Hausse catastrophique du nombre de chômeurs : François Hollande, ce va-t-en-guerre qui néglige trop le rôle de l’intendance<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
François Hollande en visite diplomatique avec Vladimir Poutine.
François Hollande en visite diplomatique avec Vladimir Poutine.
©Reuters

Editorial

Le Président s'est concentré sur la formation de la coalition internationale conte l'Etat islamique, quitte à en oublier la problématique du chômage en France. Et les chiffres catastrophiques du mois d'octobre viennent de lui rappeler la dure réalité.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Il y a du Dr Jekyll et Mr Hyde chez François Hollande. L’homme a un double visage. Il arbore aujourd’hui la tenue du chef de guerre, qui réussit le véritable tour de force de s’entretenir individuellement dans la même semaine avec les principaux responsables politiques de la planète avant d’organiser à Paris le plus grand rassemblement de dirigeants du monde au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans le conflit contre l'Etat islamique, il donne l’impression d’avoir brisé l’armure. Ses initiatives laissent aujourd’hui ses adversaires médusés, tandis que ses partisans s’associent à la manifestation patriotique en faveur des victimes des attentats récents en portant bien haut le drapeau tricolore que nombre d’entre eux vilipendaient pourtant il y a quelques mois encore.

Tant d’audace continue de surprendre, mais la brutale remontée du chômage vient mettre en lumière l’autre aspect du personnage, celui du Président qui a l‘habitude de briller par ses indécisions et son incapacité à prendre des décisions franches. A l’image d’un chef de guerre qui se tirerait une balle dans le pied, faute d’avoir pris les mesures suffisantes pour terrasser son adversaire. Emporté par le vertige de son offensive diplomatique et le soutien universel apporté à notre pays à la suite des attentats du 13 novembre, François Hollande en venait à oublier le lancinant problème du chômage, comme s’il avait décidé une fois pour toutes d’appliquer maladroitement le précepte gaullien selon lequel l’intendance suivrait.Il est cruellement rattrapé par les réalités.  

Avec 42 000 sans emplois supplémentaires, la France approche de la barre des quatre millions de chômeurs qui pourrait trouver une sanction sévère dans les élections régionales qui se dérouleront dans quelques jours. Car l’opinion ne pourra éternellement accepter les contradictions d’une politique où l’on témoigne d’un courage sur les fronts extérieurs, en envoyant les militaires en Afrique, le porte-avion Charles de Gaulle frapper les terroristes au cœur, tandis que parallèlement on se montre incapable de résoudre le problème qui touche le plus à cœur les Français.

La voie à suivre est pourtant bien connue : c’est un domaine où il n’est nullement besoin de se singulariser, de vouloir suivre une voie originale : il suffit - pour une fois - de s’inspirer de ce qui a été tenté et souvent réussi par nos partenaires, qui sont aussi, ne l’oublions pas, nos concurrents. Il conviendrait d’agir dans trois directions : la réforme du droit du travail, dont la rigidité est un frein à l’embauche, la simplification des règles administratives, alors qu’on continue de multiplier des lois qui se révèlent inapplicables en raison de leur complexité. Enfin, il faudrait revenir sur la taxation du capital, portée depuis deux ans à 62%, soit presque le double de la plupart des grands pays, ce qui empêche l’épargne de se tourner vers la bourse, pénalise l’investissement, condamnant les start-up qui réussissent à se tourner vers l’étranger pour se développer. Partout, il faudrait préconiser flexibilité et souplesse. Les difficultés rencontrées par le commerce depuis les attentats devraient amener à faciliter l’ouverture des magasins. Mais le carcan bureaucratique a  la vie dure. Il suffit de prendre l’exemple de la loi Macron : alors que celle-ci introduit seulement des réformettes, la quasi totalité des décrets d’application indispensables à son entrée en vigueur n’ont toujours pas vu le jour.

La France continue ainsi de prendre du retard alors que nos concurrents mettent les bouchées doubles, ce qui ne peut qu’affaiblir nos positions sur la scène internationale.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !