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En quinze ans, les Clinton passés de "fauchés" à multimillionnaires : la meilleure des solutions pour acheter la démocratie américaine ?
©REUTERS/Adrees Latif

Bonnes feuilles

Les candidats à l'élection présidentielle américaine vont dépenser trois milliards de dollars pour conquérir la Maison-Blanche. L’argent est devenu tellement déterminant qu’à la Chambre des représentants ou au Sénat, tous les élus sont engagés dans une course effrénée aux dollars. Parce qu’il existe une règle cardinale aux États-Unis : le candidat qui dépense le plus remporte l’élection. Mais d’où vient cet argent ? La démocratie américaine est-elle à vendre ? Extrait de "Washington : Comment l'argent pourrit la démocratie américaine", de Guillaume Debré, aux éditions Fayard 1/2

Guillaume Debré

Guillaume Debré

Grand Reporter, Guillaume Debré a passé seize années aux États-Unis comme journaliste à CNN puis comme correspondant de TF1 à Washington. Il a tiré de cette expérience deux livres remarqués sur la présidence de Barack Obama (Obama, les secrets d’une victoire, Fayard, 2008 et Obama face au pouvoir, Fayard, 2012).

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Si étonnant que cela puisse paraître, les Clinton sont aujourd’hui multimillionnaires. Leur fortune est estimée à plus de 110 millions de dollars. Une belle somme quand on sait que Bill et Hillary viennent de milieux modestes et qu’ils ont passé leur vie à faire de la politique.

En 2001, les Clinton étaient pourtant presque ruinés. Voici ce que l’ancienne première dame affirmait lors d’une interview télévisée en juin 2014 : « Vous ne vous en souvenez pas, mais quand nous avons quitté la Maison Blanche, non seulement nous étions fauchés, mais nous avions également beaucoup de dettes… Nous n’avions plus d’argent et ça a été difficile pour nous de rembourser nos emprunts immobiliers et de payer les études de Chelsea. C’était très dur. »

Bien sûr, cette déclaration doit être remise dans son contexte : celui d’une campagne présidentielle au cours de laquelle la candidate tente de montrer qu’elle est proche des gens et qu’elle connaît leurs problèmes. Si seulement !

Certes, après l’affaire Lewinsky et les déboires politico-sexuels de Bill, le couple a dû débourser plusieurs millions de dollars en frais d’avocat pour éviter la destitution du président. Et, comme beaucoup d’Américains, les Clinton se sont aussi endettés pour acheter leur(s) maison(s). Cependant, le prix et la taille de leurs deux demeures n’avaient rien d’ordinaire. La première, 520 mètres carrés au nord de New York, leur a coûté 1,7 million de dollars. L’autre, située dans un quartier chic de Washington, valait 2,8 millions de dollars. Leur situation était donc loin d’être aussi dramatique que Hillary veut le faire croire aujourd’hui. Mais là n’est pas la question.

L’essentiel est que leur situation financière s’est, depuis, considérablement améliorée –  et c’est un euphémisme ! En quinze ans, les Clinton sont passés de « fauchés » à multimillionnaires.

D’après leurs déclarations d’impôts, la fortune personnelle de Hillary est estimée à 30 millions de dollars, et celle de Bill à quelque 80 millions. En quinze ans, les Clinton ont amassé un revenu cumulé estimé à plus de 230 millions de dollars. Un salaire digne des patrons de  Wall Street !

Ni l’un ni l’autre n’a pourtant été nommé P-DG. Aucun des deux ne s’est lancé dans la finance ni n’a fait fortune en Bourse. Depuis qu’ils ont quitté la Maison Blanche en 2001, Hillary a été sénatrice de l’État de New York, puis secrétaire d’État, et Bill a créé une fondation internationale, The Clinton Foundation, qui, selon la loi fédérale américaine, n’a pas le droit de faire des profits. Des fonctions qui ne pouvaient pas faire d’eux des gens richissimes.

Comment ont-­ils fait ? Ils ont tout simplement monnayé leur notoriété politique. Devenus des célébrités planétaires, les Clinton se sont fait payer pour donner des conférences. Beaucoup de conférences. Et, surtout, très bien rémunérées.

Extrait de "Washington : Comment l'argent pourrit la démocratie américaine", de Guillaume Debré, publié aux éditions Fayard.Pour acheter ce livre, cliquez ici

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