Les femmes améliorent les performances des entreprises (et c'est un homme qui le dit...)

Selon The Economist, « dans les décennies passées, les femmes ont plus contribué à la croissance du PIB mondial que les nouvelles technologies ou les économies émergentes comme la Chine ou l'Inde » [1].

Depuis une quinzaine d'années, plusieurs études, essentiellement américaines mais aussi espagnoles et françaises, ont été menées pour chiffrer l'impact du travail féminin sur les performances des entreprises. Les résultats sont plus que probants quant à la capacité des femmes à accroître la rentabilité économique et financière de celles-ci.

La performance financière est liée à la mixité des comités de direction, telle a été la conclusion des études menées, en 2004, 2007 et 2011, au sein des cinq cents premières entreprises mondiales, par l'ONG américaine Catalyst. Entre 1996 et 2000, la rentabilité des entreprises à la plus grande mixité était de 35% supérieure aux autres, ce chiffre grimpant jusqu'à 53% en 2007. Les autres mesures comptables de performance (ROA et ROS [2]) étaient également meilleures en cas de présence de femmes dans les états-majors.

Les études « Women Matter » réalisées par McKinsey à ma demande depuis 2007 ont fait la preuve que « plus de femmes aux commandes était un levier de performance pour les entreprises ». Et ce à plusieurs niveaux. Premièrement, sur le plan de l'organisation : « La corrélation entre excellence organisationnelle et présence des femmes dans les organes de direction nous a semblé frappante », déclarent les rapporteurs.

Deuxièmement, au niveau financier :« Les entreprises qui ont une plus grande proportion de femmes dans leurs comités de direction sont aussi celles qui sont les plus performantes financièrement », ont-ils conclu. Entre 2007 et 2009, la rentabilité opérationnelle annualisée des entreprises dont le comité exécutif est le plus féminisé est supérieure de 56% à celles dont le comité est entièrement masculin. Que ceux et celles qui souhaiteraient entrer dans le détail des mesures de la performance économique des entreprises à forte mixité étudient le tableau ci-après.

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Troisièmement, en terme d'image : « Selon une étude de la Commission européenne, la mise en œuvre de programmes de diversité a eu un impact positif sur la motivation des employés pour 58 % des entreprises qui en ont fait l'expérience et sur la satisfaction des clients pour 57% d'entre elles. Elles sont aussi 69% à évoquer une amélioration de leur image de marque. »

« Une majorité de dirigeants, 62% d'hommes et 90% de femmes, reconnaissent maintenant que la diversité de genre au top management contribue à la performance », concluent les auteurs du rapport de 2010. Alors qu'attendent-ils pour promouvoir plus de femmes aux instances dirigeantes ?! Selon Michel Ferrary, professeur de gestion des ressources humaines au Ceram (Centre d'enseignement et de recherche appliqués au management) et directeur de l'Observatoire de la féminisation des entreprises françaises, un taux d'encadrement féminin supérieur à 35% est le seuil au-delà duquel les entreprises voient leur chiffre d'affaires, leur rentabilité, leur productivité et la création d'emplois croître considérablement. Un tiers de femmes managers seulement... est-ce vraiment la mer à boire ?

Ferrary va encore plus loin en affirmant qu'« il existe une corrélation entre la rentabilité et le taux de féminisation : plus les femmes sont nombreuses parmi le personnel, plus le ratio résultat opérationnel/chiffre d'affaires est élevé. Cela n'est pas lié au niveau des salaires ± les rémunérations moyennes ne sont pas plus faibles dans les sociétés très féminines. On peut donc faire l'hypothèse que les femmes, à salaire égal, sont plus efficaces et plus productives [3] ». C'est un homme qui le dit...

[1] « The importance of sex », 12 avril 2006
[2] ROA : rentabilité sur actif ; ROS : taux de marge du résultat net
[3] « Où sont les femmes ? », lexpress.fr, 17 octobre 2007.

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Extraits deFemmes, si vous osiez : Le monde s'en porterait mieux, Robert Laffont (19 janvier 2012)