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L’effondrement du barrage de Mossoul en Irak pourrait faire 500 000 morts
©Reuters

Il ne manquait plus que ça...

Construit sur un sol qui s’érode, le plus grand barrage d’Irak menace de rompre. La catastrophe pourrait faire un demi-million de victimes.

Antoine Bienvenu

Antoine Bienvenu

Antoine Bienvenu est journaliste.

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Une vague de plus de 50 mètres de haut pourrait inonder le fleuve Tigre et engloutir la région de Mossoul faisant un demi million de morts et un million de sans abris : le barrage de Mossoul menace de s’effondrer selon l’US Army Corps of Engineers. Nommé « Barrage Saddam » à l’origine, il est situé à 40 km de la ville.

Construit sur une terre d’argile, gypse et calcaire qui s'érode au contact de l’eau, il a commencé à suinter dès sa mise en service en 1986. Depuis 2007, il est considéré comme le plus dangereux au monde et fait l’objet de renforts quotidiens : environ 100 000 tonnes de ciment ont été injectées dans la structure afin d'éviter son effondrement.

Mais Daech en a brièvement pris le contrôle pendant l’été 2014 et pendant 6 semaines les coulées de ciment ont été interrompues. Ensuite, des querelles politiques et des ennuis financiers ont compliqué les travaux de renforcement. Le barrage a encore été fragilisé lorsque le gouvernement irakien a décidé de couper l’approvisionnement en électricité de Mossoul contrôlé par Daechcomme le rapporte Loveday Morris du Washington Post. Bloquer l’écoulement a fait monter le niveau de l’eau et a augmenté la pression.

Le barrage mesure 113 m de haut sur 3,4 km de large et retient 12 milliards de mètres cube d’eau. Un rapport de l’US Army Corps of Engineers rendu public cette semaine identifie de graves problèmes dans la structure et considère que son effondrement est presque inéluctable. Les pluies au printemps et la fonte des neiges pourraient provoquer la catastrophe. Si le barrage lâche, Mossoul serait inondée par 12 à 19 m d’eau, puis ce sera le tour de Tikrit avant que le torrent n’emporte un autre barrage à Samarra. Bagdad serait inondée à son tour dans les 48 heures par 4 m d’eau. 

Le président Barack Obama a rappelé au Premier ministre irakien, Haider al-Abadi la nécessité de "réparer le barrage en urgence" et d’avertir les populations, y compris celles vivant dans les zones contrôlées par Daech. Cette menace pressante arrive en plein préparatifs de reconquête de Mossoul par l’état irakien. Une intense campagne de bombardements pourrait encore fragiliser l’édifice. De plus, il faut envisager que l'Etat islamique tente de détruire le barrage en quittant la ville. Les travaux, menés par une entreprise italienne, doivent débuter dans les prochaines semaines et durer deux ans. Le coût est évalué à 284,5 millions d'euros, partiellement financés par la Banque mondiale.

En attendant, c'est une catastrophe humanitaire terrible qui plane sur un pays qui n'avait vraiment pas besoin de ça. Les Irakiens sont de nouveau victimes de l'incapacité d'installer un Etat de droit dans leur pays.

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