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Une île artificielle au service des territoires palestiniens, c'est bel et bien le projet sur lequel planche Israël depuis quelques années
©Ministre des transports israélien

Espoir

Avec entre autres un aéroport, un port maritime et des appartements, cette île serait d'une grande utilité pour les Palestiniens.

Le projet est dans les têtes depuis quelques années. Déjà en 2011, le sujet avait été évoqué par l'ex-ministre israéliens des Transports, Yisrael Katz, aujourd'hui ministre du Renseignement, sur les ondes de la radio de l'armée. Mais depuis quelques jours, la rumeur reprend de l'ampleur. D'après le Daily Mail, ce projet serait actuellement débattu par les principaux ministres du gouvernement israélien.

Relier Gaza au reste du monde en garantissant la sécurité

Vaste de 6km², cette île serait reliée à la bande Gaza par un pont à deux voies de près de cinq kilomètres de long, strictement contrôlé par les autorités israéliennes. Sur l'île, seraient construits un aéroport, un port maritime, des appartements, des hôtels ainsi qu'une unité de dessalement de l'eau de mer, le tout pour un coût total de cinq milliards de dollars, soit 4,4 milliards d'euros. L'île, de statut international, serait alors gérée par les autorités palestiniennes et la communauté internationale, et serait protégée par des troupes internationales.

Des aménagements bienvenus, alors que le territoire palestinien est surpeuplé (1,8 millions d'habitants), que le port de Gaza n'est pas assez large pour accueillir des bateaux de containers, et que selon l'Onu, les quelques 800 camions qui alimentent chaque jour Gaza en nourriture et vivres ne suffisent pas à combler les besoins de la population locale. Une fois leur construction achevée, ces infrastructures permettraient d'assurer l'indépendance économique des territoires palestiniens. Ses habitants seraient libres de voyager, et le commerce international facilité. La sécurité serait néanmoins préservée, puisque tout le transit hors et dans l'île se ferait par un pont unique, contrôlée par des checkpoints. Bref, tout le monde y gagne.

Une équation politique compliquée

Si le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'a "pas encore pris de décision" selon un responsable interrogé par le Washington Post, Yisrael Katz semble déterminé et a assuré qu'il s'agissait d'un projet sérieux, arguant même que des investisseurs chinois et saoudiens seraient prêts à collaborer dans la construction de l'île. Le mystère demeure cependant, puisqu'aucun nom n'a été donné.

"On peut le faire, ce n'est pas un fantasme", assure Itamar Yaar, ancien directeur adjoint du Conseil de sécurité national israélien.

L'idée répond à l'objectif israélien de permettre à Gaza de s'ouvrir économiquement tout en garantissant la sécurité de l'Etat hébreu. Israël a essayé de nombreuses fois d'ouvrir plus de routes d'acheminement de vivres vers Gaza, mais "les Palestiniens ont rejeté nos propositions à chaque fois—ils ont dit que c'était tout ou rien", explique Yaar. "Pour eux, la seule manière d'accepter des marchandises à Gaza serait directement dans un port sans contrôles de sécrurité."

"Avec un aéroport et un port maritime, le siège de Gaza finirait, les gens pourraient voyager, on pourrait importer et exporter des biens de l'étranger. […] Si vous parliez aux gens dans la rue tout de suite, je suis sûr qu'ils seraient d'accord et heureux", explique Mokhamir Abu Sa'da, professeur de l'Université al-Azhar de Gaza. "Après dix ans de blocus et trois guerres et des difficultés quotidiennes, les gens veulent de l'espoir."

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