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Pourquoi le football européen est au bord de la ruine
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Le mercato hivernal a fermé ses portes cette semaine. Partout en Europe, peu de dépenses. A croire que les clubs de foot deviendraient raisonnables trois ans avant la mise en place du "fair play financier" cher à Michel Platini qui vise à équilibrer leurs comptes...

Jérôme Jessel

Jérôme Jessel

Jérôme Jessel est journaliste et écrivain.

Il est l’auteur du best seller "La face cachée du foot business" (Flammarion)

Il termine avec Bruno Godard "La décennie décadente des Bleus" relatant les scandales qui ont secoué l’équipe de France de 2002 à 2012.

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Le football européen est en danger. Il est même au bord de la ruine. La source de millions d’euros qui irrigue le monde du ballon rond va bientôt se tarir entraînant l’éclatement de la bulle financière du monde du foot. Les chiffres sont éloquents : les 732 clubs européens de première division affichent une dette globale de près de 15 milliards d’euros. Les Championnats anglais et espagnols-les deux plus populaires et spectaculaires- cumulent près des deux tiers de cette dette colossale.

Manchester United, longtemps considéré comme le club le plus prospère du monde, aurait ainsi perdu son triple A si des agences de notation sévissaient dans le monde du football. Avec près de 900 millions de pertes, Manchester United, propriété des frères Glaser depuis 2006, ne pourra pas survivre à cette agonie financière. Le FC Barcelone de Messi ou le Real Madrid de Ronaldo ne sont pas en meilleure forme avec des dettes respectivement de 400 millions et 350 millions d’euros. Certains clubs comme Valence se sont gravement endettés (500 millions d’euros) uniquement pour payer les salaires des joueurs. Un poste qui peut atteindre parfois 120% du chiffre d’affaires des clubs !

2015 : on remet les comptes à zéro

Une pure folie rendue possible grâce à l’absence de tout contrôle sur la comptabilité des clubs. Des clubs, qui à l’image de la Grèce peuvent maquiller leurs vrais comptes grâce à de jolis tours de passe-passe comptables. Comme celui, qui autorise à présenter les joueurs comme des actifs financiers, gonflant ainsi artificiellement le bilan des clubs présenté aux banques. C’est à se tordre de rire ! Qui peut sérieusement imaginer qu’André-Pierre Gignac , acheté par l’OM 18 millions d’euros à Toulouse en 2010, vaut encore trois francs six sous alors qu’il ne touche plus un caramel avec l’OM ?

Michel Platini, le président de L’UEFA, promet depuis sa prise de fonction, en 2007, un fair-play financier. Une instance de régulation calquée sur la DNCG française, direction nationale de contrôle de Gestion, censée jouer les gendarmes financiers. Cette réforme pourrait être opérationnelle en 2015. L’ancien capitaine des Bleus était tout de même plus vif quand il s’agissait de tirer les coups-francs en feuille morte.

En France, la saignée est certes moins importante que chez ses voisins européens, mais les clubs de Ligue 1, présentent un déficit cumulé de 130 millions d’euros dont 20 millions pour l’OM et 40 millions pour le PSG. Comme quoi, la présence de la DNCG, n’est pas la recette miracle pour une gestion profitable dans le business du football.

Les Qataris : entre business et diplomatie

Alors que vient faire QSI (Qatar Sport Investment) dans cette galère ? Le fond d’investissement qatari qui vient de faire main basse sur le PSG promet un déluge de stars et de millions sur Paris. A l’époque, Michel Platini, avait timidement montré les dents, en regrettant que l’argent massif des pétrodollars crée de vraies distorsions de concurrence.

Une chose est certaine, QSI dont les fonds semblent inépuisables ne gagnera jamais d’argent à Paris. QSI semble beaucoup plus intéressé par la politique et à la diplomatie. Ils l’ont d’ailleurs prouvé. Ils viennent d’embaucher à prix d’or le fils de Michel Platini comme directeur juridique.

Avant d’être un vrai business, le football est avant tout une affaire de famille.

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