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Attentats de Bruxelles : qui s’en est félicité?
©Reuters

Histoire belge

Une polémique sur les attentats de Bruxelles fait rage en Belgique, totalement occultée par la presse française : des membres de la communauté musulmane ont-ils dansé de joie en apprenant la tragédie? Le débat en dit long sur les malentendus que la radicalisation salafiste instille dans les opinions publiques européennes.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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La presse française occulte le sujet

Impossible de trouver dans la presse française la moindre allusion à la polémique qui fait rage, et qui oblige pourtant le Premier Ministre belge, le grotesque Charles Michel, à prendre position. Les médias subventionnés ont préféré dégouliner de bons sentiments en couvrant la "marche contre la haine" à laquelle n’ont participé que 7.000 personnes, soit un échec patent. C’est tout juste si, dans la reprise de la dépêche AFP, la question est évoquée.

Une fois de plus, le traitement de l’information est soumis aux tabous ambiants et bisounoursiens selon lesquels le terrorisme n’a rien à voir avec l’Islam et ne s’appuie pas sur une radicalisation rampante dans les communautés existant sur le sol européen. Ce déni manifeste ne manque pas de faire sourire si l’on songe que l’écrasante majorité des terroristes qui ont organisé les attentats qui frappent la France et la Belgique depuis plus d’un an sont nés en Belgique et en France.

Les déclarations du ministre belge de l’Intérieur

Tout est parti des déclarations du ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, le bien-nommé, au demeurant membre du parti flamingant NVA (qui constitue une sorte de paradigme du Front National), au journal belge De Standaard. L’intéressé a notamment dénoncé le fait que, dans les quartiers à forte immigration, certains avaient dansé en apprenant que des attentats avaient eu lieu.

Le ministre belge y voit le signe d’un échec des politiques d’intégration en Belgique.

Voici ce qu’il a déclaré:

"une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats" (…)

"ils ont jeté des pierres et des bouteilles en direction de la police et de la presse au moment de l’arrestation de Salah Abdeslam (le seul survivant des commandos jihadistes du 13 novembre à Paris, interpellé le 18 mars dans sa commune bruxelloise de Molenbeek, ndlr). C’est ça le vrai problème".

"Les terroristes, on peut les arrêter, les écarter de la société. Mais ils ne sont qu’une pustule. En dessous se trouve un cancer beaucoup plus difficile à traiter. Nous pouvons le faire, mais pas du jour au lendemain"

La grande erreur des Abdeslam et compagnie consiste sans doute à avoir frappé un pays (la Belgique) et une ville (Bruxelles) où un mouvement nationaliste est au pouvoir, avec une tradition politique peu encline à l’amabilité.

Le Premier Ministre confirme l’information

Face à la polémique suscitée par ces propos, le Premier Ministre belge, le libéral francophone Charles Michel, a dû intervenir. Il a, visiblement embarrassé, confirmé la situation:

"Je confirme qu’il y a eu des expressions de soutien aux auteurs des attentats", a affirmé M. Michel, interrogé dimanche soir par Belga sur cette controverse. "Le Conseil (national) de sécurité en a d’ailleurs été informé", a-t-il ajouté, sans identifier ces soutiens.

"Il s’agissait d’actes provenant de personnes minoritaires, et il ne convient pas de faire des généralisations", selon M. Michel.

"ce sont de faits interpellants, qu’il ne faut pas nier par une forme d’angélisme", a estimé le Premier ministre.

Manifestement, l’effet des attentats du 22 mars commence à peine en Belgique.

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