Chômage, ce que la France doit à François Hollande : comment l'inversion de la courbe a bien eu lieu en 2013... mais en Europe, pas dans l'Hexagone<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande n'a toujours pas inversé la courbe du chômage en France.
François Hollande n'a toujours pas inversé la courbe du chômage en France.
©Capture écran

Une balle dans le pied

En septembre 2012, François Hollande annonçait "l’inversion de la courbe du chômage d’ici un an". Il avait visé juste, mais seulement s’il avait été Président de la zone euro. Car aujourd'hui, la France se trouve en queue de peloton sur cette question.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Le 9 septembre 2012, François Hollande était l’invité du journal de 20h de TF1, et annonçait « l’inversion de la courbe du chômage d’ici un an », soit la promesse d’une baisse du taux de chômage avant la fin de l’année 2013. Trois années plus tard, selon les données publiées par Eurostat, l’inversion durable et significative du taux de chômage français se fait toujours attendre. Cependant, il convient de noter une baisse de 0.1 point en ce mois de septembre 2015, par rapport au record absolu atteint au mois précédent, soit 10.8% pour le mois d’août de cette même année. Du point de vue de la zone euro, la France figure désormais à la 13e place du classement, sur 19, en termes de chômage. Seuls la Slovaquie, l’Italie, le Portugal, Chypre, l’Espagne et la Grèce présentent encore une situation encore moins favorable.

Taux de chômage. Membres de la zone euro. Septembre 2015. Données Eurostat

Pourtant, la promesse de François Hollande n’était pas totalement dénuée de sens. En effet, le contexte macroéconomique européen a bien permis une amélioration progressive de la conjoncture lors de cette période, et l’inversion de la courbe du chômage s’est effectivement matérialisée au cours de l’année 2013, mais au sein du continent pris dans son ensemble. Cette décrue tant attendue du taux de chômage fut amorcée entre le mois de juin et le mois de juillet 2013 et perdure depuis lors. Mais pas en France. A l’inverse, depuis cette date, la France et la zone euro connaissent un destin opposé, entre une baisse réelle d’une part, et la poursuite de la hausse du chômage en France. 

Taux de chômage. France –Zone Euro. Janvier 2009- Septembre 2015

Alors que la France affichait un taux de chômage inférieur de 1.5 point au taux de chômage de la zone euro au jour de la prise de fonction de François Hollande, l’écart n’est plus que de 0.1 point à ce jour. L’avantage comparatif n’est plus. De plus, et depuis l’inversion de la courbe du chômage s’est produite au sein de la zone euro, la France se trouve en queue du peloton dans cette course à la baisse, relativement aux autres membres. 

Evolution du taux de chômage des membres de la zone euro en points de pourcentage depuis juin 2013

Seules la Finlande et l’Autriche font moins bien que la France, tandis que seuls 4 pays sur 19 ont vu leur taux de chômage augmenter au cours de ces deux dernières années. Mais la comparaison entre ces derniers pays est faussée par le niveau de chômage du début de la période. En effet, en juin 2013, l’Autriche affichait un taux de chômage de 5.1%, la Finlande 8%, alors que la France fermait déjà la marche avec un taux de chômage de 10.3%. En réalité, depuis 2013, la France est le seul pays de la zone euro qui affichait un taux de chômage déjà supérieur à 10%, et qui n’est pas parvenu à améliorer sa situation :

Taux de chômage (ordonnées) et évolution du taux depuis juin 2013 (abscisses)

Les pays figurant au-dessus de la ligne (représentant la moyenne) peuvent être considérés comme les mauvais élèves du continent. Parmi ceux-là, la performance combinée de la France, entre taux de chômage et évolution de ce taux, est la pire de la zone euro. 

Ironiquement, François Hollande avait visé juste dès septembre 2012, mais seulement s’il avait été président de la zone euro. Aujourd’hui, sa prophétie se retourne aujourd’hui contre lui. Car si le contexte macroéconomique européen s’est bien retourné au cours de l’année 2013, en raison de facteurs externes, dont la politique menée par la Banque centrale européenne, la France se classe aujourd’hui bonne dernière parmi les membres de l’ensemble. Ce qui signifie que la politique économique menée au niveau national a été suffisamment néfaste au pays pour que celui-ci ne puisse profiter de l’amélioration de la conjoncture européenne, jusqu’à parvenir à aggraver une situation déjà peu enviable. 

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