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Cachez ces terroristes que nous ne saurions voir ! Et ceux qui les applaudissent, on va aussi les cacher ?
©Reuters

Circulez, il n’y a rien à voir…

De partout, il nous est dit que les assassins doivent rester dans la pénombre de l’anonymat. Un pathétique et pitoyable débat.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Plusieurs médias - Le Monde en tête - ont décidé de ne plus publier les photos et les identités des tueurs islamiques qui se promènent sur notre territoire. Des hommes politiques et des penseurs les approuvent. D’autres au contraire s’interrogent sur l’opportunité d’une telle mesure. Ainsi va la France qui s’ébroue joyeusement dans la médiocrité la plus plate. 

La maison brûle et on s’interroge pour savoir s’il faut ou non identifier les incendiaires. Le sang coule à Paris, Nice, Saint-Etienne-de-Rouvray, et on envisage de faire silence sur ceux qui massacrent et égorgent. Peu de temps avant la chute de Byzance, les sages et les prêtres de la capitale de l’Orient chrétien discutaient du sexe des anges, alors que les troupes musulmanes campaient au pied des murailles de la ville. 

Nombreux sont ceux qui pensent que cette omerta réclamée sur l’identité des assassins a pour but d’effacer des prénoms comme Ahmed, Mohamed, Sofiane, dont chacun sait combien ils sont stigmatisants. Ils se trompent. Les médias qui ont ainsi fait vœu de chasteté invoquent leur désir de ne pas participer à la "starisation" et à "l’héroïsation" des tueurs. Genre, on ne va pas leur faire de la pub… Mais ces journaux ont-ils réfléchi à ce que le mot publicité veut dire ?

Ils savent quand même qu’elle est là pour inciter à consommer, à acheter. Pourquoi n’y a-t-il pas une ligne chez eux, pour parler de ceux qui achètent et consomment du Merah, du Coulibaly et tant d’autres produits estampillés "made in Islam" ? Pourquoi ne parlent-ils pas des manifestations de joie qui accompagnent ici et là (on ne nommera pas les noms des quartiers pour ne pas les "stariser") les attentats terroristes ? Pourquoi ne dit-on pas un mot de la standing ovation qui a accueilli l’arrivée à la Santé de Salah Abdeslam ? 

Mais que se passe-t-il dans la tête de gens que le spectacle de dizaines de victimes à Nice ou au Bataclan plonge dans l’extase ? Qu’ont-ils à la place du cœur pour se réjouir du sang (certainement impur) qui coule dans nos rues ? Le seul et véritable problème posé à la France, c’est la haine qui les anime et qui leur tient lieu de pensée. Mais que faire d’eux, contre eux ? Les nommer, les désigner. Dire sans arrêt que leurs problèmes existentiels sur lesquels s’attendrissent un certain nombre d’imbéciles importants dans les médias et dans la sphère politique ne sont que vomissures et puanteurs d’égouts. 

Evidemment qu’on ne peut ni les châtier, ni les emprisonner. D’une part, ils sont trop nombreux : nos prisons n’y suffiraient pas. D’autre part, aucune loi n’interdit à un barbare de sauter de joie à la vue de cadavres décapités. C’est ainsi. Au lendemain de l’égorgement du père Jacques Hamel, le FLNC a posté une vidéo avec des hommes cagoulés et lourdement armés. Le message s’adressait aux "islamiques radicaux" qu’on prévenait que s’ils venaient en Corse, ils s’attireraient "une réponse déterminée" et "sans états d’âmes". Mais il paraît que ce n’est pas bien …

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