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Un trou d’air… relatif : Alain Juppé se maintient à 52% des intentions de vote chez les sympathisants Républicains certains d’aller voter
©Reuters

Info Atlantico

Des résultats qui laissent l'idée d'un scénario où les deux candidats seraient presque autant légitimes l'un que l'autre. Une forte participation des sympathisants de gauche, du centre et du FN ferait pencher la balance en faveur du maire de Bordeaux, selon un sondage exclusif pour Atlantico.

Philippe Bilger

Philippe Bilger

Philippe Bilger est président de l'Institut de la parole. Il a exercé pendant plus de vingt ans la fonction d'avocat général à la Cour d'assises de Paris, et est aujourd'hui magistrat honoraire. Il a été amené à requérir dans des grandes affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire et politique (Le Pen, Duverger-Pétain, René Bousquet, Bob Denard, le gang des Barbares, Hélène Castel, etc.), mais aussi dans les grands scandales financiers des années 1990 (affaire Carrefour du développement, Pasqua). Il est l'auteur de La France en miettes (éditions Fayard), Ordre et Désordre (éditions Le Passeur, 2015). En 2017, il a publié La parole, rien qu'elle et Moi, Emmanuel Macron, je me dis que..., tous les deux aux Editions Le Cerf.

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Atlantico : Quels enseignements peut-on tirer de ce sondage ?

Jérôme Fourquet : On observe une stabilité auprès de l'ensemble du corps électoral potentiel de la primaire, c'est-à-dire ceux qui déclarent être tout à fait certain d'y participer. Ces derniers représentent d'ailleurs près de 10% de la population, ce qui est élevé.

Leurs choix, à ce stade n'a pas beaucoup bougé depuis la dernière enquête d'il y a un mois puisque nous avons toujours Alain Juppé en tête avec 35% des intentions de vote, suivi de Nicolas Sarkozy en deuxième place avec 28% (+1), Bruno Le Maire et François Fillon étant au coude à coude avec respectivement 13% et 11%. 

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Si ces résultats donnent l'idée d'une stabilisation, quand on regarde dans le détail, on s'aperçoit qu'il y a un mouvement auprès des électeurs "primaristes" de droite, sur lesquels les sarkozystes comptent beaucoup. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy étaient au coude-à-coude, avec un mouvement de baisse de l'ancien président continu depuis 2015, en passant de 50% à 34%. Ni la sortie de son livre ni la victoire des régionales n'avaient enrayé ce mouvement. Mais l'écart s'est considérablement réduit pour finir par disparaître avec cette enquête. Nicolas Sarkozy reprend 5 points depuis le mois dernier, Alain Juppé reste stable, Bruno Le Maire et François Fillon perdent quant à eux deux points. Nicolas Sarkozy repasse devant le maire de Bordeaux et inverse la tendance baissière. Cette avance n'est pas encore massive mais elle est là.

On peut l'expliquer par le contexte actuel, avec un climat social tendu, et une menace terroriste toujours présente. Il y a dans ce contexte une prime à l'autorité et à la fermeté. Dans un autre sondage pour Atlantico, Fait éclairant, Nicolas Sarkozy était d'ailleurs nettement préféré à Alain Juppé sur sa capacité à incarner une certaine forme d'autorité.

Doit-on voir dans ces nouvelles tendances la perspective d'un "scénario noir", où les deux candidats du second tour auraient des scores tellement proches qu'il pourrait y avoir matière à les contester ?

Les résultats de l'enquête sur le second tour de la primaire montrent là encore une grande stabilité avec Bruno Le Maire et François Fillon très proches l'un de l'autre, et Nicolas Sarkozy et Alain Juppé devant eux. Il n'y a pas de scénario de montée de l'un des deux outsiders. Et si cela devait arriver, il y a de fortes chances de croire que ce sera le résultat du décrochement de l'un des deux, et non de la chute de Nicolas Sarkozy ou d'Alain Juppé. Le scénario à la Montebourg en 2011, avec un troisième homme, ne se profile pas.

Cette campagne, qui peine à intéresser les électeurs de droite se polarise donc sur ce duel Juppé-Sarkozy. Au second tour, s'il y a un vrai écart entre ceux qui disent vouloir se déplacer (avec 60% pour Alain Juppé et 40% pour Nicolas Sarkozy), chez les républicains sûrs d'y aller ce résultat se resserre nettement avec respectivement 52% et 48%, un vrai mouchoir de poche. 

De deux choses l'une, soit les sarkozystes ont raison et le corps électoral sera chimiquement pur, composé de sympathisants de droite, ce qui donnerait corps au scénario noir que vous décrivez, avec un clash comme la droite l'a connu entre Coppé et Fillon. Soit ceux qui disent qu'ils iront voter iront vraiment, sympathisants de gauche, du FN et du centre compris, et il y aura une avance nette pour Alain Juppé.

Plusieurs sondages et enquêtes ont donné l'idée que le maire de Bordeaux amorçait une chute dans les sondages... Est-ce que cela se confirme ?

Cette enquête jouit d'un échantillon robuste avec un millier de personnes sûres d'aller voter à la primaire. On ne peut pas dire qu'alain Juppé baisse dans les sondages, et encore moins qu'il s'agit d'une tendance durable. Il y a une sur-interprétation de la part des médias au moindre mouvement sondagier, car il faut raconter une histoire. A la veille du tour de France, il faut parler d'échappée, d'ascensions... Il faut savoir raison garder. Sur les différentes mesures que nous avons faites depuis novembre dernier, ce qui est frappant c'est justement la grande stabilité des scores dans les sondages. Au global, il n'y a pas d'échappée de François Fillon ou de Bruno Le Maire, ni d'Alain Juppé ou de Nicolas Sarkozy. La campagne n'a pas encore commencée, et la droite est dans l'opposition. Ce n'est pas anormal à ce stade qu'il y ait une telle inertie, il est plus difficile de se faire entendre que lorsque l'on est au gouvernement.

publié par Atlantico

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