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Philippe Martinez, le patron de la CGT, sur la même longueur d’ondes que le secrétaire général de la CGT-Pétrole, annonce la grève dans les raffineries du territoire…
Philippe Martinez, le patron de la CGT, sur la même longueur d’ondes que le secrétaire général de la CGT-Pétrole, annonce la grève dans les raffineries du territoire…
©Reuters

Les contraires s'attirent

La CGT joue un drôle de jeu. Après l’affiche insultante sur la police, elle bloque les raffineries du territoire. Comment cela peut-il se terminer ? Marine Le Pen, dans le contexte actuel, doit boire du petit lait.

Gilles Gaetner

Gilles Gaetner

Journaliste à l’Express pendant 25 ans, après être passé par Les Echos et Le Point, Gilles Gaetner est un spécialiste des affaires politico-financières. Il a consacré un ouvrage remarqué au président de la République, Les 100 jours de Macron (Fauves –Editions). Il est également l’auteur d’une quinzaine de livres parmi lesquels L’Argent facile, dictionnaire de la corruption en France (Stock), Le roman d’un séducteur, les secrets de Roland Dumas (Jean-Claude Lattès), La République des imposteurs (L’Archipel), Pilleurs d’Afrique (Editions du Cerf).

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La CGT est-elle en train de devenir l’alliée objective du Front national ? Est-elle en train de pousser un peu plus le parti de Marine Le Pen vers le pouvoir ? En tout cas depuis quelques semaines, l’organisation de Philippe Martinez est en train de se transformer en pâtre du désordre. Il y a peu, c’était l’affiche insultante pour la police, dans le droit fil de ce que pensent certains casseurs de ces derniers jours. Voilà qu’aujourd’hui, le patron de la CGT, sur la même longueur d’ondes que le secrétaire général de la CGT-Pétrole, annonce la grève dans les raffineries du territoire…

Depuis ce dimanche 22 mai, un gros quart du pays est privé d’essence. Jusqu’à quand ? C’est simple. Jusqu’à ce que la loi El Khomri soit retirée de la discussion à l’Assemblée nationale. Une revendication que le Premier ministre, pas plus que François Hollande, ne peut accepter. Ou alors c’en serait définitivement terminé de la crédibilité de l’exécutif. A moins que ce ne soit déjà fait. Il suffit de jeter un coup d’œil sur le score du Parti socialiste lors de l’élection législative partielle de ce dimanche dans les Alpes-Maritimes : le PS n’a recueilli que 6,5% des suffrages. Certes, le département des Alpes-Maritimes n’a jamais été une terre de gauche, encore qu’en 1981, dans la liesse de la victoire de François Mitterrand, elle avait quelques députés socialistes comme l’écrivain Max Gallo. Les temps ont bien changé. Même du côté de la CGT et du PC.

Qu’il est loin le temps où Maurice Thorez, le secrétaire général du Parti communiste déclarait, le 11 juin 1936, quatre jours après les accords de Matignon, dans une formule restée célèbre : "Il faut savoir terminer une grève". Qu’il est loin – c’était en 1968  le temps où la CGT, très hostile au départ au mouvement des étudiants contestataires, se montrait résolument pour l’ordre, tout comme le grand frère communiste. Avant d’accepter de négocier avec le pouvoir en place, en l’espèce le Premier ministre Georges Pompidou. C’était aussi l’époque où la centrale ouvrière comptait parmi ses dirigeants Georges Séguy, qui savait mieux que quiconque que le désordre constituait le meilleur chemin vers des aventures politiques aussi incertaines que dangereuses, en tout cas guère prêtes à servir la cause ouvrière. Il y a 48 ans, la CGT comptait près de 2 millions d’adhérents. Et 4 millions en 1948. Aujourd’hui, elle en compte à peine 700 000. Elle a du mal à se faire entendre. Elle se trouve en concurrence avec FO. Elle doit montrer sa différence. Elle ne dispose que de peu d’armes purement stratégiques pour imposer au gouvernement un retrait définitif de la loi El Khomri. Au fil des jours, elle va contribuer à vouloir surfer sur un climat détestable qui met à bas un peu plus le gouvernement de Manuel Valls… Lequel se trouve en Israel et ne semble pas vouloir rentrer à Paris.

Quant aux Républicains, ils ne peuvent que déplorer l’état dans lequel se trouve le pays. Marine Le Pen, quant à elle, doit boire du petit lait, d’autant plus qu’en Autriche, le Parti de la Liberté (FPÖ) de Norbert Hofer, pour lequel elle affiche d’évidentes sympathies, était ce lundi matin aux portes de la présidence autrichienne. Quant au PS, il assiste, impuissant aux attaques de ses permanences. Tout comme l’ancien Premier secrétaire du Parti, aujourd’hui hôte de l’Elysée. Combien de temps cela peut-il durer ?

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