habitations ont brûlé. Mais c'était bien normal nous apprend-on.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La préfète du Nord-Pas de Calais est une femme heureuse. L'évacuation de la jungle s'est bien passée. Plusieurs milliers de migrants "ont été mis à l'abri". "À l'abri" ? C'est nouveau, ça vient de sortir dans l'arsenal très riche du jargon administratif. On aurait pu dire "évacués", "relogés", "déplacés", "recasés"… mais non. Un peu de chaleur humaine que diable ! "À l'abri", témoigne en effet d'une tendre sollicitude.

Pour que la béatitude de madame la préfète soit complète il ne faut pas qu'une ombre quelconque vienne entacher ce tableau idyllique. Or de nombreux migrants ont mis le feu à leurs cabanes et à leurs cahutes. Explication de la dame : "dans certaines communautés la tradition veut qu'on mette le feu à son domicile quand on doit le quitter" ! Il nous plait d'imaginer que la représentante de l'État a téléphoné à l'ambassade d'Afghanistan pour s'enquérir de ces mœurs et usages bizarres. Qu'elle a, pour les mêmes raisons, pris contact avec l'Institut du monde arabe. Et qu'elle a reçu des mails instructifs de la représentation de la Somalie en France. 

Il nous plait également d'imaginer que les migrants relogés un peu partout en France mettront le feu à leurs nouvelles résidences s'ils sont amenés – ce qui peut arriver – à les quitter. Les préfets concernés pourront alors se référer à la déclaration de leur collègue du Nord-Pas de Calais. Ce qui leur évitera d'inutiles et fastidieuses recherches. Tout cela est assez comique. Mais la France est un pays comique.

D'ailleurs qui sommes-nous pour nous moquer des migrants et d'une préfète ? Nous avons-nous mêmes nos propres traditions qui valent bien celles attribuées aux migrants. Ainsi, chez nous "il est de tradition dans certaines communautés" de mettre le feu aux voitures chaque année à la Saint-Sylvestre. "Il est de tradition dans certaines communautés" d'incendier les véhicules de police avec leurs occupants à l'intérieur. "Il est de tradition dans certaines communautés" de faire brûler les autobus.

Et là notre part réac, conservatrice, traditionaliste se remplit d'émotions. Ce n'est pas sur Atlantico, site BCBG où l'on aime les cloches des églises et le gigot du dimanche, que nous allons cracher sur les traditions. Surtout sur les traditions qui permettent à notre pays d'émerger de la masse obscure de centaines d'autres non identifiables. Là où ça brûle nous savons que nous sommes chez nous ! Les pieds dans notre glèbe qui nous est si chère.

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