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La CGT crache aussi sur les tombes…
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Les bas-fonds

Le syndicat de M. Martinez est composé de forts en gueule. Et quand ils gueulent, ça donne envie de vomir.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La presse et les sondages énumèrent depuis des semaines les raisons qu'on pourrait avoir de ne pas aimer la CGT. Elle bloque les raffineries et les trains. Elle manifeste accompagnée de casseurs violents, alors que son service d'ordre (connu pour sa brutale efficacité) aurait vite fait de les ramener à la raison. Elle abîme par ses opérations coups de poing l'image de la France en la salissant avec des grosses tâches.

Mais la CGT peut aussi faire dans le dégueulasse. C'est ce qui s'est passé ce week-end à Millau dans l'Aveyron. Une cérémonie y était organisée pour honorer les Juifs de la région partis sans billet de retour pour Auschwitz. Et pour rajouter des noms sur une plaque qui en contient déjà beaucoup. Bernard Cazeneuve était présent. A quelques dizaines de mètres de là une trentaine de militants du syndicat épaulés par l'extrême gauche locale s'étaient rassemblés.

Des enfants des écoles chantèrent Nuit et Brouillard de Jean Ferrat. Les sirènes des cégétistes hurlèrent avec en fond les quolibets des manifestants. Les écoliers psalmodièrent un par un les noms des déportés disparus : il y avait des enfants parmi eux. Les sirènes et les hurlements redoublèrent d'intensité.

Un des organisateurs de la cérémonie s'approcha d'eux et leur fit remarquer qu'on célébrait la mémoire de Juifs assassinés et qu'un peu de silence s'imposait. On ricana. Il leur dit qu'en couvrant de leurs bruits la chanson de Jean Ferrat, une icône de la mémoire communiste, c'est leur propre mémoire qu'ils piétinaient. On lui conseilla d'aller se faire f… 

Cazeneuve prit la parole hors de lui : "Jamais je n'aurais imaginé que dans notre pays, les noms qui ont été prononcés soient couverts par les sirènes, les quolibets et les slogans. Je n'accepterai jamais les quolibets et les sirènes qui ont couvert la voix des enfants. L'indignation et la colère sont les deux sentiments que j'ai à cet instant." Parfois, un ministre en colère peut trouver des mots justes et vrais.

Mais les militants de la CGT n'étaient pas de nature à se laisser impressionner par si peu. Car le cégétiste est un homme viril et couillu. Qu'est-ce qu'il en a à branler d'Auschwitz ? Qu'est-ce qu'il en a à f… des enfants juifs assassinés ? Et puis les manifestants se sont plutôt bien tenus. Contrairement aux cégétistes d'Air France il y a quelques années, ils n'ont pas fait le geste de la quenelle. Et ils n'ont pas chanté non plus Shoananas, œuvre impérissable de Dieudonné.

Alors pourquoi on irait les faire ch… ? D'ailleurs, en effet, on ne les a pas vraiment fait ch… Les scènes écœurantes de Millau ne sont pas parvenues jusqu'aux oreilles des journalistes de la presse nationale. Pour en trouver un écho il faut lire la Dépêche du Midi ou le Journal de Millau. Philippe Martinez peut continuer à dormir tranquille. Voici quand même pour lui la liste des noms que ses militants ont étouffés sous leurs beuglements : Nathan Bluemstein 15 ans. Ruth Mauss 17 ans. Jacqueline et Georgette Muller 13 et 15 ans. René Olszer 8 ans. Maurice Strykauwsky 17 ans. Pauline Tenenhole 18 ans. Mariette et Jules Wajnbaun 14 et 12 ans. Allez M. Martinez essayez de répéter après moi les prénoms : Jacqueline, Georgette, René, Mariette, Jules….

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