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Hollande, victime d'un AVC, ne se souvient pas du rôle de Touraine : "À la Santé ? Et pourquoi pas Najat à l’Éducation pendant que tu y es ?"
©Reuters

Bonnes feuilles

Victime d'un AVC, François Hollande est transféré au Val-de-Grâce. Le diagnostic tombe : amnésie. Le président a tout oublié depuis le soir de son élection. "Marisol à la Santé ! Et pourquoi pas Najat à l'Education pendant que tu y es ?" "Justement, François, je voulais t'en parler..." "Mais comment j'ai pu faire toutes ces bêtises ?" Sous le pseudonyme de Baron de S. se dissimule un familier du pouvoir dont l'identité surprendrait et amuserait beaucoup le lecteur. Extrait de "La démence de François - AVC à l'Elysée", de Baron de S., aux éditions Tallandier 2/2

Baron de S.

Baron de S.

Sous le pseudonyme de Baron de S. se dissimule un familier du pouvoir dont l’identité surprendrait et amuserait beaucoup le lecteur, si nous pouvions la révéler…

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LES FORCES DE L’ESPRIT

Dimanche 12 juillet, 9 heures

Le président s’était réveillé à 6 heures. Il avait appelé Jean-Pierre Jouyet pour lui dire que les choses reprenaient leur cours normal et qu’il souhaitait voir au Palais un certain nombre de gens, dont il lui donna la liste : « C’est très important, je tiens à les voir tous. »

La liste avait paru étrange au secrétaire général de l’Élysée, mais il ne posa pas de question. Puis, le président avait demandé à Lyon-Caen de le rejoindre au Val-de-Grâce à 9 heures. Ils descendirent ensemble dans la cour de l’hôpital, avec autour d’eux tout un grand appareil : le directeur de l’établissement, le chef du service de neurobiologie, le colonel Bio-Farina, perdu dans ses pensées confucéennes, l’aide de camp du président et sa valise nucléaire, les hommes du GSPR1, c’est-à‑dire sa protection rapprochée – les « gorilles », comme on disait sous le général de Gaulle. Sa voiture l’attendait dans la cour. Marisol Touraine était là aussi. Depuis qu’elle était ministre de la Santé, rien de ce qui concernait la médecine ne lui était étranger. C’est tout juste si elle ne recevait pas en consultation ou ne rédigeait des ordonnances.

– Tiens, tu es là, toi, lui dit le président qui avait totalement oublié la responsabilité qu’il lui avait confiée.

Lyon-Caen le lui rappela discrètement.

– À la Santé ? dit Hollande, et pourquoi pas Najat à l’Éducation pendant que tu y es ?

– Justement, je voulais t’en parler, dit Lyon-Caen. 

Le président salua tout le monde, remercia tout le monde, s’approcha d’un groupe d’infirmières sorties seulement pour le voir et leur dit :

– Merci, vous êtes merveilleuses, vous êtes les héroïnes des temps modernes, je vous admire, je vous aime.

Puis, il prit le bras de Lyon-Caen :

– Tu adores marcher, non, Olivier ? Tu as raison, c’est excellent, c’est la meilleure façon de voir la ville. Et de réfléchir aussi. Viens avec moi, rentrons à pied à l’Élysée.

Et le président quitta les bâtiments modernes de l’hôpital, traversa avec le professeur les jardins de la vieille abbaye qui se trouvait à l’arrière, puis, passant par le musée du Service de santé des armées, demanda qu’on lui ouvrît la grille devant l’église baroque qui donnait sur la rue Saint-Jacques. Il s’arrêta un instant, observa cette église. Cela lui ressemblait si peu. Hollande était tout sauf un contemplatif. Ce n’était pas un hyperactif non plus, comme Sarkozy, mais il n’était pas du genre à butiner des livres pendant des heures ni à philosopher. Il aimait la presse, le football, la politique, le contact avec les gens. Mais le voyage autour de son propre cerveau, non point. Il paraissait cependant méditer.

– Elle est belle cette église, non ? Je me suis fait raconter son histoire par le directeur de l’établissement. C’est dans cette abbaye qu’Anne d’Autriche se réfugiait et se défendait de la police de Richelieu. Et quand elle eut enfin un enfant, le futur Louis XIV, elle lui fit élever cette église. C’est l’église du miracle en quelque sorte.

Il ajouta, comme extatique :

– Cet hôpital est celui du miracle.

Ils empruntèrent la rue Saint-Jacques.

Les services de sécurité étaient affolés. Les passants qui croisaient le président, promeneur presque solitaire, n’en revenaient pas. Ils lui faisaient des sourires, l’apostrophaient gentiment, craignant de le déranger. Il leur prenait les mains, les regardait dans les yeux en silence, il leur disait des phrases étranges :

– Soyez vous-même, aimez-vous, de la bonté, encore de la bonté.

C’est tout juste s’il ne les bénissait pas.

– Palsambleu, avait dit un vieil homme à sa dame, c’est pas François Hollande, c’est le pape.

Lyon-Caen ne savait pas exactement quelle contenance adopter : parler ? Ne rien dire ? Il résolut finalement de laisser faire les choses. Ils descendirent la rue Saint-Jacques jusqu’à la Seine. Ils firent une halte dans une pâtisserie et s’achetèrent des croissants que le président dévora goulûment sur place. Le boulanger et le mitron rejoignirent la boulangère dans le magasin, on but un café, on devisa.

– C’est pas facile, n’est-ce pas, dit Hollande.

Le boulanger, tout enfariné, s’engouffra dans la brèche et vitupéra contre la terre entière : la droite, la gauche, les impôts, l’Inspection du travail, la Direction des fraudes…

– C’est vrai, dit le président, mais la vie est une grande chose, une belle chose, une chose précieuse. Ayons confiance en la vie.

Extrait de "La démence de François - AVC à l'Elysée", de Baron de S., aux éditions Tallandier, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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