Les muscles de Vladimir Poutine ? Un PIB qui atteint à peine celui de l’Italie<!-- --> | Atlantico.fr
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Comme toute caricature elle dit, au-delà de ses outrances, une part de verité. L’exaltation nationaliste russe est réelle. La Russie a pour président un homme, un vrai. La virilité incarnée, paraît-il.
Comme toute caricature elle dit, au-delà de ses outrances, une part de verité. L’exaltation nationaliste russe est réelle. La Russie a pour président un homme, un vrai. La virilité incarnée, paraît-il.
©Twitter / @RussianEmbassy

Sainte (et pauvre) Russie

Il est de bon ton en France d’admirer le président russe. Ou de trembler devant lui. Bof…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Voici comment les Russes nous voient. Des tirelires en forme de cochon qui poussent des grognements pathétiques… Avec comme emblème le drapeau arc en ciel des LGBT… Tous des pédés donc ! Les Russes, eux, sont représentés par un magnifique ours tout en muscle. Souriant et triomphant. Et sur son corps des mots (eh oui je lis le russe) qui sonnent comme une charge héroïque : Poutine, patrie, foi, bravoure, tradition , famille. Tout ce dont nous – chiffes molles - serions entièrement dépourvus.

Il s’agit d’une caricature postée sur son compte Twitter par l’ambassade de Russie à Londres. Comme toute caricature elle dit, au-delà de ses outrances, une part de verité. L’exaltation nationaliste russe est réelle. La Russie a pour président un homme, un vrai. La virilité incarnée, paraît-il. C’est pourquoi Poutine aussi musclé que le bel ours de la caricature n’hésite pas à poser torse nu. Ah c’est sur lui n’est pas pédé…

La Russie complexée depuis l’effondrement de l’empire soviétique se raconte, pour compenser, de belles histoires. L’aviation de Poutine est chez elle dans le ciel syrien. Elle bombarde Alep sans discernement et tue des centaines de civils. Hourra ! L’armée russe a, sans combat, avalé la Crimée partie intégrante de l’Ukraine. Hourra ! Poutine, par milices interposées (et encadrées par des instructeurs russes ) a arraché aux Ukrainiens la région du Donbass. Hourra !

Et nous ? Nous, l’Europe et les Etats Unis ? Rien. Ou si peu. La Crimée ? On a couiné. Le Donbass ? On a pleurniché : quelques sanctions économiques qui ne changent rien au destin, déjà misérable, de la population russe. La Syrie ? On accuse la Russie de "crimes de guerre". Et ? Et rien ! Pourtant nous aussi, et surtout les Américains, nous avons des avions dans la région. Ils se contentent de survoler la Syrie après avoir prévenu l’état-major russe de leur plan de vol.

Certes la plupart de ceux qui combattent Bachar al Assad sont à peine plus recommandables que lui : des islamistes, des djihadistes, des assassins. La différence est que le dictateur syrien est un assassin de masse, un assassin à grande échelle. Nous ne sommes pas obligés de considérer les rebelles comme nos alliés. Mais qui nous empêche d’aller bombarder, pour le principe, quelques bases de l’armée syrienne ? Croit-on vraiment que les avions russes décolleraient pour intercepter les appareils occidentaux ?

Bien sûr nous n’en ferons rien. Ce qui autorise l’ours russe à traiter par le mépris les cochons que nous sommes. Mais qui ne voit que la force de Poutine est directement corrélée à notre pusillanimité ? Qui ignore que l’armée russe est juste bonne à détruire Grozny et ses combattants tchétchènes et à transformer Alep en cimetière ?

Si on veut connaitre la réalité du rapport de force entre l’Occident et la Russie il faut regarder les chiffres. Le PIB de la Russie, immense continent de 150 millions d’habitants, atteint à peine celui de la petite Italie ! De surcroit ce PIB n’existe pour l’essentiel que grâce aux trois principaux produits d’exportation russes : le pétrole, le gaz et les jolies filles. Plus de vingt ans après la chute du communisme la Russie reste un pays arriéré et misérable. L’ours musclé n’est qu’une poupée gonflable. Une piqûre d’aiguille et ça fait pschitt …

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