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Et pendant ce temps là... les États-Unis n'ont jamais eu autant d'acheteurs pour leur dette !
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C'est Noël pour le Trésor américain

Alors qu'ils sont considérés comme un investissement risqué et que les Etats-Unis ont perdu leur triple A, les acheteurs s'arrachent les bons du trésor américains à des taux d'intérêts quasi négatifs. Une situation qui pourrait inciter Washington à emprunter plus pour relancer l'économie.

En 2011, les obligations du gouvernement américain ont eu un succès qu'elles n'avaient pas connu depuis le mandat de Georges Bush le père. L’agence Bloomberg rapporte ainsi que la demande des investisseurs pour les bons du trésor américains n’a jamais été aussi importante depuis 1995. Bonne nouvelle pour les contribuables d’outre atlantique, car plus les banques, fonds de pension et autres pays achètent de la dette américaine, plus les taux d’intérêts seront bas.

Selon Bloomberg, lors d’une vente aux enchères d’obligations à court terme la semaine dernière, le trésor américain aurait reçu neuf fois plus d’enchères que nécessaire pour vendre les 30 milliards de dette dont il avait besoin. A un taux d’intérêt record : 0%. Nul.

Sur le site Wonkblog, Ezra Klein explique que la seule conduite évidente à avoir dans ces conditions est d’emprunter plus. Si l’inflation est prise en compte, les investisseurs payent le gouvernement afin qu’il prenne leur argent, et non l’inverse. Car les rendements s’avèrent négatifs pour les obligations de cinq, sept et dix ans. Une bonne occasion de se servir de cette manne pour investir et relancer l’économie. Celle-ci risque de ne pas se représenter de sitôt.

Cette situation, particulière, est temporaire comme le souligne The Atlantic. L’Europe a sombré dans la crise, faisant de la dette américaine l’un des derniers investissements encore viables sur le marché mondial. En même temps, la Réserve fédérale a été atteinte de fièvre acheteuse, raflant les 600 milliards de dollars de bons du trésor afin de pousser les investisseurs vers d’autres types d’actifs. Les investisseurs privés étaient prêts à accepter un taux d’intérêt ridiculement bas dans le seul but d’avoir un endroit sûr où placer leur argent.

Mais le désir des investisseurs semble déjà être en déclin. Le prix des emprunts va continuer à augmenter et il sera bientôt plus confortable pour les investisseurs de placer leur argent ailleurs, surtout si les États européens agissent de concert. Mais il reste encore du temps. Par exemple, la valeur refuge du crédit suisse a significativement reculé depuis la crise financière. Les obligations grecques et italiennes ne reprendront peut être jamais leur valeur d’avant la crise, et mettront de toutes façons très longtemps avant de redevenir crédibles.

Certains des investisseurs recherchent déjà d’autres options, comme le note le Wall Street Journal, et se tournent vers les obligations de sociétés privées. Jim McDonald, stratège en investissement à la Northern Trust, observe que cela coûte moins d’acheter de l’assurance contre le défaut de paiement de Nestlé et Exxon Mobil que contre celui du gouvernement américain. Même chose avec Coca-Cola ou Wall-Mart, qui valent mieux que les bons de la Suisse ou l’Allemagne. Ce qui est extraordinaire, vu que les gouvernements ont le pouvoir de taxer, alors que les entreprises privées ne l’ont pas.

Pour l’instant, l’offre de dette privée n’est pas assez conséquente pour supplanter les bons du trésor. Pas encore. Ce qui laisse encore un peu de temps au gouvernement américain pour profiter de ce relatif état de grâce.

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