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L'effet Trump ? Yoga, karma, humanitaire, Marla, son ex-femme, a totalement changé de vie
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THE DAILY BEAST

Marla Maples brise son silence pour raconter tout le bonheur, mais également le traumatisme, d'avoir été l'épouse de Donald Trump. Depuis son divorce avec l'actuel candidat à la Maison Blanche, c'est une toute autre vie qu'elle mène.

Olivia Nuzzi

Olivia Nuzzi

Olivia Nuzzi est journaliste pour The Daily Beast.

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Olivia Nuzzi - The Daily Beast

Marla Maples prend le parti d'Angelina Jolie. Nous sommes un mercredi après-midi, elle est assise à l'extérieur du café Boulud Sud en face du Lincoln Center à New York, en plein déferlement médiatique sur le divorce Brangelina. Marla Maples, devenue célèbre pour avoir brisé le premier mariage de Donald Trump et avoir été sa deuxième ex-épouse, exprime son empathie pour la star de cinéma qui lui a succédé dans le rôle de "l'autre femme" et qui obsède les tabloïds, et dont ils disent désormais qu'elle est trompée.

"Je ne suis pas d'accord !" s'écrit Marla Maples lorsque sa publiciste, Elissa Buchter, dit que Marion Cotillard, la présumée "autre femme" est la plus belle actrice. "Angelina est simplement ...elle est tout simplement une œuvre d'art" poursuit Marla Maples. "Je l'aime, mais elle est aussi humaine. Devinez quoi ? Nous le sommes tous." Marla Maples en sait quelque chose. C'est une ambition très humaine qui mena cette aspirante mannequin et actrice de son Tunnel Hill natal en Géorgie à New York dans les années 1980, et sa passion humaine qui l'a poussée à vivre son amour pour l'homme marié, qu'elle admet maintenant avoir rencontré dès 1985, malgré son éducation baptiste stricte ; ce sont également ses instincts humains qui l'ont fait déménager vers l'Ouest après leur divorce en 1997 pour soustraire sa fille à cette ville avide de potins qui l'aurait mangé vivante, si elle n'avait pas été si spirituelle (elle va à l'église le dimanche, mais respecte le Shabbat, mange casher, et étudie la Kabbale).

Et aussi improbable que cela puisse paraître, c'est son désir humain pour une vie personnelle — sans lien avec son passé — qui la mène ici, dans un café, avec une journaliste durant la campagne qui pourrait faire de son ex-mari le président des États-Unis. Marla Maples est ostensiblement présente, accompagnée de l'optimiste et dynamique Elissa Buchter — sa publiciste, originaire de Queens — pour discuter de sa récente escapade au Mexique, où elle a participé à l'installation de filtres à eau avec The Waterbearers, une association  dont "le but est d'aider les femmes à prendre possession de leur divinité et se réapproprier leur véritable puissance et nature intuitive", et l'organisme de bienfaisance Waves For Water, dont les filtres ont "atteint plus de 7 millions de personnes dans plus de 27 pays, dont la Sierra Leone, l'Indonésie, le Nicaragua, Haïti, le Brésil, le Libéria, le Mexique , l'Inde et la Colombie."

Sur les photos du voyage, on peut la voir verser de l'eau dans la bouche d'un petit garçon et tenant les mains de Avelino, un chaman. "Tout le monde me conseillait de ne pas aller au Mexique" dit Marla Maples, craignant que la colère envers Donald Trump ne la mette en danger d'être enlevée. "Ils étaient simplement préoccupés par les commentaires, et beaucoup de personnes en qui j'ai vraiment confiance pensaient que ce n'était pas le bon moment pour y aller, que cela pouvait être dangereux, même pour une ex-épouse." Finalement, raconte-elle, elle a, la plupart du temps, utilisé un pseudonyme par mesure de sécurité durant le voyage, qui s'est déroulé sans incident. "Je me repose beaucoup sur mon intuition pour savoir le bon moment pour être quelque part" explique-elle, "et cela était une opportunité inouïe."

Depuis 1990, lorsqu'elle est devenue un personnage public avec la fin extravagante du premier mariage de Donald Trump, celui avec Ivana, Marla Maples se réfugie dans la philanthropie pour échapper à la pression extérieure. À l'époque, elle était allée au Guatemala avec le Corps de la paix pendant que l'histoire de sa bagarre avec Ivana sur les pistes de ski d'Aspen faisait le tour de la presse.

Elle a fait son voyage au Mexique en août quelques semaines après avoir accompagné à la Convention nationale républicaine sa fille de 22 ans, Tiffany, qui y faisait un discours au nom de son père, sa troisième femme et de ses demi-frères et sœurs. "J'ai tendance à me retirer dans la nature et dans le partage quand les choses se font très intenses" me dit Marla Maples. "La situation des années 1990 et à un moindre un degré celle d'aujourd'hui ; il y a tant de gens qui viennent de toutes les directions, il est vraiment difficile de choisir par rapport à mes propres forces ... c'est comme si je construis un pont tous les jours en moi-même, parce que tellement de monde vient me frapper sur l'épaule, 'Allez Trump, tout le long ! Nous vous soutenons, tous ! Nous vous soutenons, tous ! ' ; puis l'autre moitié me dit 'Oh chérie, je suis désolé, est-ce que ça va, et Tiffany ?"

Mais Maria Maples est assez intelligente pour savoir que son seul volontariat, si noble qu'il soit, n'est pas suffisant pour attirer l'attention des médias, et que toute la publicité qu'elle recherche fera nécessairement figurer en bonne place son lien passé avec le candidat républicain. Ceci la dérange, mais ce qui la dérange encore plus est de ne pouvoir avancer dans sa propre vie de personnage public — un statut qu'elle désirait avant même de rencontrer Donald Trump — pour l'unique raison que nous ne dépassons pas la première impression que nous avons eu d'elle. Pourtant, elle lutte contre. D'une part, la connexion avec Trump n'est pas toujours négative. Elle lui a procuré des opportunités même s'il est impossible de savoir si elle les aurait eues sans, de son récent passage à l'émission Dancing With the Stars (elle dit l'avoir accepté en hommage à sa défunte mère, qui aimait l'émission, et pour surmonter sa peur de la danse), à son invitation dans l'émssion de téléréalité The Ex-Wives Club en 2007. Mais cela l'empêche aussi d'être prise au sérieux en tant qu'artiste. Elle aimerait, me dit-elle, jouer à Broadway, mais elle n'obtient aucune audition en ce moment.

Marla Maples veut vraiment partager ses expériences et ses croyances pour se définir en tant qu'individu, mais elle est consciente que cela peut avoir des répercussions sur la campagne présidentielle de Donald Trump, et donc, sur sa relation naissante avec leur fille Tiffany. "Ma fille est revenue parce qu'elle veut apprendre à connaître son père et passer plus de temps avec lui ; et je dois vraiment respecter cela et je le respecte dans tous les sens. J'ai eu la chance de l'élever vraiment toute seule en Californie ". Parler de Donald Trump rend Marla Maples anxieuse au point d'arrêter ses phrases en plein milieu de peur de trop en dire. "Lorsque je l'ai rencontré, nous venions clairement d'horizons différents et je pense que ce qu'il appréciait le plus chez moi était que je viens d'une petite ville en Géorgie avec des valeurs plus simples. Je pense — je crois — que c'est ce qui l'a attiré. Pour moi, j'étais dans cette grande ville..." Elle s'arrête. "Je ne veux pas trop en dire ; parce que dans ce cas, ça va continuer... Je veux juste titiller un peu." Quand elle recommence, elle n'est toujours pas sûre. “Je sais qu'il tire vite et qu'il dit ce qui lui passe par la tête à ce moment-là, et je pense que tout le monde l'a vu au cours de la campagne” dit-elle.

Mais par ailleurs, je ne pense pas que ses intentions soient négatives pour ce pays. Je pense que ses intentions...je crois...que...Mon Dieu, c'est une chose tellement difficile à dire parce que je ne veux absolument pas...Je ne veux pas m'imniscer entre lui et Tiffany”. Marla est inquiète du peu de sécurité autour de Tiffany, alors qu'Ivanka, la fille ainée de Ivanna et Donald, a droit à un garde du corps des services secrets. Et elle souffre pour Tiffany, qui craint d'apparaitre comme la pièce rapportée de la famille Trump, une fille que Trump connaissait à peine jusqu'à récemment, quand elle a été invitée à participer à la campagne de son père et a reçu un appartement dans un immeuble Trump dans l'East Side de New York pour son diplôme de l'université de Pennsylvanie.

 “Naturellement, comme vous êtes son enfant, vous voulez pouvoir connaitre mieux votre père aussi" dit Marla. "Si son père arrive là (à la Maison Blanche), je vais m'assurer qu'elle est vraiment préparée aux problèmes qui sont importants pour elle et qui ont été importants pour moi comme maman quand je l'élevais, qu'elle aura un rôle pour défendre ces choses.” En personne, Marla est une femme gaie et chaleureuse, qui a tendance à vous toucher maternellement et qui utilise beaucoup le mot ''honey''. Elle a 52 ans mais ressemble toujours à un croisement entre Sharon Tate et Farrah Fawcett, le teint radieux, les cheveux blonds doucement ondulés. Elle explique qu'elle les coiffe en les nattant et en les éplinglant sur la tête quand ils sèchent naturellement, qu'elle ne sèche au séchoir que sa frange. Quand je lui dis qu'elle ressemble à Sharon Tate, elle croise brusquement ses bras et dit que cela la fait frissonner parce que "elle se souvient d'un cauchemar récurent'' qu'elle faisait enfant. Charles Manson s'échappait de prison et venait l'assassiner.  “Espérons qu'il ne sera pas relaché, parce que maintenant je suis célèbre. C'est étrange, n'est-ce pas ? Enfant, avant d'être célèbre, je faisais des cauchemars, puis je suis devenue célèbre et c'est comme si maintenant il peut vraiment me trouver !

C'est une fan de vie saine: elle évite le sucre, les produits laitiers et le gluten (même si elle ne souffre pas d'intolérance pathologique au gluten) et  ne mange que rarement de la viande. Elle s'entoure de professeurs de yoga, de conseillers spirituels et même d'un botaniste. Elle a rendez-vous pour diner mercredi soir avec quelqu'un qui, dit-elle, est un scientifique qui a mis au point un régime pour lutter contre le cancer. Elle porte un collier où pend un aigle en or qui a été fait par une amie, une femme qui s'appelle Rainbeau Mars, auteur du livre Pratique du yoga sacré. La publiciste me confie que Marla est "très aigle". Elle se consacre si intensément à être positive qu'elle refuse même de juger les racistes ou les criminels. Elle explique que juger est un cercle vicieux qui ne produit rien de bon pour le monde. “Si je juge sans cesse les gens qui sont différents, aussi horribles et méchants qu'ils semblent être, comment pourrais-je demander à ne pas être jugée en retour sur des choses qu'ils ne comprennent pas en moi même ? Regardez à quel point j'ai été jugée pour être l'autre femme' dans un mariage !

Elle voit son passé de maitresse de Trump comme un karma, pour avoir jugé les gens adultères quand elle était une petite Baptiste dans le Sud des Etats-Unis. C'est pour ainsi dire une 'karma-extrémiste', quelqu'un qui pense que les enfants affamés pourraient traverser un cycle de réincarnation, et qu'ils souffrent d'un mauvais karma pour expier leurs péchés dans une vie passée.  “Je m'aperçois que de plus en plus de mères de mes amis ont des cancers graves, et souvent, elles meurent'' dit-elle,"et elles étaient des bébés à l'époque de la bombe sur Hiroshima. Et nous ne pouvons pas croire que ce que nous avons fait là bas n'a pas eu de conséquences pour nous tous, je veux dire, c'est juste la nature. Le vent souffle. Nous ne pouvons pas faire une chose de l'autre côté du monde sans que cela nous affecte ici. L'effet papillon.” Tiffany, confie Marla, “a quatre maisons astrologiques en scorpion, mais elle est du signe de la balance''. Marla, elle, est scorpion. Sa publiciste remarque qu'elle ne ressemble pas à un scorpion. “Tout le monde me dit ça" répond Marla. "J'ai travaillé sur mon côté scorpion. Je l'ai pour ainsi dire apprivoisé. Je devrais le réveiller, je pense, si un jour je sors à nouveau avec quelqu'un. Les scorpions, vous savez ? J'ai tout mis dans ma fille et mon travail, plus que dans, vous savez, les hommes.” 

Marla ne s'est pas remariée après la rupture avec Trump en1997, après quatre ans vécus en tant que mari et femme légitimes et un nombre inconnu d'années en tant qu'amants. Comme Ivana, Marla n'a jamais rien dit de négatif sur Trump en public. En une occasion, elle l'a presque fait. En 1999, quand Trump s'interrogeait sur une éventuelle candidature à la présidentielle, Marla aurait confié au journal anglais Telegraph, S'il pense vraiment sérieusement à devenir président et s'il se présente aux élections générales l'an prochain, je ne resterai pas silencieuse...Je pense que mon devoir en tant que citoyenne américaine est de dire aux gens qui il est vraiment”.

Ce mercredi, quand je l'ai interrogée sur cette citation, Marla a dit ne pas s'en souvenir et pense que la citation pourrait avoir été "fabriquée". Marla n'a pas confirmé avoir signé un engagement à ne jamais parler de Trump, comme l'a fait Ivana, et comme la plupart des personnes de l'entourage de Trump le font. Elle maintient que sa réticence à dire du mal de lui, en le nommant, tient à sa propre spiritualité, à son sens des responsabilités envers leur fille, et à rien d'autre (Trump se serait vengé du commentaire de Marla en ne payant plus la pension alimentaire.) “Je ne suis pas payée pour ne pas dire de mal de lui' dit-elle. Mais elle a ajouté qu'elle ne serait pas autorisée à parler de ce qu'elle n'était pas autorisée à dire, de toute façon. Elle dit avoir des entretiens "rares" avec Trump, où elle lui dit ce qu'elle pense de sa campagne "quand j'en ressens le besoin... Nous maintenons un dialogue ouvert'.

Ce qu'elle pense peut être deviné dans de vagues références apparemment sans rapport sur les candidats et les questions politiques. "J'ai toujours été plus libérale" dit-elle "et je crois aux droits des gays et des lesbiennes, et je pense que tout le monde sur cette planète a le droit de choisir.  Donc, je trouve que ce n'est pas très productif de ma part d'aller juger les choix d'une autre personne. Je trouve que c'est important pour nous tous de parler de ce qui est important pour nous. Je pense...je les ai même vus conseiller à Hillary aujourd'hui de ne pas attaquer, comme certains autres candidats le font, qu'elle devrait vraiment s'appuyer sur ses propres points forts, et je prends assez ça au sérieux. C'est  juste qu'il y a des sujets qui m'importent depuis que je suis née, qui peuvent être un peu différents de ceux que nous voyons...comment pourrais-je exprimer cela ?' Elle marque une pause. "Nous voyons certains sujets arriver sur le devant de la scène, ça, c'est sûr. Hum...Je pense juste que nous devons avoir un dialogue positif et de la compréhension". C'est le genre de jeu que Marla va devoir jouer si elle continue à utiliser l'attention que Trump lui permet d'avoir, pour présenter ce qu'elle voit comme son vrai moi, et elle le sait. "Comment puis-je utiliser cette étiquette, pour ainsi dire cette opportunité, pour le bien collectif ?" demande-t-elle. "C'est la question'.

“Il faudrait qu'elle épouse quelqu'un de plus célèbre" plaisante sa publiciste. “Brad Pitt est libre !

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