Internet+ : ces micropaiements qu’on vous impose à votre insu en regardant des vidéos et sur laquelle votre fournisseur d’accès ferme les yeux…

Il y a un service officiel de micropaiement qui sert aux arnaqueurs. La cible ? Les 36 millions d’utilisateurs de box internet en France. Le moyen ? Internet+.

Internet+ est une option de micropaiement portée par plusieurs fournisseurs d’accès à internet (FAI) dont Orange, Free, SFR et Bouygues Telecom. Vous souhaitez accéder à un article payant ? Vous voulez vous abonner à un service de télévision sur mobile ? Vous avez besoin d’acheter des vies supplémentaires dans votre jeu favori ? Dans le cas où le montant de chaque achat est inférieur à 30€, Internet+ vous permet de payer en un clic.

Ou en deux clics. En effet, les sites honnêtes exigent une confirmation, une marque de consentement actif. « Etes-vous vraiment sûr de vouloir ceci ? » Mais ceux qui n’ont pas la même rigueur sont trop heureux de vous facturer le plus tôt possible. On trouve sur le forumComment ça marche un florilège de messages mécontents publiés par des gens déçus : en effet, ce n’est qu’en regardant leur facture mensuelle qu’ils découvrent avoir été débités de sommes très importantes.

La caverne d’Ali Baba de ces bandits : Facebook.

Autre modalité, expliquée par Frédéric Martel sur Medium : c’est une vidéo supposément virale, postée sur une page Facebook sponsorisée, c'est-à-dire une pub, qui vous allèche par son titre choc. Une fois sur le site, il est écrit en minuscule que la consultation de la vidéo vous coûtera 3€, et à l’instant où vous cliquez, vous êtes facturé, grâce à Internet+.

Là où la responsabilité des FAI entre en jeu, c’est que chacun d’entre eux active le service par défaut – hormis Free. Or, l’option est très méconnue de la plupart des gens.

De plus, le site internetplus.fr a publié une charte déontologique à l’intention des éditeurs de contenu, qui montre que les conditions tarifaires doivent être clairement explicitées. Un petit tour sur certains des sites en question confirme que cette règle n'est pas respectée.

Le seul mérite de ces sites, c’est d’offrir un cas d’école en mots-clés racoleurs. En effet, ils violent la charte en deux autres endroits : « déjà plus de 2 000 000 vues en 48H » est évidemment faux, et le contenu qu’ils offrent n’est absolument pas exclusif.

Que faire ?

Le site Weekly.fr a mené son enquête afin d’aider Michelle, 80 ans, débitée injustement de près de 90€ en quatre mois. La manière d’obtenir un remboursement total semble digne d’un des cercles de l’enfer. En attendant, le plus simple – et le plus urgent – est de désactiver l’option. Vous trouverez sur le site Korben.info une notice pas-à-pas.