Ce scientifique a passé sa carrière à étudier le sommeil et il a compris d'où viennent les cauchemars<!-- --> | Atlantico.fr
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Les cauchemars peuvent être facilement identifiés car ils nous réveillent, souvent en sursaut, contrairement aux rêves perturbés qui ont un fort potentiel créatif.
Les cauchemars peuvent être facilement identifiés car ils nous réveillent, souvent en sursaut, contrairement aux rêves perturbés qui ont un fort potentiel créatif.
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Introspection

Selon le chercheur américain Gary Fireman de l'université de Suffolk, les rêves nous permettent d'effectuer un travail inconscient sur nos propres émotions, mais aussi à donner une dimension créative à notre mémoire émotionnelle.

Depuis de nombreuses années, le docteur Gary Fireman s'intéresse au sommeil. Il arrive à s'endormir en seulement quelques minutes, à n'importe quel endroit et presque en toutes circonstances. Ce chercheur à l'université américaine de Suffolk a acquis au fil du temps de solides connaissances sur les troubles du sommeil, et plus particulièrement sur les rêves, et la complexité de leur mécanisme.

Fireman s'intéresse tout particulièrement aux cauchemars, qui résultent selon lui d'un effort fourni par notre cerveau pour tenter de comprendre certains moments de notre vie émotionnellement marquants, et de trouver des solutions à nos problèmes. Il a également rédigé plusieurs ouvrages sur l'enfance, et étudie actuellement le lien entre le sentiment d'hostilité et le sommeil. Sollicité par le site Van Winkle's, le docteur Fireman tient tout d'abord à insister sur une distinction particulièrement importante entre les cauchemars et ce qu'il désigne comme les "rêves perturbés". 

Selon Fireman, le phénomène des "rêves perturbés" est plus large que les cauchemars, et englobe également toutes sortes de rêves. Tout d'abord, les cauchemars peuvent être facilement identifiés car ils nous réveillent, souvent en sursaut, contrairement aux rêves perturbés qui ont un fort potentiel émotionnel mais aussi créatif, et laissent souvent un mauvais souvenir.

En étudiant les différences entre les cauchemars, les rêves perturbés, et les rêves ordinaires, mais également en s'intéressant à la qualité du sommeil de manière générale, Fireman a établi des liens entre la dépression ou l'anxiété et les troubles du sommeil. Dans l'un de ses récents travaux, il s'intéresse par exemple aux conséquences du sentiment d'hostilité sur la qualité de notre sommeil. 

Afin d'étudier en profondeur le phénomène de sommeil paradoxal, qui est le dernier stade de notre cycle de sommeil, lors duquel se produisent les rêves dont un individu peut se souvenir, Fireman utilise des questionnaires soumis à de nombreux volontaires qui communiquent des informations sur la qualité de leur sommeil sur une période de plusieurs semaines. Il choisit ainsi les individus qui sont particulièrement sujets à des cauchemars, et détermine s'ils réagissent à des tests de la même manière que les autres. 

Insistant sur le fait que les rêves sont avant tout des souvenirs transformés par notre cerveau, ce chercheur veut comprendre la condition physiologique et neurologique d'une personne qui se trouve dans un état de sommeil paradoxal, c’est-à-dire prête à rêver. Car hormis certaines exceptions, tous les rêves (dont les rêves perturbés) se produisent pendant la phase de sommeil paradoxal. 

Les rêves sont avant tout une expérience, ce qui se vérifie au réveil par le sens que l'individu leur donne, et cet impact sur notre imaginaire est selon lui significatif. Les rêves ont bel et bien une fonction, tout comme les rêves perturbés, qui traduisent des émotions et nous aident à leur donner du sens, afin d'intégrer nos sentiments dans le cheminement et l'organisation de notre mémoire, et à leur donner une signification. L'émotion est donc ce qui nous aide à connaître ce qui est vraiment important pour nous, à établir une hiérarchie, soit une fonction cruciale dans la construction de notre identité. Selon Fireman, les rêves nous permettent d'effectuer un travail inconscient sur nos propres émotions, et à donner une dimension créative à notre mémoire émotionnelle. 

Lors d'un rêve, la partie logique du cerveau (le cortex frontal) que nous sollicitons dans la vie de tous les jours est relâchée, rappelle le chercheur, ce qui nous permet d'associer des souvenirs les uns aux autres de manière très créative. Selon lui, cette absence d'organisation et de structure de notre cerveau pendant un rêve nous permet de percevoir les choses sous un jour nouveau et à progresser, et donne donc au rêve une fonction à part entière. 

Pour lui, les "rêves perturbés" participent de cette fonction qui renforce notre créativité ; les vrais cauchemars, eux, sont une "panne" du système.

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