L'incroyable histoire de Simone Segouin, la jeune femme qui a permis l'arrestation de 25 soldats allemands à seulement 18 ans en 1944<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Histoire
Sa toute première mission, remplie avec succès, a été de subtiliser une bicyclette à un officier allemand.
Sa toute première mission, remplie avec succès, a été de subtiliser une bicyclette à un officier allemand.
©

Héroïne

La renommée de la jeune résistante a pris une ampleur particulière sous l'objectif du célèbre photographe de guerre Robert Capa, dont les clichés saisissants ont été publiés dans le magazine américain Life.

L'histoire et le parcours de cette jeune femme sont assez incroyables pour en avoir fait une icône féminine presque universelle.. Née à Chartres dans une famille de Chartres, Simone Segouin a rapidement su s'imposer comme la seule fille de la maison, au milieu de trois frères. Animée par un patriotisme inébranlable, et fière de son père, décoré pour avoir combattu pendant la Première Guerre mondiale, Simone a rejoint les FTP en 1944. Alors âgée de seulement 18 ans, Simone participe à l'arrestation de 25 soldats allemands dans le village de Thivars. 

La jeune femme courageuse, qui deviendra rapidement un symbole de la résistance féminine à travers le monde, a été immortalisée par le célèbre objectif du producteur Hollywoodien George Stevens en août 1944. 

Sur un célèbre cliché, Simone Segouin pose d'un air nonchalant presque désinvolte, telle une icône, un fusil mitrailleur allemand en bandoulière. Cette série de clichés, dont certains sont en couleur, a été réalisée quelques jours après la capture de 25 soldats allemands dans le village de Thivars, au sud-ouest de Paris. Avec une bravoure d'autant plus remarquable du fait de son jeune âge, celle que les américains surnommaient la "pin-up" de la résistance a été acclamée comme une héroïne lors de la libération de Paris. 

La renommée de la jeune résistante a ensuite pris une ampleur particulière sous l'objectif du célèbre photographe de guerre Robert Capa, dont les clichés saisissants ont été publiés quelques semaines plus tard dans le magazine américain Life. Malgré sa grande détermination et la médiatisation rapide de son action au sein de la résistance, Simone Segouin évoque toujours son parcours avec une grande humilité : "Je combattais pour la résistance, c'est tout. Si je devais recommencer, je le ferais, car je ne regrette rien. Les Allemands étaient nos ennemis, nous étions Français" assure-t-elle, citée par le quotidien britannique The Daily Mail. 

Pour prendre part aux dangereuses missions qui lui étaient confiées, Simone a dû se procurer de faux papiers d'identité, ainsi qu'une couverture, ce qui lui permettait d'assurer la sécurité de sa famille si la jeune femme venait à être capturée. Selon ces faux papiers d'identité, Simone Segouin résidait à Dunkerque. Cette manœuvre s'est révélée particulièrement habile : les détails mentionnés sur ses nouveaux papiers étaient presque tous invérifiables, tant la ville avait été défigurée par les bombardements. Sa toute première mission, remplie avec succès, a été de subtiliser une bicyclette à un officier allemand. 

Après quelques coups de peinture, Simone a commencé à distribuer des messages et à identifier des cibles grâce à son véhicule de reconnaissance. Après avoir prouvé son habileté dans le maniement des armes, Simone a été autorisée à intégrer des missions de combat dangereuses. Elle a participé au déraillement d'un train, au dynamitage de ponts, avant d'assister à la capture de soldats allemands dans son village de Thivars.

Dans le tumulte de ces missions clandestines, Simone est tombée éperdument amoureuse de Roland Boursier, jeune combattant qui dirigeait l'opération de Thivars, préparée depuis 1940. Le couple s'est rencontré lorsque Roland cherchait à se cacher dans la campagne, près du village natal de Simone, après avoir abattu plusieurs soldats allemands. Simone a alors été chargée de faire parvenir les messages de Roland à son groupe de résistants. Si cet amour passionné n'a jamais débouché sur un mariage, Simone a donné naissance à six enfants, qui portent tous le nom de leur mère. 

Pour rendre hommage à cette femme hors du commun, le maire de Courville-sur-Eure, où Simone réside aujourd'hui près de Chartres, a rebaptisé une rue à son nom. "Je suis très heureuse de savoir que les gens ne sont pas indifférents à cette période de ma vie" réagit sobrement Simone, aujourd'hui âgée de 90 ans. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !