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Nadine Morano : une polémique hystérique pour une phrase idiote
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Imbéciles de tous les partis...

Elle aurait mieux fait de se taire, c'est sûr. Mais ceux qui la traînent dans la boue aussi.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La gauche hurle. La droite, c'est-à-dire Les Républicains, a décidé de hurler encore plus fort. "Elle doit s'excuser" (Nathalie Kosciusko-Morizet). "Elle n'a plus sa place dans notre parti" (Pierre-Yves Bournazel). Et Sarkozy est, paraît-il, "ulcéré". La faut de Nadine Morano ? Elle a parlé de "race blanche". Elle a au mieux dit une connerie ou au pire, s'est livrée à une provocation. Le mot "race" est en effet interdit de cité en France. Et "race blanche", ça ne passe pas. Ayant eu une grande partie de ma famille exterminée parce que de "race juive", je ne saurais m'en plaindre.

Mais tant de bruit pour ça ? Nadine Morano a-t-elle parlé de "race noire" pour dire qu'elle était infèrieure à la race blanche ? A-t-elle laissé entendre que les musulmans se prosternaient bêtement afin de rendre hommage à un chef de guerre particulièrement cruel ? A-t-elle insinué que les Juifs étaient des suceurs avides de sang, tous des usuriers ? Nous vivons dans un monde de fous. La France aujourd'hui, c'est une histoire pleine de bruit et de fureur, racontée par un idiot. Et pour citer encore Shakespeare: "beaucoup de bruit pour rien" ! Ce bruit là, celui des médias auxquels sont enchaînés les hommes politiques de gauche et de droite, empêche d'entendre un autre bruit. Le seul qui compte et qui va aller en s'amplifiant.

Il y a en France des millions de gens, des braves gens, qui éprouvent le sentiment que le sol de leur pays se dérobe sous leurs pieds. Qu'ils sont devenus chez eux illégitimes parce que "céfrans" ou "faces de craie". Qui, même non croyants, et en tous cas peu pratiquants, préfèrent les églises à tout autre édifice religieux. Qui n'en peuvent plus d'entendre parler tous les jours de repas sans porc à l'école, de crêches interdites, de djihadistes partants pour la Syrie et de prédicateurs justifiants le viol des femmes.

Bien sûr, ils n'ont pas fait autant d'études que Yann Moix, Cambadélis, Todd, Sarkozy, Ruquier, Bayrou, Joffrin, Léa Salamé, Juppé... Alors ils voient les choses de façon simple, trop simple peut-être. Migrants, immigrés, émigrés... Ils ne font pas le détail et mélangent un peu tout. Les résultats du sondage sur la perception des migrants publié par Atlantico en fournissent une démonstration éclatante. Il n'y a pas en réalité d'invasion des migrants comme l'explique excellemment Jérôme Fourquet de l'Ifop. Mais c'est ressenti et perçu comme tel. Pour des raisons profondes qui tiennent à l'omniprésence des immigrés et des banlieues réputées souffrantes dans le discours lénifiant de ceux qui sont au pouvoir ou qui aspirent à l'être. Une classe politique digne de ce nom prendrait ce vécu en compte au lieu de s'acharner sur Nadine Morano. Car ce qu'elle a dit, et qui est, je le répète, idiot, ne choque pas ces millions de gens là. Ils se vivent à l'évidance comme agressés et réagissent à la façon d'un animal blessé.

Dans la petite ville où j'habite, il y a une excellente chocolaterie. Dedans, figure en bonne place une affiche avec un charmant tirailleur sénégalais et son "Y'a bon Banania". J'ai dit en souriant à la dame qui tient le magasin que c'était interdit. Elle m'a répondu "j'emm... tous ceux qui veulent l'interdire. On a vécu pendant plus de 60 ans avec cette affiche et aucun Noir ne s'est jamais plaint". Et comme elle n'a pas sa langue dans sa poche, elle a ajouté: "Et je continue à vendre des têtes de nègre, et ça aussi on n'a pas le droit de le dire". Ensuite, après m'être assuré que nous étions seuls, nous avons devisé sur le chocolat noir, le chocolat au lait, et le chocolat blanc pour conclure qu'il y en avait pour toutes les races ! Cette dame ne passe pas à la télévision. Si tel était le cas, Nadine Morano pourrait aller se rhabiller.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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