Ce qu'il faudrait faire pour sauver nos jeunes : lettre à une Française née en 2022<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Ce qu'il faudrait faire pour sauver nos jeunes : lettre à une Française née en 2022
©Reuters

Bonnes feuilles

La variable d’ajustement de réformes toujours repoussées ? Nos enfants ! Filières de formation sans espoir, contrats précaires, logement inaccessibles, retraites en voie de disparition, fiscalité punitive: nous ne laissons plus à nos jeunes le choix qu’entre la résignation, la révolte ou l’exil.Un pays qui maltraite sa jeunesse est un pays en danger. L'auteur propose ici une nouvelle alliance entre générations. Extrait de "On achève bien les jeunes", de Bernard Spitz, publié chez Grasset (2/2).

Bernard Spitz

Bernard Spitz

Maître des requêtes au Conseil d’État, ancien conseiller du Premier ministre Michel Rocard, ancien membre de la direction générale de Canal+ et de Vivendi Universal, créateur d’entreprise, Bernard Spitz est depuis 2008 le président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) ainsi que le président du pôle International et Europe du Medef. Animateur du think tank « Les Gracques » et ayant contribué au livre programme « Ce qui ne peut plus durer,… » (Albin Michel, 2011),  il compte parmi les voix réformistes qui poussent la gauche dans la voie de la modernisation.

Voir la bio »

Chère toi,

Bienvenue dans la France de 2022.

Tu vas commencer par aller à la crèche puis à l’école où tu apprendras le français et l’anglais. Au collège, selon tes préférences et tes aptitudes, tu pourras opter pour l’enseignement général ou l’apprentissage. Tu passeras ton bac vers 18 ans, après avoir développé tes connaissances personnelles mais aussi ta capacité à travailler en groupe et à participer à des projets collectifs. Ta sélection sur dossier d’admission à l’Université en tiendra d’ailleurs largement compte. A la sortie du collège, ta connaissance du français se révélera supérieure à celle de tes aînés et ton niveau en anglais sera dans la bonne moyenne des jeunes Européens de ton âge. Au fait, j’oubliais de te dire : la dette publique qui était à la naissance de ton grand frère, en 2015, de 30 000 euros par tête, a été ramenée grâce à la réforme de l’Etat, à quelque 20 000 euros pour ta génération. Le doudou offert par tes aînés a pris un peu moins de place dans ton berceau…

Le marché du travail s’étant débloqué depuis quelques années, tu pourras choisir de financer tes études supérieures par l’argent que tu auras gagné dans des jobs d’été, en travaillant le dimanche, ou encore en empruntant dans des conditions privilégiées. A moins que tu ne préfères commencer à travailler tout de suite, puis reprendre des études en France ou à l’étranger quelques années plus tard. En tout cas, c’est en toute connaissance des formations recherchées par les entreprises que tu détermineras ta formation. Et c’est en salariée à part entière, payée comme tes collègues masculins, que tu accéderas à ton premier job après tes études, avec un contrat de travail en bonne et due forme, dans un environnement professionnel mobile. Tu acquerras ainsi, bien plus tôt que ton frère aîné n’y sera parvenu, l’autonomie financière à laquelle tu aspires.

Peut-être même seras-tu décidée à te lancer dans l’entrepreneuriat, à créer ta propre entreprise en profitant des mesures de simplification administrative, de la baisse des charges et d’une fiscalité plus attrayante pour l’investissemententrée dans les faits au cours du dernier quinquennat. Ou bien auras-tu envie de consacrer ton temps à la réflexion, la création, la recherche… Grâce à Internet, le monde est à ta porte et donc à ta portée.

Entre-temps, grâce aux programmes de constructions lancés dès 2018, tu auras trouvé un logement dans des conditions décentes. Tu auras passé ton permis de conduire sans délais ni surcoûts prohibitifs. Tu regarderas les formules d’assurance vie et d’épargne logement dans une perspective de long terme puisque tu sais que tu prendras ta retraite après 65 ans et que c’est via une épargne capitalisée que tu assureras ton complément de revenu à l’avenir. Ta couverture santé sera satisfaisante et tu auras accès aux informations utiles en matière sanitaire, notamment pour ce qui concerne la contraception.

Rien ne sera facile, mais « yes you can », tu le sais et tu y es prête.

Tu seras française et européenne, fière d’être l’une et l’autre et attachée aux valeurs que tu partages avec tes copains d’études, d’Erasmus Pro, de vie associative ou de travail. Tu voyageras, tu choisiras ton mode de vie familial et tu entretiendras tes connaissances au gré des MOOCs dans un espace numérique dans lequel tu auras appris à naviguer dès l’enfance.

Et quand viendra le jour des élections, peutêtre seras-tu candidate. Mais quoi qu’il en soit, tu iras voter. Pour que ta voix compte. Parce qu’elle vaut autant que toutes les autres.

L'auteur propose ici une nouvelle alliance entre générations. Extrait de "On achève bien les jeunes", de Bernard Spitz, publié chez Grasset, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !