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Geoffroy Didier  : "Si vous pensez que je roule pour Nicolas Sarkozy et pour ringardiser Bruno Le Maire, alors je risque de vous étonner par ma liberté"
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Confessions

L'annonce de la candidature de Geoffroy Didier à la primaire de la droite a provoqué un levé de boucliers chez les élus LR, notamment à Neuilly-sur-Seine. Dans cette interview, le vice-président d’Île-de-France explique les raisons de cette décision, tout en présentant son projet politique.

Geoffroy Didier

Geoffroy Didier

Geoffroy Didier est député au Parlement européen et directeur de la communication de la campagne de Valérie Pécresse.


 

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Atlantico : Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à la primaire ?

Geoffroy Didier : Parce que j'ai un projet pour notre pays et que je me sens capable de le porter. Beaucoup de Français désespèrent des politiques, un sur deux ne vote plus, d'autres sont tentés par une aventure extrémiste. Un grand nombre d'entre eux veulent la relève. Elu local de la nouvelle génération, j'aurai 40 ans dans quelques jours, je suis vice-président de l'Ile-de-France, première région d'Europe en charge d'un dossier aussi concret que capital, le logement. J'ai aussi un métier, avocat, que j'exerce au quotidien. J'ai refusé la professionnalisation de la vie politique car il faut mettre fin à l'entre-soi qui éloigne des réalités et fait vivre dans une bulle. Trop de politiques ne connaissent pas le monde de l'entreprise. A tous ces titres, mon profil est différent des autres candidats. Mais est-il absolument nécessaire d'être un ancien ministre, un ancien Premier ministre ou un ancien président pour avoir le droit de porter ses convictions? Dans la vie, on n'a pas besoin d'avoir des titres pour avoir des idées. 

Vous êtes violemment critiqué car, dit-on, vous n'avez aucune chance d'avoir les parrainages nécessaires pour concourir. Les aurez-vous ou bien votre candidature est-elle un coup médiatique ?

Qui peut se permette de condamner une candidature à l'avance? Si ceux qui nous ont gouverné avaient si bien réussi, cela se saurait. Ma candidature semble bousculer quelques intérêts acquis et anciens, mais la démocratie ne se décide pas à trois ou quatre. Je propose d'ouvrir le jeu. Les parlementaires, dans leur grande majorité, ressentent la même nécessité que moi de déverrouiller le système. Certes, je n’aurai pas de luxueux QG, ni de meetings à plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais tous les élus locaux, les maires, les conseillers départementaux, régionaux et les parlementaires n'ont pas forcément beaucoup de moyens et ils sont à l'écoute du terrain. Leur travail ressemble à ma démarche. Beaucoup d'entre eux ont aussi envie de faire sauter les verrous. 

Vous êtes aussi critiqué à Neuilly car vous vous êtes fait élire délégué de circonscription en promettant de rester neutre dans cette élection. Allez-vous démissionner ?

Neuilly a toujours aimé les hommes libres, audacieux et qui ont du caractère. Elle l'a montré avec Achille Peretti, Charles Pasqua, puis Nicolas Sarkozy. En faisant vivre ma propre liberté, je dérange forcément les trois ou quatre personnes qui veulent toujours que rien ne bouge. Moi, j'avance en équipe, je travaille et trace un sillon. Comme délégué de la circonscription de Neuilly et Puteaux, je veillerai toutefois à accueillir à égalité chaque candidat à la primaire car c'est ma conception de la démocratie. Mais les règles sont très claires: être l'élu d'un territoire n’a heureusement jamais imposé une contrainte de neutralité. 

Mais les délégués de circonscription n'organisent-ils pas la primaire ?

Absolument pas. Les personnes désignées par le siège du parti, et spécifiquement chargées de l'organisation de la primaire, ont un devoir de neutralité. Pas celles et ceux qui, comme moi, sont démocratiquement élus! 

Quelles idées allez-vous défendre durant la campagne ?

Je présenterai chaque semaine de nouvelles propositions concrètes. Je souhaite changer la manière d'être et de faire en politique, par exemple en imposant un nouveau rythme de la vie publique. Une règle simple : une loi deviendra caduque lorsque ses décrets d'application n'auront pas été rendus publics dans les trois mois. Tant de lois sont votées mais jamais appliquées! Je souhaite que le cœur de l'Etat retrouve les moyens de sa mission. Les budgets de l'armée, de la police, de la gendarmerie et de la Justice doivent être considérablement renforcés. Est-il acceptable qu'en France, 6ème puissance économique mondiale, on n'ait même plus de quoi mettre de l'essence dans les voitures de police à la fin du mois? Je souhaite rendre le pouvoir aux citoyens: je propose que chaque année une réforme soit soumise au peuple directement par référendum, et que la décision s'impose vraiment. Je souhaite que le mérite devienne la boussole de toute politique publique. L'effort doit toujours mieux rapporter que l'inactivité : l'ensemble des allocations sociales ne pourra jamais excéder 75% du SMIC. Je souhaite faire ressurgir la valeur de respect. Pour transmettre ce respect au plus tôt, je veux rendre obligatoire l'école maternelle, avec une scolarité pour tous dès trois ans, ainsi que des cours de politesse dès l'école primaire. Mon objectif est que chacun soit considéré, respecté et parvienne à trouver la place qu'il mérite dans la société française. 

Votre proposition qui consiste à limiter les aides sociales à 75% du SMIC est la même que celle de Bruno Le Maire. Est-ce que ce sera lui votre principal adversaire dans cette primaire?

Nous la proposons à la Droite forte depuis 2012 et je suis déterminé à la mettre en œuvre. 

A lire également sur notre site : " Sarkozy-Le Maire, un écart qui se rétrécit dangereusement dans les sondages...jusqu’à un dépassement ? "

Certains pensent que vous roulez pour Nicolas Sarkozy et que vous vous êtes présenté pour ringardiser Bruno Le Maire, qui devient de plus en plus inquiétant pour l’ancien président. Est-ce vrai ?

Si vous pensez cela, alors, je risque de vous étonner par ma liberté. C'est bien parce que je ne dépends pas du système politique que je n'aurais jamais accepté de me laisser instrumentaliser par qui que ce soit. Je suis libre. 

L'autre père fondateur de la Droite forte, Guillaume Peltier, a fait un choix différent et ne vous soutient pas. Comment l'expliquez-vous ? La Droite forte a fait 28% des voix. Séparément, vous risquez de faire beaucoup moins, de peser beaucoup moins...

La création de la Droite forte était la première étape de la relève. Elle répondait à la volonté d'affirmer haut et fort ses convictions, portée par une nouvelle génération. Je poursuis et amplifie désormais cette démarche et cet état d'esprit, en voulant passer à une seconde étape : la mise en œuvre de ces convictions. Je suis de droite, mais je ne suis pas sectaire. J'assume mes choix politiques mais suis aussi capable d'aller soutenir une bonne idée d’où qu'elle vienne. J'ai soutenu publiquement la loi Macron parce que je veux assouplir le marché du travail. La loi El Khomri allait dans le bon sens avant d'être vidée de sa substance du fait de l'amateurisme de François Hollande. Sur certains thèmes, le clivage classique est parfois trop simpliste, voire stérile.

Savez-vous déjà qui vous allez soutenir au second tour ?

Je ne me suis même pas posé la question. Je préfère me concentrer à écouter, travailler et rencontrer les Français. 

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