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La presse américaine considère que le programme sécuritaire de Cruz et de Trump est déjà appliqué quelque part… et que ce quelque part, c’est la France !
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Les réactions de Donald Trump et Ted Cruz aux attentats de Bruxelles ont provoqué un tollé.

Lorsqu'on parle en France de Donald Trump et Ted Cruz, les deux candidats principaux restant à la primaire du Parti républicain américain, un mot qui revient souvent est : "extrémiste". On leur reproche leur rhétorique islamophobe et de vouloir instituer un État policier en réponse à la menace terroriste.

Et pourtant leur extrémisme est tout simplement...ce qu'on fait en France.

Par exemple, Donald Trump a déclaré immédiatement après les attentats de Bruxelles que sa première décision serait de fermer les frontières. C'est ce qui a été fait après les attentats de Paris et de Bruxelles.

Ted Cruz, quant à lui, a déclaré qu'une réponse à la menace terroriste serait des "patrouilles" policières "intenses" de "sécurisation" des quartiers "musulmans". Une proposition qui a provoqué un tollé là-bas, évoquant la Gestapo.

Elle va pourtant beaucoup moins loin que les mesures prises en France depuis le 13 novembre : surveillance des citoyens même sans liens avéré avec le terrorisme, perquisitions administratives, et assignations à résidence administratives.

Eli Lake, chroniqueur à BloombergView, évoque un entretien récent avec Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur français, qui a argué du besoin de surveiller même les citoyens qui n'ont pas de liens avec les réseaux terroristes, évoquant le cas récent de du lycéen de Marseille qui a attaqué un professeur juif, qui n'avait pas de liens avec le terrorisme organisé. "La difficulté de la lutte contre le terrorisme aujourd'hui est moins la difficulté liée à l'obtention d'informations, mais la difficulté d'analyse. Lorsque nous avons un signal faible attaché à un individu, et que cette personne ne semble pas impliquée dans le terrorisme, cela ne veut pas dire que cette personne n'est pas dangereuse." Certes.

Lake, chroniqueur conservateur, ironise sur le fait que les voix bien-pensantes américaines s'horrifient des propositions de Trump et de Cruz alors que la France va plus loin, et que la gauche américaine professe souvent une admiration béate du modèle français.

Il est vrai que certaines propositions des candidats républicains vont beaucoup plus loin que ce qui est avancé en France, notamment la proposition de Donald Trump de mettre à titre temporaire un critère religieux discriminatoire envers les musulmans à l'entrée du territoire.

Ceci dit, la plupart des propositions de Trump et Cruz, et qui suscitent des tollés de la bien-pensance, vont beaucoup moins loin que ce que pratique la France depuis le 13 novembre. Et d'ailleurs, elles seraient impossibles à appliquer aux Etats-Unis même si elles étaient proposées : en effet, la perquisition et la punition avec mandat préalable du juge sont inscrites dans la Constitution, une Constitution qui est plus beaucoup plus difficile à modifier que la nôtre.

Quoiqu'on pense de la politique à suivre en matière de terrorisme et de libertés publiques, le constat de Lake a de quoi remettre en question les clichés qui concernent la France "patrie des droits de l'homme" et les Etats-Unis, pays du sécuritarisme à outrance.

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