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Mélenchon, Hollande, Martinez, Mailly : les pourcentages qui tuent…
©Pascal Rossignol / Reuters

Les urnes ou le fusil ?

Le chef du Parti de Gauche est en grande, très grande forme. Et avec fougue, il met en musique sa devise : "je gueule donc je suis !"

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Cher camarade Mélenchon,

Ta voix était nécessaire. Et il fallait qu'elle soit assez forte pour couvrir le bruit des sirènes des voitures de police et celui des grenades lacrymogènes. Assez forte pour être entendue par les victimes d'une répression policière sauvage et barbare. Assez forte pour réconforter les blessés ensanglantés qui jonchent les pavés de nos villes. Assez forte pour que le peuple, galvanisé par elle, parte à l'assaut du pouvoir.

Oui, camarade, tu as été à la hauteur. Tu as dit ce qu'il fallait à l'émission "Des paroles et des actes". Oui tu as dénoncé la contre-révolution en marche ! Oui, tu as osé dire que "40 personnes" (Hollande et sa clique ? Les patrons du CAC40 ?) bloquaient la France ! Oui, lucide et visionnaire, tu as, sans tergiverser, constaté que le pouvoir était à ramasser ! Oui, tu as fièrement annoncé que pour en finir avec les larbins des patrons, tu faisais don de ta personne au prolétariat révolté.

Merci camarade. Je note cependant que l'insurrection que tu appelles de tes vœux doit être, dis-tu, "citoyenne". Et que c'est par les urnes qu'elle doit s'exprimer. Là, tu fais preuve d'une modération qui m'attriste. Sans doute n'es-tu pas débarrassé des miasmes contractés à l'époque où tu frayais encore avec les sociaux-traitres. Comprends bien, camarade Mélenchon, le peuple, dont la colère est immense, ne pourrait accepter que les 40 qui nous oppriment quittent comme ça, tranquilles et peinards, le pouvoir.

Souviens-toi, camarade, de ce que disait le grand Mao : "Le pouvoir est au bout du fusil". Et la place des Hollande, Valls, Cazeneuve, Sapin, Le Foll, El Khomri etc, est au bout d'une corde. La révolution, pour rester chimiquement pure, se doit d'être violente. Seul le sang peut laver la souillure d'un quinquennat qui – le peuple te le demande – ne doit pas aller jusqu'à son terme. Je m'en voudrais cependant de terminer cette lettre sur une note que tu pourrais trouver critique.

L'autre jour, sur France Culture, tu as été grand. Flamboyant. Prométhéen. Un mélange de Robespierre et de Jaurès. Tu as lancé à la larve élyséenne : "mais qui êtes-vous François Hollande pour parler sur ce ton à la CGT et à FO, pour traiter par le mépris Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly ?". Des mots justes. En effet, qui est François Hollande ? Rien ou presque. Un monsieur 16% : le nombre de Français qui le soutiennent encore.

Mais influencé certainement pas mon mauvais esprit, je n'ai pu m'empêcher de m'intéresser à d'autres chiffres. En France, seulement 7% des salariés sont syndiqués. Une misère que se partagent 7 à 8 syndicats, y compris les traîtres de la CFDT. Ce qui donne, approximativement, 2 ou 3% pour la CGT, et beaucoup moins pour FO.

Au vu de ces chiffres, dis-moi camarade Mélenchon, qui sont Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly ? Et toi, tu es qui ? Monsieur 9 ou 10% selon les sondages. Alors camarade Mélenchon, tu sais quoi ? Marche à l'ombre et casse-toi ! Avec les autres, les Hollande, Martinez, Mailly. Sur tes affiches figure le slogan "qu'ils s'en aillent tous !". Pourquoi pas. Mais toi avec.

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