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Face à la maladie de Lyme, journal d'un naufrage : comment j'ai découvert seule le mal dont je souffrais depuis 10 ans
©Reuters

Bonnes feuilles

Il y a dix mois, j'apprends que je suis atteinte de la maladie de Lyme, ce "sida du vingt et unième siècle". Je redeviens moi.Je ne suis plus en quarantaine. Élisabeth Le Saux relate, avec l'acuité et la sensibilité d'une blessée vive, le combat mené en aveugle contre une maladie mal connue et sous-estimée en France: la borréliose, ou maladie de Lyme. Extrait de "Face à Lyme - journal d'un naufrage", publié aux éditions Michalon (2/2).

Élisabeth Le Saux

Élisabeth Le Saux

Élisabeth Le Saux vit en région parisienne.

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Je consulte le docteur T. à la fin de l'année 2012, épuisée, tant physiquement que psychiquement, par le combat quotidien qu'est ma vie depuis dix ans. Ce praticien m'a été conseillé par Françoise Cambeyrac, auteur d'un ouvrage éclairé sur les maladies émergentes, fibromyalgie, Alzheimer, Parkinson..., toutes pathologies qui peuvent vous immerger définitivement.

Les analyses que je subis font état d'une candidose importante mais, après trois mois de traitement ciblé, fatigue et douleurs persistant, il décide de me faire tester une enzyme spécifique, la nagalase, dont le taux augmente notamment en cas de syndrome de fatigue chronique, puisque tel est le diagnostic posé. Et il s'avère en effet que, chez moi, ce taux est deux fois plus élevé que la normale.

Un nouveau traitement est mis en place, cette fois pour  stimuler mon système immunitaire, mais là encore, mon corps supporte très mal les injections et je dois abandonner au bout de deux mois, tant mon épuisement est grand. Surtout, une question continue de me tarauder : quel est l'ennemi que je combats ainsi, chaque jour, dans un désarroi qui va grandissant avec le temps ?

Je décide alors, à mon tour, de faire des recherches sur cette fameuse enzyme pour pouvoir comprendre ce qui me mine malgré moi. Sa concentration s'élève bien chez les fibromyalgiques, mais aussi chez les personnes atteintes de cancers, du VIH et... de la maladie de Lyme. Sur le coup, ce nom ne m'évoque rien, hormis l'homophonie avec « lime » qui, elle, résume parfaitement l'usure que je ressens. En poussant plus avant, j'apprends que cette maladie, dite borréliose en langage médical, est transmise principalement par la morsure des tiques et qu'elle peut, en l'absence de soins adéquats, prendre un caractère chronique.

De fait, sa recrudescence inquiète la communauté scientifique, certains faisant même état d'une pandémie. La liste des symptômes décrits me rappelle étrangement les miens... Mon médecin homéopathe demande une sérologie, qui revient positive et confirme une infection ancienne.

En ouvrant l'enveloppe du laboratoire, mes doigts hésitent et tremblent même si je sais déjà, instinctivement, que la réponse attendue est là, que le Secret est, enfin, sur le point d'être percé. Une nouvelle question hante mon esprit : quand ai-je été piquée ? Où, à quel endroit ? J'ai beau fouiller dans ma mémoire, aucun souvenir ne me revient. L'annonce des résultats me laisse à la fois soulagée et soucieuse : vais-je parvenir à gagner la bataille engagée ? Ou la bactérie sera-t-elle plus forte que moi, puisqu'elle siège en terrain conquis depuis des années ?

Extrait de "Face à Lyme - journal d'un naufrage", de Élisabeth Le Saux, publié aux éditions Michalon, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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