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"La France pour la vie" : le mea culpa qui aura au moins réussi à remettre Nicolas Sarkozy au centre des regards
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Le nouveau livre de l'ancien président de la République, "La France pour la vie", a été imprimé à plus de 120 000 exemplaires par son éditeur Plon. Si la sortie officielle est prévue lundi 25 janvier, l'ouvrage est déjà en tête des préventes sur Amazon.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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"Ce livre n'est pas une déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle. Il est trop tôt " affirme Nicolas Sarkozy dans "la France pour la vie". Avant d'ajouter ajoutant qu'il voulait "tout dire avant le grand rendez-vous de 2017 pour tout faire après", car cela lui semble"  bien  la seule stratégie possible pour être à la hauteur des défis qui attendent la France". Pas de candidature  formelle donc, mais  plus qu'un prélude. Une remise à plat , nécessaire voire indispensable ,avant de passer à la phase  deux , celle de la candidature proprement dite accompagnée de son projet .

Avec "la France pour la Vie" Nicolas Sarkozy tente de solder le passé, et pour cela, sort le grand jeu ; (presque) tout y passe ; ses regrets : ne pas avoir endossé la fonction présidentielle assez vite, ses erreurs, le Fouquet's, le yacht de Bolloré, le recul sur la suppression des 35H , ou la suppression de l'ISF, ses fautes, "casse toi pauv'con", sur le mode "mais comment ai-je pu ?", l'ouverture  aux ministres de gauche , mais aussi une esquisse du bilan positif de son action : la réforme des retraites, sa volonté de réformer Schengen, l'interdiction du port de la burqua .Pas de regret en revanche d'avoir nommé puis conservé dans ses fonctions de premier ministre ,François Fillon .

Nicolas Sarkozy n'attaque pas Alain Juppé de front, mais lui assène un coup de patte en évoquant  leur différence d'âge et esquisse leur futur débat  sur la méthode de gouvernement . Le maire de Bordeaux  fait sans aucun doute partie de "ces amis sincère  qui m'expliquaient chaque jour que les Français, en ces temps de crise, avaient besoin d'un président apaisant et rassurant, bref, que j'étais trop combatif, qu'on n'arrivait plus à me suivre…"alors qu'aujourd'hui Nicolas Sarkozy est convaincu que "le peuple français, à l'inverse, attendait que sur ces questions essentielles je passe des paroles qu'ils approuvaient aux actes qu'ils espéraient. J'ai beaucoup réfléchi sur cette période et j'ai surtout retenu une leçon que me servira pour l'avenir. Le temps où l'on exerce les responsabilités du pouvoir passe si vite qu'on regrette rarement ce que l'on y a fait, et qu'en revanche on éprouve de nombreux remords à propos de ce que l'on n'a pas réalisé. Le dicton populaire est juste : "Ce qui est fait n'est plus à faire.” Au pouvoir, c'est la même chose, il faut faire ce que l'on croit juste sans se préoccuper de clapotis quotidien."

Le peuple français que Nicolas Sarkozy invoque voudra-t-il accorder une deuxième chance à celui qu'il a renvoyé en 2012, et qaui assure qu'il fera mieux la prochaine fois ? Telle est aujourd'hui la grande question. Celle qui en découle concerne sa stratégie de reconquête : "Est-elle la bonne ? De toute évidence son entourage est divisé à propos de la publication de ce livre, comme il le fut en 2014, lorsque s'est posée la question de son retour en politique via la direction de l'UMP. Certains de ses proches (manifestement dans la confidence), faisaient  mine d' implorer, il y a quelques jours encore  que Nicolas Sarkozy écrive un livre "pour dire les choses" aux Français ; d'autres à l'inverse ne cachaient pas leur  consternation face "à la situation" engendrée par cette publication" et expriment leur doute sur l'outil de reconquête que peut constituer  un livre de confessions très marquetées.

A dix mois des primaires Nicolas Sarkozy veut croire que tout reste possible pour 2017. "On ne parle que de ma mort clinique, mais je reste le cimetière le plus visité de France", ironise-t-il. Nicolas Sarkozy veut repartir à la conquête de Français, visiter des fermes, s'immerger dans la vraie vie. Un exercice auquel Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire font plus ou moins discrètement depuis plus d'un an. Au plus bas dans les sondages, il conserve un socle d'inconditionnels prêts à faire campagne pour convaincre leurs entourages en sa faveur. Arrivera-t-il à les doubler ? La semaine dernière il a fait le plein d'une salle de 600 places dans une petite ville de 5000 habitants sur simple bouche à oreille et sans mise en place en place de transports pour les militants. Ses amis y ont vu un signe que tout reste possible. Il lui faudra plus d'un déplacement  en province pour y arriver !

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