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SOS PME en détresse : "Les banques sont en train de nous étrangler!"
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Credit Crunch

Avec la recapitalisation des banques rendue nécessaire par la crise de la dette, comme en 2008, le financement des petites entreprises est en plein marasme, y compris avec des carnets de commande plein… Sans parler des frais bancaires générés par les problèmes de trésorerie qui en augmentent les besoins ! Un cercle vicieux qui menace d'amplifier les effets de la crise et d'accélérer sa diffusion à l’ensemble de l’économie.

Hervé Lambel

Hervé Lambel

Hervé Lambel est candidat à la présidence du Medef et co-fondateur du CERF (Créateurs d'emplois et de richesse en France).

D’une lignée d’entrepreneurs, il est diplômé de l’EPSCI (Essec). Il entre en 2000 à la CGPME, puis fonde en 2003 le CERF, dont il devient Président et porte-parole en 2004. Il fait notamment partie des premiers lanceurs d'alerte sur la crise économique et les problèmes de trésorerie des entreprises. Il est également le créateur d’HLDC, société de service et d’investissement.

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Révision à la baisse de la croissance, menace de dégradation de la note des Etats européens et des assureurs, après la dégradation effective des banques  françaises… Celles-ci  entament aujourd’hui, chacune à leur tour, les plans de rigueur qui se traduisent par des cessions d’actifs, un resserrement des effectifs, et, notamment pour le Crédit Agricole, des demandes aussi pressantes que discrètes auprès de leurs fournisseurs (dont de nombreuses PME et TPE) de réduire les tarifs de leurs prestations, alimentant ainsi la spirale récessionniste. Elles nous affirment cependant encore que leur recapitalisation est suffisante. Elles ont le droit de l’espérer, voire de le croire. Mais il faut être pleinement conscient que, si les banques disent vrai, ce sera au prix de l’affaiblissement de notre économie et de la hausse du chômage. Sans changement de politique, les banques nous conduisent à la récession.

Comme en 2008, les liquidités n’arrivent plus jusqu’aux entreprises, particulièrement pour financer les besoins de trésorerie, parfois malgré un carnet de commande plein… Les découverts inévitables pour se financer génèrent des frais bancaires qui augmentent les besoins de trésorerie… amplifiant encore les effets de la crise et accélérant sa diffusion à l’ensemble de l’économie. Les Créateurs d'emploi et de richesse en France (le Cerf) dénoncent depuis des années cette pratique quasi-automatisée, et c’est aujourd’hui à Bernard Rameix, le Médiateur du crédit, de lancer l’alerte dans son dernier rapport. Comble du cynisme, en période de crise, les banques voient donc augmenter la "vente" de leurs produits les plus "margés", grâce à la position de dépendance de leur client et de leur pouvoir de police qui les autorise à prélever sans l’accord desdits clients des sommes dont la Commission européenne a déjà, à plusieurs reprises, dénoncé les montants disproportionnés et déconnectés de tout service réel. Ainsi, les frais bancaires représentent 40% des revenus des banques. Pas étonnant qu’elles aient pu rembourser si vite les crédits accordés par les contribuables et donc les entreprises.

Si l’on peut parler de bonne gestion sur le plan comptable, il en va autrement sur le plan de la responsabilité sociale et citoyenne : cela s’est fait au détriment des entreprises et donc de la relance et de la croissance. Alors sauver les banques, oui ! mais les banquiers dont les pratiques ont permis d’augmenter leurs revenus de 40% en moyenne en 2010 alors que nous étions toujours en crise ?

Dans un contexte d’impérieuse nécessité de relancer l’économie, la recapitalisation annoncée par les banques françaises ne suffira donc pas. Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) l’a bien annoncé, que "les banques vont devoir faire des sacrifices". Et ces sacrifices doivent être faits sur leur marge et donc leur rentabilité, ne leur en déplaise. Car pour permettre aux entreprises de jouer leur rôle dans la croissance, il est impossible de ne pas agir sur les frais bancaires qui sont la principale cause d’accélération de la dégradation de la trésorerie des entreprises et de propagation de la crise. Ce faisant, elles se priveront d’une partie de leurs profits, ce qu’elles n’ont pas pris en compte pour évaluer leur besoin de recapitalisation, se fondant sur leur rentabilité habituelle, assise sur les frais bancaires.

Nous demandons donc des annonces fortes du secteur bancaire sur la baisse de frais bancaire et, à la suite, des annonces pour nous rassurer sur leur devenir. 

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